Dans toutes les familles, il y a des bagarres et des colères entre frères et sœurs. Il s’agit souvent d’une situation “normale” et contrôlable, qui n’arrive généralement pas aux adultes. Même s’ils se déroulent dans la sphère familiale, plus privée, ces conflits sont également preuve d’apprentissage. Ils apprennent effectivement à résoudre les conflits et à s’y préparer dans d’autres domaines de la vie future. Cependant, du fait de leur rigidité, du fait de l’impossibilité de choisir et de ne pas pouvoir y échapper, certaines situations conduisent à des dynamiques toxiques entre frères et sœurs.
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Dynamiques toxiques les plus fréquentes entre frères et sœurs
Certaines des dynamiques toxiques présentes dans la relation entre frères et sœurs sont les suivantes:
- L’ange et le mouton noir de la famille. C’est l’une des dynamiques les plus fréquentes à la maison qui se produit généralement avec deux profils marqués. L’enfant rebelle, qui désobéit aux règles et celui qui est parfait, un «bon» enfant, qui est la lumière aux yeux de ses parents. Bien sûr, cette dynamique a ses conséquences. L’une d’elles est que, entre les deux, une compétition peut s’installer car celui qui est fidèle à ses parents décide de faire usage de cette position d’avantage. Une autre conséquence possible est que “le mouton noir” veuille cesser encore et encore de changer cette situation. Cependant, le résultat est le même: il n’y arrivera jamais parce que l’étiquette est plus forte et parce qu’il y a un rôle rigide qu’il «doit» remplir dans cette famille. Par conséquent, son estime de soi diminue. De son côté, l’enfant “idéal” ne peut suivre son propre chemin, il doit obéir et se conformer aux mandats et ordres de ses parents, répondre à leurs attentes. Ce sont ces enfants qui font tout ce que leurs parents attendent d’eux. Ils font toujours ce qu’il faut et n’enfreignent pas les règles. Tout cela a un coût très élevé puisque cela sacrifie leur bien-être et leur autonomie. De plus, ils ne sont pas capables de se débrouiller, de se défendre, d’apprendre à se fixer des limites, puisqu’ils suivent toujours le chemin établi.
- Les intelligents, les capables, les matures contre les irresponsables et les immatures. Voici une autre des dynamiques toxiques entre frères et soeurs. Ce qui est dangereux, c’est que, dans bien des cas, l’enfant mature finit par assumer des responsabilités qui ne lui correspondent pas ou qui sont excessives pour son âge. Il peut même finir par être parentilisé. C’est généralement lui qui remplit tous les “devoirs”. De même, lorsque le conflit n’a pas de solution dans le temps, il transcende le temps. Par exemple, lorsque les parents sont plus âgés, on attend de l’enfant mature qu’il en assume la responsabilité, alors que l’autre n’en serait pas capable.
- L’agressif ou manipulateur et le soumis, le faible. Parfois, dans les familles, il y a un membre qui est abusif, profitant des situations aux dépens d’un autre. Le manipulateur ou agressif ne connaît pas de limites, ne respecte pas les droits d’autrui. De son côté, celui qui est plus soumis et qui garde le silence peut se sentir impuissant. Son estime de soi est mise à mal et tout au long de sa vie, il peut croire qu’il ne mérite rien de mieux.
Comment gérer les dynamiques toxiques entre frères et sœurs?
Voici quelques suggestions pour aider à désamorcer les conflits entre frères et sœurs:
- Les bagarres ou la jalousie ont tendance à être plus fréquentes lorsqu’il y a proximité d’âge. Il est important de reconnaître que des jalousies ou des bagarres entre frères et sœurs sont à prévoir. Elles sont toujours ce premier point de comparaison, avec lequel on peut mesurer les réussites ou les échecs scolaires, sportifs, etc. Par conséquent, il est important de ne pas encourager la rivalité ou la compétition. Les bagarres ne doivent donc pas être encouragées par les adultes. De même, il est fortement déconseillé de prendre parti pour l’un ou l’autre. En effet, il est important de leur fournir des outils pour s’entendre, les ressources pour fixer des limites et trouver d’autres moyens de régler les conflits.
- Une différence entre se battre et abuser. Apprenez à observer les interactions et à repérer les signes quand la situation «devient incontrôlable». Quand un enfant est harcelé ou maltraité par son frère, quand la bagarre n’est plus qu’une bagarre, la situation est évidente. Cela comprend des problèmes de sommeil, des problèmes d’appétit. Vous observez une baisse des performances scolaires, le refus d’être seul avec son frère, entre autres.
Autres clés pour résoudre les situations conflictuelles
- Cherchez à connaître chaque enfant et à répondre à ses propres besoins. Si l’un d’entre eux a du mal à être cohérent et à faire ses devoirs, évitez ces comparaisons qui suggèrent «fais comme ton frère, ton frère est meilleur parce qu’il fait ses devoirs tout seul». Dans tous les cas, soyez attentif à ce dont il a besoin et à la façon de l’aider au mieux.
- Partagez du temps avec eux, ensemble, en famille, mais aussi individuellement. De cette façon, vous anticipez un conflit potentiel: se battre pour attirer l’attention des parents.
- Maintenez des limites et des règles claires pour tous les membres de la famille. L’arbitraire du «aujourd’hui oui, demain non», «à toi oui, à lui non» génère des situations d’injustice et pose les bases du conflit.
- Faciliter la gestion des émotions, comme moyen pour eux de s’exprimer avant d’en arriver au conflit entre frères et sœurs.
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Le défi de revoir sa propre éducation
Le fait de devenir parents est une invitation à réfléchir sur sa propre éducation. Souvent, nous répétons des histoires et des schémas parce que certaines blessures n’ont pas été guéries. Paternité et maternité nous invite à éclairer cette expérience, à questionner certains préceptes. Et à réfléchir à de nouvelles et meilleures façons d’éduquer. Par exemple, la compétition ou la comparaison sont parfois encouragées parce que c’est ainsi que nous avons appris à communiquer. Il est donc important de reconnaître ce qui appartient à notre histoire, ce que nous voulons changer et ce que nous voulons préserver.
Enfin, il est important de reconnaître quels sont nos propres désirs et quels sont ceux de nos enfants. Car bien souvent nous amenons nos enfants à vivre une vie qui n’est pas celle qu’ils souhaitent, mais la nôtre, celle que nous aurions voulu vivre.
Bibliographie
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