Régime alimentaire pour les femmes enceintes souffrant d’hypothyroïdie

Vous avez sûrement entendu parler de la thyroïde. Eh bien, il s’agit d’une glande très active, qui libère des hormones aidant au développement du cerveau du bébé. Cependant, dans certains cas et pendant la grossesse, son activité peut diminuer, produisant une hypothyroïdie. Si cela se produit, un régime alimentaire pour les femmes enceintes atteintes d’hypothyroïdie est nécessaire pour assurer la bonne santé du binôme mère-enfant.

Ce trouble de la thyroïde peut entraîner certaines complications extrêmes, telles que la prééclampsie ou une fausse couche. Par conséquent, il est nécessaire de connaître le meilleur régime permettant la réactivation de la glande. Continuez à lire et découvrons quels aliments sont essentiels à son fonctionnement.

Qu’est-ce que l’hypothyroïdie ?

Pour comprendre ce qu’est l’hypothyroïdie, il faut d’abord se référer à la glande thyroïde. L’Institut national du diabète et des maladies digestives et rénales explique que la thyroïde est une glande en forme de papillon située à la base du cou.

Elle produit les hormones thyroïdiennes T3 et T4, qui contrôlent l’utilisation de l’énergie par tous les tissus du corps (c’est-à-dire le métabolisme).

Au cours du premier trimestre de la grossesse, la T3 et la T4 sont fournies au bébé à travers le placenta car le fœtus ne les produit pas. C’est à partir de la semaine 12 ou 14 que la thyroïde fœtale commence à les produire.

Mais qu’est-ce que l’hypothyroïdie ? Lorsque la glande ralentit considérablement son activité et cesse de produire suffisamment d’hormones, on parle alors de cette condition. Dans ce contexte, de nombreuses fonctions du corps sont réduites.

Quels sont ses symptômes de l’hypothyroïdie lors de la grossesse ?

L’hypothyroïdie pendant la grossesse fonctionne de la même manière que chez toute autre personne. Les symptômes comprennent des difficultés à supporter le froid, des crampes musculaires, une constipation sévère, une fatigue extrême et des difficultés de concentration. Un bon pourcentage de femmes enceintes atteintes d’hypothyroïdie ne manifestent pas de symptômes – ou ils sont très bénins.

Entraîne-t-elle des complications ?

Si on la détecte chez la femme enceinte et qu’on ne lui donne pas un traitement adéquat, certaines complications peuvent apparaître telles qu’une prééclampsie, un avortement spontané, une mort fœtale, un faible poids à la naissance, une anémie et, rarement, une insuffisance cardiaque congestive.

Régime alimentaire pour les femmes enceintes souffrant d’hypothyroïdie

Le régime alimentaire est considéré comme un traitement associé à la pharmacologie dans les troubles thyroïdiens. Alors que le traitement médical fournit des hormones thyroïdiennes de synthèse, le régime par l’alimentation tente de réactiver la fonction de la glande.

Pour que ces hormones soient produites, un apport adéquat d’iode par les aliments et une protéine appelée thyroglobuline, qui se forme à partir de l’acide aminé tyrosine, est nécessaire.

Une fois l’hypothyroïdie diagnostiquée, la première chose à faire est de garder le contrôle avec l’obstétricien et d’aller voir le nutritionniste pour planifier le régime alimentaire. Quels aliments faut-il manger ? Nous vous l’expliquons ci-dessous.

Le régime alimentaire doit contenir suffisamment d’iode

Selon l’OMS, un cinquième de la population mondiale pourrait souffrir d’une carence en iode. Les besoins quotidiens sont de 100 à 200 microgrammes par jour. En cas d’hypothyroïdie pendant la grossesse, on peut administrer jusqu’à 300 microgrammes par jour.

Il s’agit d’un minéral présent dans le sol, de sorte que les végétaux qui poussent dans les zones où l’iode est abondant seront les meilleures sources dans l’alimentation.

Les aliments marins tels que le poisson et les crustacés sont également une source importante de cette substance. La même chose se produit avec les algues, mais il faut faire attention car leurs concentrations sont si élevées qu’elles pourraient causer plus de problèmes à la glande.

Un autre moyen rapide d’enrichir l’alimentation en iode consiste à utiliser du sel iodé dans les préparations. Les produits laitiers sont également considérés comme une bonne source, tant qu’ils sont enrichis.

À titre préventif, les experts suggèrent de compléter avec 150 microgrammes supplémentaires d’iode pour s’assurer qu’une femme enceinte en boit suffisamment, surtout si elle n’a pas accès à du sel iodé.

Éliminer les aliments goitrigènes crus

Un aliment goitrigène est un aliment qui interfère avec l’utilisation de l’iode par l’organisme. Certains aliments contiennent des substances goitrogènes naturelles telles que les thiocyanates et leurs précurseurs, appelés glycosides cyanogènes. Ils sont considérés comme antithyroïdiens et sont présents dans :

• Manioc.
• Chou, chou-fleur, brocoli, choux de Bruxelles et chou pommé.
• Radis, carottes et épinards.
• Arachides, pignons de pin et noix.
• Le soja et ses dérivés sont également considérés comme goitrigènes lorsque l’apport en iode est insuffisant.
• Graines de moutarde.

Cependant, cet effet goitrogène disparaît complètement lorsque les aliments sont cuits ou fermentés. En d’autres termes, les femmes enceintes hypothyroïdiennes peuvent manger ces aliments tant qu’ils sont soumis à la chaleur. Les fruits secs peuvent être grillés.

Augmenter les sources alimentaires de vitamine A, D et de zinc

Les carottes, les poivrons, les patates douces, les mangues et autres légumes jaunes ou oranges sont des sources de bêta-carotène et de vitamine A.

Les produits laitiers écrémés enrichis, les poissons gras comme le saumon, la truite, les sardines, le maquereau, entre autres, apportent suffisamment de vitamine D. De plus, le rayonnement solaire est le moyen le plus pratique et le plus rapide d’activer cette vitamine.

Le zinc se trouve dans les aliments tels que les graines, les céréales et les légumineuses. La viande, la volaille et le poisson sont également considérés comme une bonne source de ce minéral.

Le régime alimentaire doit omettre les aliments suivants

• Les aliments transformés riches en graisses saturées ou en sucre peuvent entraîner une prise de poids, ce qui affecte davantage la santé d’une femme enceinte souffrant d’hypothyroïdie.
• Éliminez la charcuterie et autres dérivés de viande transformés, les fast-foods, le fromage à la crème, les boissons sucrées, le chocolat, les bonbons, la margarine hydrogénée ou les produits à base de gras trans.
• Les boissons sucrées telles que les boissons gazeuses, les jus industriels et les boissons énergisantes doivent être exclues du régime alimentaire.
• Les collations riches en sodium augmentent le risque d’hypertension artérielle, qui peut être aggravée par des troubles thyroïdiens.
• Compte tenu de l’hypothyroïdie pendant la grossesse, il est recommandé d’éliminer complètement la caféine car elle interfère avec l’absorption du médicament synthétique prescrit par le médecin.

Dernières recommandations

Avec les aliments à inclure ou à exclure du régime alimentaire des femmes enceintes atteintes d’hypothyroïdie, on peut éviter le trouble métabolique de l’hypothyroïdie.

Il est important que ce problème soit diagnostiqué à temps par votre médecin traitant et que votre alimentation s’adapte au régime proposé par le spécialiste de la nutrition.

L’iode doit être maintenu dans un apport adéquat, à l’exclusion des légumes crucifères qui, dans leur forme brute, peuvent interférer avec son absorption. Ces derniers doivent être cuits, fermentés ou torréfiés.