“La maternité sera désirée ou ne sera pas”. Ce slogan féministe historique est aujourd’hui affiché haut et fort. D’une part, il implique que la maternité n’est pas une condition sine qua non dans la vie des femmes. D’autre part, il indique clairement que nombreuses femmes ne veulent pas être mères. C’est le fameux mouvement des “femmes NoMo”.
Les femmes NoMo (Not Mothers) revendiquent leur position de ne pas vouloir être mères, de ne pas aspirer à vouloir des enfants. Et surtout de ne pas se sentir incomplètes en tant que personnes à cause de cette décision.
Il est question d’une nouvelle tendance. Mais en réalité, les femmes NoMo existent depuis des siècles. La différence, c’est qu’il est maintenant possible d’en parler et de renoncer à l’imposition culturelle selon laquelle la maternité semblerait combler les femmes.
Dans la pratique, certains chiffres montrent que 30 % des femmes occidentales ne souhaitent pas être mères. En général, il s’agit de professionnelles ou de femmes ayant un niveau d’éducation moyen ou élevé.
Femmes NoMo : Joly Day et autres expériences de vie
L’amour romantique a enfermé la plupart des femmes dans des relations toxiques. Ou les a conduit à gâcher leur vie à la recherche du prince charmant. L’idée de la maternité est venue comme la cerise sur le gâteau de tous les contes de fées.
De nos jours, les histoires les plus vendues ont davantage à voir avec Joly Day, auteure de “The Women’s Bible” et fondatrice de Gateway Woman, en défense des droits des femmes en matière de reproduction et de contraception.
Dans son livre, l’auteure explique que la non-maternité est quelque chose qui s’est imposé. Dans son histoire, elle raconte qu’un jour “elle s’est rendue compte qu’elle avait 40 ans et pas encore d’enfants”. “La vie pour laquelle je m’étais préparée depuis toute petite n’existait pas”, pensa-t-elle.
Joly Day avoue qu’il n’a pas été facile de se débarrasser d’années structurées selon un plan de vie totalement éloigné de sa réalité. Cependant, l’abandon de “l’archétype de la famille” fut libérateur pour elle.
D’autre part, Audrey Garcia est une professionnelle de la communication ainsi qu’une référence pour des milliers de femmes NoMo dans le monde. Dans son cas, elle a eu recours à la stérilisation planifiée à l’âge de 35 ans.
“La société considère les femmes comme des machines à fabriquer des bébés”, explique Garcia. Autrement dit, le sentiment que les décisions au sujet de son propre corps étaient l’affaire de tous est l’une des choses dont elle se souvient avec le plus de regrets.
Les femmes NoMo sont questionnées par la communauté de façon à ce qu’elles changent d’avis. “Ils nous voient comme une sorte de démon”, dit Audrey.
La pression sociale et la maternité forcée
La pression sociale se fait sentir immédiatement sur les femmes qui, de leur propre volonté et en pleine santé physique et mentale, ont décidé de ne pas avoir d’enfant. Lorsqu’une femme de 40 ans n’a pas d’enfants, elle est à plaindre.
En réalité, les femmes NoMo ont parfaitement réfléchi à la question d’avoir ou non des enfants. Pour la plupart d’entre elles, ne pas vouloir d’enfants repose sur un acte entièrement responsable.
Elles ont effectivement évalué les besoins d’un être humain depuis sa naissance jusqu’à la vie adulte. Ou tout simplement il ne leur est jamais venu à l’esprit de procréer. Par ailleurs, elles n’ont pas besoin de se justifier à ce propos.
L’éducation sexuelle et reproductive est d’une importance vitale pour accompagner les désirs des femmes lorsqu’il s’agit de planifier une vie. A cet égard, il existe de nombreux points de vue différents.
“Les femmes NoMo ont parfaitement réfléchi à la question d’avoir ou non des enfants. Pour la plupart d’entre elles, ne pas vouloir d’enfants est un acte entièrement responsable”.
Avoir des enfants dans la société actuelle
La grande majorité des femmes NoMo ont pris leur décision en suivant purement leur désir. D’autres ne souhaitent pas d’enfants pour ne pas avoir à renoncer au confort matériel, aux voyages, à une vie professionnelle, etc.
La question est : “Que se passerait-il dans une société où la maternité serait valorisée comme une fonction sociale et où les enfants occuperaient la place qu’ils méritent dans la structure de la communauté ?”.
Une autre question est la suivante : “Que se passerait-il si l’immense majorité des mères n’étaient pas reléguées à la solitude domestique, où l’éducation des enfants est généralement une tâche tortueuse ?”.
Une conclusion intéressante à cela serait de penser que c’est la société centrée sur l’adulte qui pousse les jeunes professionnelles à faire le choix de renoncer à la maternité et à ne pas abandonner leurs carrières.
En bref, dans une société éminemment patriarcale, il est nécessaire de réfléchir aux privilèges que les femmes perdent quand elles deviennent mères. Dans ces circonstances, il est compréhensible que bon nombre d’entre elles préfèreraient de pas avoir d’enfants. Plutôt que de devenir des femmes au foyer soumises.
Bibliographie
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- Royuela López, B. (2019). Mujeres NoMo en el siglo XXI: Visibilización del movimiento No Mother en la sociedad española. https://uvadoc.uva.es/handle/10324/39853
- Chacón Onetto, F., & Tapia Ladino, M. (2017). No quiero tener hijos (as)… continuidad y cambio en las relaciones de pareja de mujeres profesionales jóvenes. Polis. Revista Latinoamericana, (46). https://journals.openedition.org/polis/12339