Gérer les sentiments après une fausse couche n’est pas facile. Deuil, impuissance, stress et perte d’estime de soi font partie de cette mauvaise passe que doivent supporter les femmes qui subissent ce malheureux évènement.
La perte du foetus peut être aussi dure que la perte d’un enfant. Dans notre culture, il n’existe pas de rite associé à ce type de deuil. C’est pourquoi il est difficile de gérer la réaction émotionnelle. Nous faisons face à un sujet qui semble tabou.
Ces situations désagréables se convertissent souvent en traumatisme pour les femmes qui le vivent. Les proches ignorent souvent quelle approche adopter pour aider les personnes qui passent par un tel épisode.
Fausse couche : une vie unique qui a été perdue
Souffrir d’une fausse couche, c’est perdre un être unique et inégalable que nous ne pourrons pas récupérer. C’est la grande vérité des personnes qui vivent cet épisode difficile.
En effet, lorsque les proches et les ami(e)s conseillent les femmes touchées, on tient souvent un discours positif qui ne correspond pas toujours aux sentiments de la femme qui a subi ce traumatisme. Malheureusement, il ne s’agit pas uniquement de refaire un bébé.
À vrai dire, avoir une vie en train de naître dans nos entrailles marque une relation unique entre la mère et le futur bébé. Autour de cette nouvelle vie, on trace des places et des attentes uniques. La grossesse n’est pas simplement un processus biologique ou d’intérêt médical.
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Le stress post-traumatique après une fausse couche
Le stress post-traumatique après une fausse couche est un concept qui regroupe les séquelles psychologiques que la perte du bébé laisse. Les psychologues affirment que c’est l’un des processus mentaux les plus complexes auxquels peut être soumis un être humain.
Aujourd’hui, on distingue deux types de symptômes produits par le stress post-traumatique : psychologiques et somatiques. Ces derniers correspondent aux manifestations corporelles de la perte ou de la dépression : vomissements, perte de poids, douleurs abdominales, céphalées, entre autres.
Quant aux symptômes d’ordre psychologique, les effets sont beaucoup plus complexes. Les sensations vont du sentiment de culpabilité à l’hostilité. On peut également ressentir de la tristesse, du stress, de l’insomnie, un manque de motivation, des manifestations autodestructrices et une baisse de la libido.
“Lorsque l’on souffre d’une fausse couche, il ne s’agit pas uniquement de refaire un bébé.”
Complexité des sentiments après une fausse couche
La problématique émotionnelle liée aux fausse couches réside en partie dans les diverses étapes que l’individu expérimente lors de sa souffrance. Celles-ci peuvent se présenter sous différentes formes et sans ordre particulier. Cela peut commencer par le sentiment de culpabilité et passer ensuite par des sensations diverses.
Il faut rappeler que les sentiments après une fausse couche ne se compliquent pas uniquement pour la mère. Le père est également affecté. Il traverse sa propre période de deuil. Cela provoquera chez lui de sérieuses complications au niveau émotionnel, notamment des difficultés au niveau du couple.
On peut également ajouter la composante sociale qui entoure toute cette problématique. La perte d’un bébé affecte chaque aspect de la vie de ceux qui la subissent. La plupart des personnes ne savent pas comment les aider. Tout commentaire peut entraîner une mauvaise réaction de la part des personnes touchées.
Complications propres au stress post-traumatique
- Ne pas pouvoir définir ce que l’on ressent. Les sentiments après une fausse couche sont changeants. C’est pourquoi il est difficile de les évoquer.
- Voir le foetus après la fausse couche. Les parents touchés ne savent pas s’il vaut mieux regarder ou non le bébé après sa mort.
- Parler du sujet. Le couple devra décider s’ils veulent parler ou non de leur perte. Les deux ne seront pas toujours d’accord sur le sujet et sur la forme à employer.
- Manque de compréhension vis-à-vis de la douleur des parents. Il existe des phrases de réconfort des ami(e)s et des proches qui nient le sentiment des parents. Par exemple : “Tu es jeune et tu pourras avoir un autre bébé”.
Les parents doivent vivre complètement leur deuil. Cela leur permettra de se soulager et de réfléchir. C’est pour cette raison que les proches doivent faire attention à ce qu’ils disent et respecter le deuil.
Une psychothérapie est plus qu’indiquée. Le praticien pourra les aider à gérer leurs émotions et à comprendre ce qui leur arrive. Les couples doivent créer des canaux pour vivre leur souffrance et se soutenir à tout moment. La communication sera fondamentale.
Bibliographie
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