La dysmorphophobie chez l’adolescent

La dysmorphophobie, selon les données du DSM-5, a une prévalence de 2,4 % dans la population américaine, contre 1,7 % dans les autres populations. Il s'agit d'un trouble généralement chronique, bien qu'il soit traitable et susceptible d'être amélioré.

Acceptation de soi à l'adolescence.

Comment la dysmorphophobie se manifeste-t-elle chez les adolescents ? Tout d’abord, le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ) définit les troubles dysmorphophobiques comme une inquiétude concernant l’apparence physique, qui, dans le cas de légères anomalies physiques, peut prendre des proportions excessives dans la tête de l’adolescent.

Tout cela génère un malaise important et touche l’estime personnelle de la personne. Parfois, ces troubles sont accompagnés d’autres éléments :

  • Dysmorphie musculaire (ou bigorexie).
  • Introspection et auto-censure

Dysmorphophobie chez l’adolescent

Selon le type de pathologie de l’adolescent, nous verrons ses différentes manifestations ainsi que les traitements habituellement choisis au niveau psychologique. Commençons par décrire ses caractéristiques générales.

Un adolescent qui se regarde dans le miroir.Un trouble obsessionnel-compulsif

Le trouble dysmorphophobique passe de la catégorie des troubles somatoformes dans le DSM-IV-TR à celle des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) dans le DSM-5.

De plus, une autre nouveauté est ajoutée dans le DSM-5, à savoir que le patient doit avoir eu des comportements ou des actes mentaux répétitifs en réponse à des préoccupations relatives à son apparence. Dans le cas de la CIM-10 (Classification internationale des maladies), elle classe le trouble comme hypocondriaque.

Caractéristiques générales

Le trouble dysmorphophobique, selon les données du DSM-5, a une prévalence de 2,4 % dans la population américaine, contre 1,7 % dans les autres populations. Il s’agit d’un trouble généralement chronique, bien qu’il soit traitable et susceptible d’être amélioré. Elle apparaît généralement en même temps que d’autres pathologies (comorbidité), notamment :

Caractéristiques de la dysmorphophobie chez les adolescents

La dysmorphophobie, bien qu’elle puisse apparaître à tout âge, se manifeste généralement à 16-17 ans.

Lorsque ce trouble apparaît avant l’âge de 18 ans, l’adolescent est touché de comorbidité et souvent tenté par le suicide. Chez l’ adolescent, l’apparition de la maladie est généralement plus progressive que chez les adultes, où elle est surtout aiguë.

Comment se manifeste-t-elle chez les adolescents ?

Chez les adolescents, les symptômes apparaissent progressivement ; ils peuvent commencer à remarquer un “défaut” ou une partie du corps qu’ils n’aiment pas et augmenter progressivement leur attention sur cette zone. Ainsi, l’obsession augmenterait, ainsi que l’inquiétude associée, alimentée par une distorsion de l’image.

Traitement de la dysmorphophobie chez l’adolescent

Le traitement à pour objectif d’apprendre au patient à tolérer la gêne et à éliminer le défaitisme qui découle de son image déformée. Tout cela pour modifier l’image corporelle du sujet souffrant du trouble.

Une étude de Peña-Casquero (2016) montre une intervention cognitivo-comportementale menée sur un adolescent atteint de TCD. Elle prouve l’efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale, généralement la plus utilisée dans ce type de troubles.

D’autre part, nous savons que chez les adolescents, le poids de l’image corporelle est généralement plus élevé que chez les adultes, il lui confère un grand pouvoir, qui définit largement leur estime et conception de soi.

Avec le temps, elle s’adoucit, mais reste très courante, d’où l’importance de travailler à changer l’image corporelle, afin que la personne non seulement tolère et accepte sa propre image, mais se sente aussi fière de qui elle est.

“Ce que vous pensez, vous le devenez. Ce que vous ressentez, vous l’attirez. Ce que vous imaginez, vous le créez.”

-Diego A. Mejia.

Une adolescente qui se regarde dans un miroir.

Le traitement de Rosen

Le traitement de Rosen comprend une série d’éléments, en particulier trois techniques, généralement très efficaces pour contrer cette pathologie :

  • Psychoéducation : expliquer au patient ce qui lui arrive et comment nous pouvons travailler à l’aider.
  • Exposition avec prévention de la réponse (EPR) : exposer le patient à sa propre image corporelle et empêcher les comportements répétitifs qui lui font tester son corps.
  • Restructuration cognitive (RC) : cette technique vise à modifier les pensées dysfonctionnelles (et déformées) du patient, associées au corps (ou à la zone qu’il rejette tant).

De fait, dans l’étude de Peña-Casquero mentionnée précédemment, le traitement appliqué consistait en une thérapie cognitivo-comportementale qui comprenait deux de ces techniques : la EPR et la RC. L’objectif est simple et pourtant si long à atteindre :

“Tombez amoureux de la personne que vous regardez dans le miroir.

-Anonyme-

Comme nous le voyons, la dysmorphophobie chez l’adolescent est un trouble complexe qui nécessite une attention particulière. Les adolescents sont probablement les plus touchés en raison de l’importance qu’ils accordent à leur image corporelle, de la pression sociale qu’ils subissent souvent pour “s’intégrer” au groupe ou pour être toujours “parfaits”, ou encore de l’influence importantes des réseaux sociaux à ce stade de développement.

Demander une aide professionnelle est le meilleur moyen d’aider et d’accompagner ces personnes.

L’objectif poursuivi ? Travailler pour qu’ils apprennent à aimer leur corps et à obtenir une image plus réaliste et objective de leur reflet dans le miroir.

 

Bibliographie

Toutes les sources citées ont été minutieusement examinées par notre équipe afin de garantir leur qualité, fiabilité, pertinence et validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et d’une précision académique ou scientifique.

  • American Psychiatric Association -APA- (2014). DSM-5. Manual diagnóstico y estadístico de los trastornos mentales. Madrid. Panamericana.
  • American Psychiatric Association -APA- (2000). DSM-IV-TR. Diagnostic and statistical manual of mental disorders (4thEdition Reviewed). Washington, DC: Author.
  • Caballo (2002). Manual para el tratamiento cognitivo-conductual de los trastornos psicológicos. Vol. 1 y 2. Madrid. Siglo XXI (Capítulos 1-8, 16-18).
  • OMS: CIE-10. (1992). Trastornos Mentales y del Comportamiento. Décima Revisión de la Clasificación Internacional de las Enfermedades. Descripciones Clínicas y pautas para el diagnóstico. Organización Mundial de la Salud, Ginebra.
  • Peña-Casquero, P. (2016). Tratamiento cognitivo conductual en una adolescente con trastorno dismórfico corporal. Revista de Psicología Clínica con Niños y Adolescentes, 3(1): 37-44.
Retour en haut