Top 5 des déclencheurs de crises de colère de l’enfance

Les crises de colère des enfants sont souvent précédées d'une émotion qu'ils ne savent pas gérer. Découvrez ces déclencheurs afin de pouvoir aider votre enfant à surmonter une crise de colère.

Principaux déclencheurs des crises de colère chez l'enfant

Les crises de colère sont l’un des phénomènes qui provoquent le plus d’anxiété et d’inconfort chez les parents. Les calmer semble être mission impossible et la peur de les voir surgir peut générer une grande préoccupation. Pour cette raison, nous voulons partager avec vous les principaux déclencheurs des crises de colère chez l’enfant.

Celles-ci apparaissent généralement entre deux et cinq ans et provoquent chez les enfants des émotions très intenses de colère, de dégoût ou de frustration, qu’ils ne savent pas encore très bien gérer.

En réalité, ces crises de colère, bien que frappantes, ne sont rien de plus qu’un type d’expression émotionnelle. Par conséquent, elles sont généralement précédées d’un événement ou d’un fait qui, bien qu’il ne soit pas important pour l’adulte, est important pour l’enfant et provoque le dérèglement de son système nerveux.

Comprendre les déclencheurs des crises de colère

Si vous vous arrêtez un instant pour y réfléchir, vous verrez que n’importe quel petit contretemps ou situation quotidienne pourrait avoir déclenché une crise de colère chez votre enfant. Parmi les plus courantes, citons certaines telles que :

  • Lui donner sa nourriture avec une cuillère bleue au lieu d’une rouge (comme il le voulait).
  • L’emmener prendre son bain ou lui dire qu’il est temps de sortir de la baignoire.
  • Refuser de lui acheter un jouet au supermarché.
  • Lui mettre son nouveau manteau (même s’il l’avait choisi auparavant).

En réalité, les raisons des petits pour déborder émotionnellement ne semblent pas avoir beaucoup de sens et peuvent même être incohérentes et imprévisibles. Mais elles ont toutes quelque chose en commun : elles les mettent en contact avec une émotion intense, nouvelle et désagréable qu’ils maîtrisent mal.

Comme l’explique Álvaro Bilbao dans son livre Le cerveau de l’enfant expliqué aux parents, le cerveau de l’enfant est encore immature. Ainsi, un petit événement peut exciter excessivement les zones émotionnelles du cerveau et l’enfant n’est pas capable d’inhiber cet état émotionnel intense.

Pleurer, crier, frapper ou donner des coups de pied sont les moyens qu’il trouve pour relâcher cette tension (Solter, 1992). Au fur et à mesure que l’enfant grandit, ce contrôle émotionnel augmentera et deviendra plus facile. Mais les crises de colère sont, pour l’instant, un résultat naturel de son moment évolutif.

Les principaux déclencheurs des crises de colère chez l’enfant

Comme vous pouvez le voir, les déclencheurs des crises de colère de l’enfance ne sont pas tant les événements eux-mêmes que les émotions. Mais lesquelles, précisément ? La plupart d’entre elles sont associées à une étape de vie des tout-petits, celle dite du « cap terrible des deux ans ». Ainsi, ce sont les états auxquels vous devriez prêter le plus d’attention, en tant que déclencheurs possibles de crises de colère.

Sentiment de manque de contrôle

Entre deux et quatre ans, les enfants ont développé une série d’habiletés cognitives et motrices qui leur permettent d’être plus indépendants et qu’ils veulent utiliser. Cela implique d’être capable de prendre ses propres décisions sur où aller ou quoi faire et, si on ne l’autorise pas, une crise de colère peut éclater.

Par exemple, votre enfant peut ressentir un manque de contrôle sur son environnement ou sur lui-même lorsqu’on lui impose ce qu’il doit manger, comment s’habiller ou comment passer son temps à ce moment-là.

Défi de l’autorité

Une fois qu’ils se sentent plus capables, les enfants réclament de l’autonomie et défient souvent l’autorité. Vous remarquerez que, bien souvent, il vous suffit de lui demander quelque chose pour qu’il refuse de le faire. En fait, à cet âge « non » devient son mot préféré.

Ainsi, lorsque nous cherchons à amener les enfants à nous obéir, sans faire preuve d’empathie et sans générer au préalable de lien, des émotions désagréables intenses risquent de s’activer en eux.

Problèmes pour retarder la gratification

L’une des principales difficultés du cerveau de l’enfant immature est la patience. En fait, une recherche et un livre célèbres connus sous le nom de The Marshmallow Test ont montré que pour les enfants de moins de 5 ans, pouvoir retarder la gratification est un véritable défi (c’est-à-dire pouvoir contrôler leurs impulsions en attendant quelque chose qu’ils veulent).

Ainsi, si vous demandez à votre enfant d’attendre quelques heures avant de manger un biscuit ou pour descendre au parc, cela peut déclencher une crise de colère car la situation dépasse ses capacités de gestion interne.

Intolérance à la frustration

La plupart du temps, une crise de colère est déclenchée par une émotion de frustration. En fait, les problèmes de comportement à l’âge préscolaire sont étroitement liés à l’incapacité de tolérer cette sensation (Perlman et al., 2014).

La frustration apparaît lorsque l’enfant ne peut pas obtenir ce qu’il veut. Par exemple, lorsqu’il n’a pas le droit de jouer au ballon à la maison ou d’aller à l’école dans son nouveau déguisement, ou lorsqu’il ne parvient pas à terminer le puzzle avec lequel il joue.

Ces événements génèrent un sentiment d’impuissance et d’échec qui n’est pas du tout agréable et qui nécessite un entraînement pour apprendre à le gérer. Il est naturel que, lors de ces années, faire face à un refus ou à un événement qui ne se passe pas comme prévu déclenche une crise de colère chez les plus petits.

Peur et méconnaissance

Saviez-vous que la peur et l’anxiété étaient des déclencheurs courants des crises de colère chez l’enfant ? C’est ce qu’explique une étude pilote intéressante publiée dans la revue Early Childhood Research & Practice.

Nous avons tendance à penser que la peur s’exprime à travers une attitude craintive et de retrait, mais de nombreux enfants évacuent cette tension en pleurant ou à travers ce que nous appelons à tort un « mauvais comportement ».

Pour la même raison, si votre enfant est confronté à une situation nouvelle et inconnue qui le met à l’épreuve ou qu’il perçoit comme menaçante, il peut réagir par une crise de colère.

Comment gérer les déclencheurs des crises de colère de l’enfance ?

Comme vous pouvez le constater, les crises de colère sont souvent précédées d’émotions négatives intenses. Mais à quoi cela nous sert-il de savoir cela, et comment pouvons-nous gérer cette situation ? Eh bien, cela nous aide à comprendre que les crises de colère ne sont pas quelque chose que nous pouvons ou devrions éviter : les enfants ressentent des émotions et ont besoin de les exprimer lorsqu’elles apparaissent !

Nous pouvons toutefois prendre des mesures pour réduire la fréquence ou l’intensité de ces débordements émotionnels. Par exemple :

  • Avertir l’enfant à l’avance des changements qui se produiront. Par exemple, dire : « dans cinq minutes, nous allons partir du parc » au lieu de l’emmener directement avec nous.
  • Lui permettre de prendre des décisions parmi plusieurs options sûres et présélectionnées. Par exemple, l’enfant peut choisir s’il préfère porter son manteau vert ou orange.
  • Offrir des explications et générer une connexion lorsque nous voulons qu’il suive un ordre ou une instruction. Ce sera beaucoup plus efficace pour le faire coopérer que de simplement essayer de l’imposer.
  • Autoriser et accompagner la colère. Il y aura des moments où les émotions submergeront l’enfant : c’est inévitable. À ce moment-là, notre rôle sera d’être présents, calmes, et de lui montrer comment se réguler à nouveau.

Il est important de souligner que l’utilisation de techniques telles que le « time out » peut être nocive, car elle fait que les enfants se sentent abandonnés et leur donne l’impression de ne pas mériter d’amour lorsqu’ils se sentent mal (Solter, 2014).

Recommandations finales

En bref, il est fort probable que votre enfant fasse une crise de colère à plus d’une occasion à partir de l’âge de deux ans : c’est quelque chose de naturel et d’attendu. Cependant, comprendre ce qu’il vit, ce dont il a besoin et quelles situations et émotions se cachent derrière ce comportement peut être très utile.

En anticipant ses émotions et en proposant certaines solutions, vous pouvez contribuer à éviter que ce débordement émotionnel se produise ou le fasse à un niveau important.

Bibliographie

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  • Bilbao, Á. (2015). El cerebro del niño explicado a los padres. Plataforma Editorial.
  • Mireault, G., & Trahan, J. (n.d.). Tantrums and Anxiety in Early Childhood: A Pilot Study. https://ecrp.illinois.edu/v9n2/mireault.html
  • Perlman, S. B., Luna, B., Hein, T. C., & Huppert, T. J. (2014). fNIRS evidence of prefrontal regulation of frustration in early childhood. Neuroimage85, 326-334. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1053811913004047
  • Petti, T. A. (2021, November 18). The marshmallow test: Mastering self-control. Psychiatrist.com. https://www.psychiatrist.com/jcp/psychiatry/marshmallow-test-mastering-self-control/
  • Solter, A. (1992). Understanding tears and tantrums. Aware Parenting. http://www.awareparenting.com/tantrumsarticle.pdf
  • Solter, A. (2014). The disadvantages of time-out. Aware Parenting. http://www.awareparenting.com/timeoutarticle.pdf
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