Connexion émotionnelle : la clé pour que votre enfant coopère

Pour que votre enfant coopère ou obéisse, il n'est pas nécessaire d'être plus autoritaire, mais d'augmenter votre connexion émotionnelle.
Connexion émotionnelle : la clé pour que votre enfant coopère
Elena Sanz Martín

Rédigé et vérifié par la psychologue Elena Sanz Martín.

Dernière mise à jour : 20 mars, 2023

Éduquer n’est pas une tâche facile, mais demande de la patience, de la persévérance et beaucoup de conscience. Souvent, les parents ne disposent pas des informations et des outils nécessaires à la parentalité. Ainsi, même avec les meilleures intentions, parfois les méthodes utilisées ne sont pas les plus efficaces. Ainsi, la maison devient un champ de bataille. Mais comment pouvons-nous l’éviter? La clé se trouve dans la connexion émotionnelle.

Face à la question « que faire pour qu’un enfant coopère, obéisse ou suive des consignes ? », de nombreux adultes font appel à la discipline. En ce sens, il est courant que des menaces, des insistances, des cris ou des négociations soient utilisés pour obliger un enfant à ranger sa chambre, à aller prendre une douche ou à finir ses devoirs. Cependant, nous ne pouvons pas oublier que la dynamique entre parents et enfants n’est pas une activité mécanique, mais un lien humain.

L’importance de la connexion émotionnelle

En matière d’éducation, plusieurs types de parentalité peuvent être mis en œuvre. Il appartiendra à chaque famille de choisir celle qui correspond le mieux à sa personnalité et à ses démarches. Cependant, il existe des preuves solides que toutes ne sont pas positives. Les styles démocratiques se sont avérés les plus bénéfiques. En effet, les enfants élevés selon ces paramètres sont plus heureux, plus matures et plus autonomes.

Mais qu’est-ce qui caractérise ces styles parentaux? D’une part, ils montrent des règles claires et des limites fermes. D’autre part, ils offrent des niveaux élevés d’affection et de connexion émotionnelle. C’est la combinaison gagnante si nous voulons élever des enfants en bonne santé et qui réussissent. De plus, c’est aussi la clé pour s’assurer qu’ils coopèrent, que l’environnement familial est harmonieux et que le lien entre parents et enfants n’est pas conflictuel.

En d’autres termes, si votre enfant est rebelle et provocant, vous n’avez probablement pas besoin d’être plus autoritaire, mais cultivez une plus grande connexion entre vous. Les enfants ont donc besoin de se sentir aimés, acceptés, entendus et pris en compte par leurs figures de référence. Si ces ingrédients sont absents, des problèmes de comportement apparaissent souvent.

Une mère et sa fille qui se tapent dans les mains.

Les fondements d’une parentalité respectueuse

D’une éducation respectueuse, un style éducatif axé sur l’enfance est promu, c’est-à-dire sur les intérêts et les besoins des enfants. De cette façon, il fait partie de la base d’un lien d’attachement sécurisé. C’est la tâche principale à laquelle il faut s’atteler en tant que parent, puisqu’elle pose les bases d’un bon fonctionnement cognitif, émotionnel et relationnel chez l’enfant.

Un attachement sécurisant est atteint lorsque les parents sont sensibles aux besoins de l’enfant et s’y occupent de manière cohérente et constante. Face à une demande physique (pour l’alimentation ou l’hygiène) ou émotionnelle (comme le besoin de contact ou de confinement en cas de crise de colère), les adultes sont présents et disponibles. Ainsi, ils font preuve d’empathie, agissent calmement et aident l’enfant à se réguler.

Utiliser la connexion émotionnelle pour amener l’enfant à coopérer

Avec tout cela à l’esprit, gardez à l’esprit que ce lien ne se forge pas en un instant, mais à la suite d’un style constant de relation avec votre tout-petit depuis sa naissance. Cependant, certaines directives peuvent vous aider à utiliser cette connexion pour rediriger ou motiver le comportement des enfants.

Comprendre son besoin

Tout comportement d’un enfant nous envoie un message que nous devons déchiffrer. Une mauvaise conduite n’a jamais pour but d’ennuyer ou de nuire, mais reflète plutôt un besoin. Par exemple, un bébé qui traîne une chaise montre de l’intérêt à effectuer ou à pratiquer ce type de mouvement. De même, un mineur qui crie ou désobéit peut rechercher l’attention et la présence des parents.

Avant de gronder ou de juger son comportement, essayez de comprendre ce message caché et intéressez-vous à ce dont votre enfant a besoin à ce moment-là.

Eduquer au positif

Une fois le besoin compris, l’essentiel est de réorienter la situation afin de la satisfaire. Par exemple, on peut donner au nourrisson un chariot à roulettes pour qu’il puisse le pousser et le tirer, au lieu de la chaise. Ou à l’enfant au comportement difficile, vous pouvez lui accorder l’attention qu’il recherche et lui proposer de faire une activité ensemble.

Il s’agit donc d’éduquer sans dire « non » dans la mesure du possible. Par exemple, au lieu de dire « ne traîne pas la chaise », « ne crie pas » ou « ne joue pas avec le ballon à la maison », on propose une alternative valable que l’enfant peut faire et qui ne cause pas préjudice. Ainsi, nous ne cherchons pas à nous imposer, mais plutôt à l’aider à satisfaire ce besoin de manière appropriée.

De plus, vous pouvez impliquer votre enfant dans la recherche de ces alternatives. Par exemple, demandez-lui “qu’est-ce que tu penses qu’on pourrait jouer d’autre à la maison à la place du ballon ?” Grâce à cela, il se sentira pris en compte, il comprendra mieux la raison et apprendra à se réguler et à trouver des solutions par lui-même.

Une maman qui fait un câlin à son enfant.

Valider ses émotions

Avant de perdre notre calme et de nous concentrer sur l’action, prenons un moment pour accueillir et valider calmement les sentiments de votre enfant. Par exemple, on peut dire « je comprends que tu t’ennuies et que tu veuilles jouer au ballon, mais le faire à l’intérieur peut casser des choses ». Ou “Tu es contrarié parce que tu ne veux pas aller prendre une douche, n’est-ce pas ? Je n’en ai pas envie parfois non plus.”

Cela ne veut pas dire qu’on va céder aux désirs de l’enfant ou lui permettre de franchir les limites, mais on donne de l’importance et de la place à ce qu’il ressent et on l’accompagne. À partir de cette compréhension et de cette connexion, il leur est plus facile de collaborer.

Offrir des directives claires et des conséquences cohérentes

Enfin, assurez-vous que les règles à suivre sont claires pour l’enfant et que les conséquences sont cohérentes et connues à l’avance. Souvent, nous commettons l’erreur de punir un mauvais comportement et nous le faisons en fonction de ce que nous ressentons. Ainsi, le jour où les parents sont plus calmes, un comportement n’a guère de conséquences, mais lorsqu’ils passent une mauvaise journée, la punition est disproportionnée.

Cela détruit la confiance et la cohérence des limites fixées. Par conséquent, assurez-vous que votre enfant sait ce qu’on attend de lui et quelles conséquences il aura s’il ne se conforme pas. Celles-ci doivent être ajustées et liées au comportement spécifique et doivent toujours être suivies, quel que soit votre état d’esprit. Vous pouvez même les appliquer sans avoir à vous fâcher avec l’enfant, car ce sont les conséquences qui enseignent et non votre colère.

Éduquer et toujours offrir un amour inconditionnel (je t’aime et je te traite bien même quand tu fais une erreur) est une excellente injection dans la sécurité émotionnelle d’un enfant.

Créer une connexion émotionnelle et respectueuse

Enfin, le lien affectif permet aux enfants de se sentir en sécurité chez eux et avec leurs figures de référence. Grâce à lui, ils comprennent que les adultes recherchent leur plus grand bien et qu’ils sont là pour les accompagner et les guider, au lieu de ne rechercher que leur obéissance. Ce lien d’amour et de respect mutuel rendra la coexistence et la parentalité beaucoup plus faciles.


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