Prendre soin de la santé mentale de la mère est essentiel pendant la grossesse. Le stress, l’anxiété et les autres émotions négatives vécues à cette étape peuvent affecter directement le développement du fœtus. Mais un bébé peut-il ressentir du stress dans l’utérus ?
Les hormones libérées par la mère dans ce type de situation traversent le placenta et déclenchent également un stress chez le bébé. Cela affecte à la fois la croissance du fœtus et le futur comportement de l’enfant. Nous allons ici développer tous ces points. Restez avec nous !
Comment le stress affecte-t-il le bébé qui grandit ?
La grossesse est une étape exigeante dans la vie d’une femme. En ce sens, le stress est une réaction normale vécue par les femmes enceintes mais qui, soutenue dans le temps, peut mettre en péril le bien-être du bébé. Voici quelques exemples de ces situations :
- Des crises vitales, comme le divorce, la maladie, la perte d’un être cher ou d’autres types de deuil.
- Des événements catastrophiques, comme un incendie domestique.
- Un stress chronique lié à certains problèmes de santé ou à une violence familiale.
- Une dépression ou anxiété chronique ou en début de grossesse.
Le stress produit des augmentations d’une hormone appelée cortisol, qui est celle qui nous prépare à affronter le danger ou à le fuir. Le cortisol se déplace à travers la circulation sanguine et peut traverser le placenta, envahir le liquide amniotique et déclencher le même mécanisme chez le bébé.
Complications du bébé qui souffre de stress pendant la grossesse
Comme nous l’avons mentionné précédemment, il est normal de ressentir du stress pendant la grossesse. Mais lorsque cela se maintient dans le temps ou atteint des niveaux supérieurs à la normale, cela peut avoir des conséquences négatives sur la santé du fœtus. Parmi elles, les suivantes se distinguent :
- Fausses couches : plusieurs études confirment la relation entre le stress et le risque accru de fausse couche, en particulier pendant le premier trimestre de la grossesse.
- Naissances prématurées : le stress maternel peut réduire le temps de grossesse et favoriser une naissance prématurée.
- Insuffisance pondérale : le stress peut déclencher des maladies telles que l’hypertension artérielle et la prééclampsie chez la mère. Dans ces cas, l’apport d’oxygène et de nutriments qui atteint le bébé diminue généralement, ce qui entraîne des problèmes de croissance.
- Altérations neuronales : si le stress survient dès le premier trimestre, il peut entraîner des malformations cérébrales chez le bébé. À long terme, cela peut se manifester dans les domaines cognitif, communicationnel, comportemental ou émotionnel de l’enfant.
- Déficit immunitaire : les bébés qui ont été exposés à des niveaux élevés de stress maternel sont plus susceptibles de développer des infections après la naissance, en raison d’un déséquilibre de leur système immunitaire.
Que dit la science sur le stress du bébé dans l’utérus ?
Ce sujet a été étudié par la communauté scientifique, qui a établi la relation entre le stress et certains problèmes de santé du bébé pendant la grossesse et le post-partum. Elle a aussi cherché à savoir comment il générait des altérations épigénétiques et finissait par conditionner le système neuroendocrinien de l’enfant sur le point de naître, en particulier l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien.
Une étude menée en 2020 a cherché à lier le stress et la dépression maternels à des altérations du cerveau du bébé. Pour cela, on a choisi un échantillon de 119 femmes enceintes qui ont subi des tests entre les semaines 22 et 40 de grossesse. Il a été conclu que des niveaux élevés de stress altéraient la biochimie du cerveau chez le petit. De même, ils ont montré que la croissance du cerveau, en particulier de l’hippocampe, était plus faible chez les bébés dont les mères avaient des niveaux de stress plus élevés.
D’autres études à ce sujet
D’autre part, un travail publié dans la revue Translational Psychiatry a étudié les effets du stress maternel sur la vie ultérieure de l’enfant. Pour cela, 25 cas ont été évalués pendant 19 ans. Ainsi, il a été constaté que les enfants de femmes qui avaient souffert de stress pendant leur grossesse en raison de violence domestique géraient moins bien le stress dans leur vie que ceux nés d’autres femmes.
Les chercheurs ont analysé les enfants 10 et 19 ans après la naissance. Ils ont ainsi trouvé une modification dans une séquence d’ADN qui code pour les récepteurs des glucocorticoïdes, qui sont ceux qui s’activent en présence de cortisol. Cette altération a rendu les enfants plus sensibles au stress, et plus impulsifs que leurs pairs.
Ces études renforcent ce que l’on croyait déjà : le stress du bébé dans l’utérus peut être nocif pour son développement psychosocial. Et, en plus, cela conditionne la façon dont il réagira au stress dans le futur.
La clé est de gérer le stress pendant la grossesse
Le contrôle de cette émotion dépend, en partie, de la mère. Il est nécessaire de s’éloigner des situations ou des personnes qui génèrent du stress et de trouver des moyens de se détendre à travers différentes activités. Par exemple, le yoga prénatal, la pleine conscience, la méditation ou la musicothérapie stimulent la production de sérotonine et d’ocytocine, qui sont les hormones liées au bonheur.
Le rôle de la famille et de l’environnement est également crucial. Bien sûr, la mère doit identifier les situations qui lui causent du stress pour le réduire et protéger le bébé des risques de cette condition. Par conséquent, si vous vivez une situation difficile et que vous êtes enceinte, il est préférable de consulter un professionnel de la santé pour vous guider dans la meilleure façon de gérer cette émotion.
Bibliographie
Toutes les sources citées ont été minutieusement examinées par notre équipe afin de garantir leur qualité, fiabilité, pertinence et validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et d’une précision académique ou scientifique.
- Cáceres, R. (2017). Efectos neurobiológicos del estrés prenatal en el nuevo ser. Chile. Revista chilena de neuropsiquiatría vol. 55. Nº2.
- Coussons, M. (2013). Effects of prenatal stress on pregnancy and human development: mechanisms and pathways. The royal society medicine journals. Obstetric medicine 2013 jun, 6(2): 52-57.
- Mahrer A. (2020). Maternal Stress Before Conception Is Associated with Shorter Gestation. Recuperado de: https://academic.oup.com/abm/advance-article-abstract/doi/10.1093/abm/kaaa047/5873717?redirectedFrom=fulltext
- Qu, F. (2017). The association between psychological stress and miscarriage: A systematic review and meta-analysis. Scientific reports, Articulo núm. 1731.
- Wu, Y. (2020). Association of Prenatal Maternal Psychological Distress With Fetal Brain Growth, Metabolism, and Cortical Maturation. Recuperado de: https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2759759?utm_campaign=articlePDF&utm_medium=articlePDFlink&utm_source=articlePDF&utm_content=jamanetworkopen.2019.19940