Pourquoi les enfants les plus obéissants peuvent être les plus malheureux

Découvrez ici la grande différence entre obéissance et soumission, et pourquoi les enfants qui obéissent le plus peuvent aussi être les plus malheureux.
Pourquoi les enfants les plus obéissants peuvent être les plus malheureux
María Alejandra Castro Arbeláez

Relu et approuvé par la psychologue María Alejandra Castro Arbeláez.

Dernière mise à jour : 20 décembre, 2022

Les enfants sont curieux de nature : il est normal qu’ils aient envie d’explorer tout ce qui les entoure. Avoir la possibilité d’explorer librement gardera leur esprit heureux. Le fait est que, parfois, pour pouvoir s’aventurer, votre enfant devra un peu vous désobéir. Et il n’y a rien de mal à ce qu’il le fasse de temps en temps ; rappelez-vous que, parfois, les enfants les plus obéissants peuvent être les plus malheureux.

Aucun parent ne veut que ses enfants soient malheureux, mais tous les parents veulent que leurs enfants soient obéissants. Et les deux choses peuvent être possibles, l’obéissance n’a rien à voir avec la martialité ; on peut être obéissant et en même temps être libre et heureux. Le but est que votre enfant apprenne à obéir parce qu’il le veut et non parce qu’il a peur.

Il n’est pas toujours bon que les enfants obéissent aveuglément, surtout lorsque cette obéissance vient de la soumission. L’obéissance n’a rien à voir avec la soumission et cela est bien connu de ceux qui ont l’habitude de décider et d’agir en toute liberté, qui peuvent donner leur avis sur ce qu’on leur dit de faire sans être punis et qui ont appris qu’on peut aussi dire non.

Cependant, il y a des parents qui confondent l’attitude de soumission avec l’obéissance.

Ce faisant, ils ignorent qu’un enfant soumis peut obéir à un ordre sans se poser de questions, parce qu’il a peur d’affronter les conséquences d’une désobéissance, mais pas vraiment parce qu’il veut faire ce que ses parents lui ont demandé de faire.

Obéissants mais malheureux

enfants les plus obéissants

Cette attitude peut être la conséquence d’une éducation où la peur est insufflée à l’enfant. Cette éducation est normalement marquée par le peu de respect envers les petits puisqu’on les invite peu à participer ou à donner leur avis sur ce qui se passe dans la maison. On ne leur explique pas non plus les règles qu’on inculque dans le foyer.

Quand un enfant obéit lorsque ses parents sont présents et leur désobéit dès qu’ils ne sont plus là, vous êtes devant un enfant qui a appris à obéir sous la menace et non parce qu’il comprend pourquoi il lui faut obéir à ses parents. Bien souvent, même si ces enfants obéissent, ils sont malheureux.

Votre style parental peut faire en sorte que vos enfants soient obéissants parce qu’ils choisissent de l’être et non parce qu’ils se sentent menacés. Et pour progresser dans cette direction, il est nécessaire d’identifier les différents types d’obéissance : celle qui vient du respect – et de l’autonomie offerte par le libre discernement – et celle qui est causée par la peur des conséquences des parents, de la société … Or, un enfant qui a peur est tout simplement malheureux.

Obéissant par choix

On sait désormais que les enfants qui apprennent à obéir aux limites par peur de la punition ou qui respectent les règles en ne pensant qu’à obtenir une bonne récompense, au fond, ne sont pas des enfants libres. Leurs actes ne sont pas le résultat de leur discernement.

Lorsqu’un enfant apprend à obéir à une personne qui le menace, la qualité des relations qu’il établit s’altère. En effet, il ne fera que réagir à ce type de comportement, c’est-à-dire qu’il n’obéira pas à des personnes qui ne le menacent pas. Imaginez alors le genre de relations qu’il nouera à l’âge adulte.

De plus, ce type d’éducation lui apprendra qu’il y a des oppresseurs et des opprimés dans le monde. Il sentira très probablement qu’il vaut mieux avoir le rôle de l’oppresseur que celui de l’opprimé.

Il y a aussi des cas d’enfants qui, de par la peur qu’ils ressentent constamment à l’idée d’être grondés, punis ou même frappés, sont certes très obéissants, mais développent une personnalité renfermée, nerveuse et craintive. Habituellement, ce type de comportement entraîne des problèmes de faible estime de soi et une mauvaise gestion de leurs émotions.

En définitive, les enfants qui apprennent à obéir par peur sont très négatifs. La peur freine leur désir d’essayer, de faire des erreurs, d’enquêter, de s’aventurer et il est probable qu’ils n’essaient jamais d’enfreindre les règles, ce qui limite leur croissance en tant que personne.

La liberté et le respect sont des sources vivantes de bonheur. Et ces valeurs peuvent contribuer à l’éducation de votre enfant, qui doit apprendre qu’obéir est souvent bien plus bénéfique pour lui que pour ses parents. Or, cela s’obtient lorsqu’il comprend le pourquoi des règles.

Lorsqu’un enfant apprend à comprendre consciemment qu’obéir à certaines règles profite à sa croissance et à son bien-être en tant que personne, alors il commence à suivre les règles partout. Ce comportement l’amène également à respecter toutes les personnes de la même manière, qu’il s’agisse de ses parents, de ses grands-parents, de ses professeurs ou d’un étranger.

Exercer la liberté de décider et apprendre à différencier ce qui est bon pour lui et ce qui ne l’est pas ; et sur cette base, déterminer s’il obéit ou non, le fera toujours se montrer curieux, excité et désireux d’apprendre de nouvelles choses, mais aussi prudent et conscient.


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