Beaucoup de parents d’adolescents partagent la même impression : « mon enfant n’est plus le même, on dirait qu’on me l’a changé ». Celui qui était un enfant heureux, aimant et paisible commence à se montrer rebelle, irritable ou apathique. Cela génère une grande confusion et de la tristesse chez les parents, mais la réalité est qu’il s’agit de transformations naturelles typiques de l’étape évolutive que traverse l’enfant. Par conséquent, il est utile de savoir comment le cerveau des enfants change à l’approche de l’adolescence.
Nous supposons souvent que les sautes d’humeur ou les attitudes des adolescents sont des problèmes purement sociaux et psychologiques. Cependant, il existe des processus importants qui se produisent au niveau physique et qui expliquent ce que nous pouvons voir. Par conséquent, avant de juger votre enfant, de vous inquiéter ou d’être déçu par son comportement, essayez de comprendre ce qui se passe dans son cerveau.
Changements visibles à l’approche de l’adolescence
À mesure que les enfants approchent de la puberté et de l’adolescence, leur entourage peut observer des changements très perceptibles et déconcertants. Parmi les plus courants, citons les suivants :
- Désobéissance, rébellion, opposition à l’autorité, tendance à défier les parents.
- Intensité émotionnelle. Chaque événement est magnifié et vécu de façon démultipliée. Les joies débordent, tout comme les peurs et les déceptions.
- Changements d’humeur soudains. Le jeune peut passer de l’euphorie à l’apathie et paraître triste ou irritable sans raison apparente.
- Comportements impulsifs et tendance à adopter des comportements à risque.
- Des changements dans l’appétit ou les habitudes de sommeil peuvent apparaître.
Le cerveau des enfants à l’approche de l’adolescence subit de grands changements
Ce n’est pas un hasard si les situations que nous venons de citer sont partagées par la grande majorité des adolescents. En réalité, il s’agit de la manifestation de divers changements cérébraux qui surviennent à ce stade. Certains d’entre eux se produisent progressivement et d’autres semblent se produire du jour au lendemain. Dans tous les cas, ils sont naturels et nécessaires au développement des enfants.
Influence hormonale
À mesure que les enfants approchent de l’adolescence, la chimie de leur cerveau subit des changements majeurs. L’hormone de croissance, les hormones sexuelles, l’adrénaline et le cortisol (entre autres) varient considérablement dans leurs niveaux, ce qui affecte l’humeur et le comportement des jeunes.
Par exemple, ces messagers influencent leur capacité à réagir au stress, leur motivation et leur énergie quotidienne. En outre, ils déterminent l’excitation sexuelle.
Les fluctuations hormonales peuvent conduire à l’apathie et à la dépression, mais aussi à des états d’anxiété et d’irritabilité, selon leur niveau.
L’influence hormonale peut également expliquer la recherche de plaisir et de risque typique de l’adolescence. De même, elle participe à la plus grande prédisposition à développer une dépendance (par exemple, à l’alcool ou au tabac).
Enfin, des altérations liées à la mélatonine (une hormone qui régule le sommeil et l’éveil) peuvent affecter les habitudes de repos des jeunes. À cet âge, il est courant qu’ils se couchent tard et aient du mal à se lever tôt le lendemain.
Cerveau en développement
Il y a quelque temps, on considérait qu’à l’adolescence, le cerveau était déjà complètement mature. Cependant, on a découvert que chaque région du cerveau suit son propre processus de maturation et que certaines d’entre elles continuent à se développer jusqu’à l’âge adulte.
En particulier, il a été déterminé que le cortex préfrontal (responsable de la planification, de la prise de décision et de la régulation du comportement) continue à mûrir jusqu’à l’âge de 25 ans. De cette façon, il faut noter qu’à l’adolescence, il ne fonctionne pas de manière optimale. Cependant, d’autres zones cérébrales telles que l’amygdale (liée aux impulsions et aux émotions) conservent leur pleine performance.
Pour cette raison, les adolescents sont susceptibles d’être impulsifs et incapables de prévoir les conséquences de leurs actes. En effet, la rationalité et l’émotivité ne se sont pas développées au même degré que les aspects précédents.
Élagage synaptique
Un autre phénomène intéressant qui illustre les changements physiques subis par le cerveau des enfants à l’approche de l’adolescence est l’élagage synaptique.
Il s’agit d’un processus de remodelage cérébral, à travers lequel certaines connexions synaptiques inutiles sont éliminées et d’autres plus pertinentes sont renforcées. De cette façon, le fonctionnement cognitif est optimisé.
Il convient de mentionner que vers l’âge de 11 ans, il y a une forte augmentation des connexions cérébrales dans le cortex préfrontal. Ainsi, un élagage ultérieur a lieu, ce qui élimine les connexions peu utilisées et peu fonctionnelles. D’une manière ou d’une autre, le cerveau sélectionne et rejette des informations mais tant que le processus n’est pas terminé, le jeune aura du mal à s’autoréguler.
Comprendre et accompagner votre enfant durant cette transition
Comme vous pouvez le voir, durant l’adolescence, votre enfant devra faire face à de grands changements de toutes sortes. Faire face à ses conséquences n’est pas facile : il aura donc besoin que ses parents soient patients et tolérants, compréhensifs et capables de l’accompagner tout au long du processus, sans prendre ses attitudes personnellement.
Ainsi, communiquez fréquemment avec votre enfant, permettez-lui d’exprimer ce qu’il ressent et, au cas où la situation le submergerait, n’hésitez pas à demander l’aide d’un professionnel. Un psychologue pour enfants et adolescents peut vous enseigner des stratégies utiles pour traverser cette étape.
Bibliographie
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