Le jeûne intermittent est l’un des protocoles diététiques les plus à la mode. Certains avantages ont été démontrés en matière de perte de poids. Il contribue également à améliorer la santé métabolique, en réduisant le risque de développer des pathologies. Cependant, l’acte de jeûner pendant l’allaitement peut être déconseillé.
Lors de la période post-partum, de nombreuses femmes craignent de ne pas retrouver leur silhouette d’avant la grossesse. Pour cette raison, elles recherchent des protocoles ou des stratégies alimentaires qui leur permettent de réduire leur apport calorique quotidien. Cependant, il s’agit d’une erreur, comme nous le verrons ci-dessous.
Les bienfaits du jeûne
Ces dernières années, un grand nombre d’articles scientifiques qui évoquent les avantages du protocole de jeûne ont été publiés. Ce mécanisme consiste à éviter l’apport calorique pendant au moins 16 heures, ce qui a un effet positif sur la composition corporelle. C’est ce qu’indiquent les recherches publiées dans le magazine Canadian Family Physician.
Par ailleurs, il est possible d’exercer un contrôle glycémique efficace dans les situations de diabète grâce au jeûne intermittent. Le protocole parvient effectivement à améliorer l’efficacité du métabolisme, provoquant une plus grande capacité d’oxydation des graisses et une augmentation de la sensibilité à l’insuline.
Cependant, ce n’est pas un mécanisme qui peut être mis en œuvre dans le monde entier. Bien que dans la plupart des situations, il présente très peu de risques associés. Sa mise en œuvre chez les adolescentes, pendant la grossesse et pendant l’allaitement est discutée.
Jeûner pendant l’allaitement
Le jeûne pendant l’allaitement, en tant que tel, n’est pas négatif. Néanmoins, le problème se pose car ce protocole d’alimentation a tendance à générer un déficit énergétique tout au long de la journée. A ce stade, les besoins caloriques de la mère sont encore augmentés. Suggérer un déséquilibre en faveur des dépenses n’est donc pas le plus judicieux.
La vérité est qu’il n’y a vraiment aucun essai scientifique étudiant les effets spécifiques du jeûne intermittent sur le métabolisme de la mère qui allaite. Il est vrai qu’il pourrait être utile pour traiter des maladies telles que le diabète gestationnel, mais il y a un manque de preuves à cet égard.
Cependant, il est prouvé qu’il est important de garantir un certain surplus calorique à ce moment-là. En effet, un déficit en nutriments pourrait augmenter le risque de développer une dépression post-partum, selon une étude publiée dans le Maternal and Child Health Journal .
Mieux vaut améliorer ses habitudes que jeûner pendant l’allaitement
En l’absence d’études prouvant l’innocuité du jeûne pendant l’allaitement pour la santé de la mère, mieux vaut opter pour d’autres types de stratégies. Il est possible de perdre du poids et d’améliorer sa composition corporelle pendant cette période sans recourir à des protocoles contraignants.
Le mieux est de focaliser l’attention sur la qualité de l’alimentation, en misant sur la consommation d’aliments frais et en réduisant la consommation de produits industriels ultra-transformés. Il est important de s’assurer de la présence d’aliments à haute densité nutritionnelle, pour s’assurer que le lait maternel ne soit pas carencé en vitamines.
D’autre part, la charge de travail physique peut être augmentée par l’exercice. Tout en suivant le principe de progression dans les charges. Pendant le post-partum, le corps de la femme est encore sensible, il faut donc faire des efforts dans une certaine mesure. Sinon, des lésions sportives pourraient survenir.
Il existe de meilleures alternatives que le jeûne pendant l’allaitement
Il n’est pas prouvé que le jeûne soit mauvais pendant l’allaitement. Ni qu’il présente des avantages pour la santé. Il est probable qu’une alimentation variée avec un léger surplus calorique dans le cadre d’un jeûne intermittent entraînera des changements positifs dans la santé de la mère.
Cependant, le fait de proposer un mécanisme restrictif entraîne le risque de générer une carence au niveau énergétique. Ce qui n’est pas judicieux dans ce contexte. Par conséquent, et en l’absence de preuves scientifiques prouvant le contraire, il est préférable de suivre une méthode diététique plus classique, avec 3 ou 5 repas par jour.
De cette façon, le léger surplus d’énergie nécessaire au lait maternel pour avoir une densité nutritionnelle élevée est assuré. Ainsi, les besoins du bébé sont satisfaits et un catabolisme qui pourrait devenir négatif à long terme dans le corps de la mère est évité.
Bibliographie
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