Le cerveau est l’un des organes les plus exigeants et les plus sélectifs en matière de nutriments. Et la raison en est qu’il est toujours actif, surtout lorsqu’il est en plein processus d’apprentissage. Chez nos enfants, une bonne nutrition cérébrale commence dans l’utérus et doit se poursuivre jusqu’après la naissance. Ainsi, l’alimentation pour améliorer la concentration et l’apprentissage des enfants doit être choisie avec soin.
Mais que dit la science sur les aliments, les nutriments et le processus d’apprentissage ? Lisez la suite pour en savoir plus sur ce sujet.
L’importance d’une bonne alimentation
Tous les nutriments sont nécessaires au cerveau, mais certains en particulier sont étroitement liés à la cognition et à l’apprentissage. De meilleures performances scolaires sont obtenues grâce à la capacité du cerveau à traiter, intégrer et mémoriser chaque connaissance acquise.
Ces nutriments se retrouvent dans différents groupes d’aliments qui manquent parfois à nos enfants. En les connaissant, nous pourrons les mettre en valeur dans leur alimentation. Par conséquent, passons en revue ci-dessous quelle est la meilleure alimentation pour un bon fonctionnement cérébral de nos enfants.
Aliments pour stimuler la concentration et l’apprentissage
L’alimentation de l’enfant pour renforcer son apprentissage doit être variée, équilibrée et spécifique. Gardez à l’esprit que certains nutriments permettent le bon développement des fonctions cérébrales. Les fruits, les légumes, les céréales complètes, les légumineuses et certains types de viande en sont les meilleurs véhicules.
1. Glucides
Le cerveau a besoin d’un apport continu d’énergie pour maintenir ses capacités cognitives. Ceci est possible grâce au glucose, un type de glucide également connu sous le nom de sucre dans les aliments. La zone clé du cerveau pour l’apprentissage et la mémoire est sensible à son absence. Par conséquent, nous ne pouvons pas l’omettre dans l’alimentation.
Le glucose peut se trouver dans les aliments sous sa forme naturelle ou dans le cadre d’autres glucides, comme l’amidon. Mais, lors de leur sélection, nous devons inclure ceux qui ont un faible index glycémique (IG). Il s’agit d’une valeur numérique qui indique la rapidité ou la lenteur avec laquelle un glucide est absorbé pendant la digestion. La Société du diabète de Madrid sélectionne les aliments en fonction de cet indice et les classe comme élevés, modérés et faibles.
Selon certains experts, les aliments à faible IG diminuent la résistance à l’insuline. Cela peut améliorer l’attention, la mémoire et la compréhension, par rapport aux aliments à IG élevé.
Manger plusieurs fois par jour
Une autre astuce consiste à répartir les repas en plusieurs prises, 4 ou 5 fois par jour et à des heures régulières, pour maintenir une glycémie stable. De plus, il faut veiller au petit-déjeuner, qui doit être riche en glucides.
En ce qui concerne les produits laitiers, la crème glacée et le milkshake au lait de riz doivent être exclus. Avec les céréales, il faut être plus prudent car il y en a peu qui ont un IG bas. Parmi elles se trouvent les céréales complètes, l’avoine, les farines de noix de coco et d’amande et autres.
2. Protéines pour améliorer la concentration et l’apprentissage
Les protéines sont impliquées dans la synthèse de neurotransmetteurs tels que la sérotonine, la dopamine et l’adrénaline. En particulier, de faibles niveaux de sérotonine sont associés à une diminution de l’apprentissage, du raisonnement et de la mémoire. La sérotonine est également connue sous le nom d’hormone du bonheur ; elle se forme à partir du tryptophane, un acide aminé essentiel. Une étude a montré que la supplémentation en tryptophane améliorait l’attention, la mémoire visuelle et l’apprentissage.
Cet acide aminé se trouve dans les œufs, le lait, le poisson et la viande. De plus, les céréales complètes, les fruits secs, les légumineuses, les bananes, les ananas et les avocats en contiennent en bonne proportion.
3. Graisses saines
S’il y a bien un organe qui a besoin de bonnes graisses pour fonctionner, c’est le cerveau. Et ce sont les acides gras polyinsaturés qui mènent la danse, puisque les graisses saturées provoquent des troubles cognitifs. De plus, le DHA, un acide gras oméga-3, est le composant principal des membranes des cellules cérébrales et produit également des neurotransmetteurs. Une révision a montré que ce dernier est clé pour le développement cognitif, la capacité d’apprentissage et la mémoire.
La science a observé une amélioration significative des performances mentales des enfants lorsqu’on leur donne des suppléments de DHA. De leur côté, les bébés prématurés nourris avec des préparations enrichies en cet acide gras ont un quotient intellectuel plus élevé pendant l’adolescence. Les sources de DHA sont les poissons gras et les fruits secs.
D’autre part, il faut veiller à l’apport en oméga-6. Dans la revue Neuropsychology, il est précisé que la consommation devrait être de 5 parties d’oméga-6 et 1 partie d’oméga-3. Cette relation s’associe à une meilleure mémoire et à un risque cognitif plus faible.
4. Oligo-éléments et vitamines
Le fer est un minéral fondamental dans la myélinisation des neurones et dans la production de neurotransmetteurs. Une révision a conclu que l’anémie ferriprive diminuait la concentration, le rendement, le raisonnement et la mémoire. De son côté, l’iode est également nécessaire au développement cérébral et mental. Les sources alimentaires de fer sont la viande, le poisson, la volaille, les abats et les légumineuses.
Les légumes à feuilles vertes, comme les épinards, les blettes ou le cresson, fournissent également du fer. Cependant, le fer d’origine végétale doit être consommé avec des fruits qui apportent de la vitamine C pour améliorer son absorption. D’autre part, les vitamines du complexe B sont essentielles au bon fonctionnement du cerveau. Les B6 et B12 s’utilisent pour produire des neurotransmetteurs. Une carence en thiamine peut entraîner un manque de concentration et de mémoire.
D’autres études ont montré qu’une carence en vitamine D s’associe à un déclin cognitif. La choline est un précurseur de l’acétylcholine, un neurotransmetteur qui a un effet sur la mémoire et l’apprentissage. Les céréales, les légumes, les graines et les légumineuses contiennent des vitamines B, tandis que la vitamine D se trouve dans le lait enrichi, les poissons gras et les abats.
Autres composants importants de l’alimentation pour améliorer la concentration et l’apprentissage
Certains antioxydants naturels présents dans les aliments peuvent prévenir les dommages causés par le stress oxydatif et, avec lui, la détérioration cognitive. Parmi ceux-ci figurent la vitamine C, la vitamine E, le bêta-carotène, le zinc et le sélénium. Les caroténoïdes, tels que la lutéine et la zéaxanthine, aident à protéger le cerveau du stress oxydatif et inflammatoire. De plus, il est suggéré de boire suffisamment d’eau pour favoriser le rendement cognitif.
Il faut éduquer les enfants sur l’alimentation
Pour améliorer la concentration et l’apprentissage des enfants, il est préférable de les éduquer à une alimentation et une nutrition saines, avec l’aide d’un diététiste nutritionniste. Lorsque l’alimentation est équilibrée, variée et suffisante en qualité et en quantité, elle garantit tous les nutriments et l’énergie nécessaires à l’enfant pour le bon fonctionnement de son cerveau.
Cependant, si nous voulons améliorer les processus cognitifs, nous devons nous concentrer sur la sélection d’aliments à faible IG et graisses polyinsaturées à travers les poissons gras, les fruits secs et les huiles végétales. Certaines protéines d’origine animale devraient aussi être augmentées. Enfin, n’oubliez pas que la banane, l’ananas et l’avocat sont de bonnes sources de tryptophane ; en plus d’améliorer l’apprentissage de vos enfants, ils les rendront plus heureux !
Bibliographie
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