7 conseils pour les parents d'enfants difficiles avec la nourriture

Certains enfants sont très sélectifs avec la nourriture : ils rejettent de grands groupes d'aliments, mangent peu ou mal. Si tel est le cas de votre enfant, nous vous indiquons comment agir pour renverser la situation.
7 conseils pour les parents d'enfants difficiles avec la nourriture
Elena Sanz Martín

Rédigé et vérifié par la psychologue Elena Sanz Martín.

Dernière mise à jour : 20 décembre, 2022

L’alimentation de l’enfant est l’un des aspects qui inquiète le plus les parents. Pour cette raison, lorsqu’un enfant refuse de manger, le fait en très petites quantités ou rejette une grande majorité des aliments, la sonnette d’alarme se déclenche. La peur des carences nutritionnelles amène les parents d’enfants difficiles avec la nourriture à faire des erreurs qui aggravent ou perpétuent la situation.

Dans d’autres articles, nous avons parlé des caractéristiques des enfants sélectifs : nous développerons beaucoup ce point. Cependant, pour résumer, on peut dire qu’il peut s’agir d’une phase normale et transitoire à un moment donné du développement ou que cela peut conduire à un trouble sévère, si les mesures appropriées ne sont pas prises à temps.

Alors, si votre bout de chou restreint de grands groupes d’aliments, refuse d’essayer de nouvelles saveurs et textures, mange très peu, et que chaque repas devient une bataille, ne vous inquiétez pas ! Nous allons ici vous proposer quelques lignes directrices qui pourront vous être très utiles.

1. Ne faites pas pression sur les enfants difficiles avec la nourriture

Il est naturel que, lorsque les parents voient que leur enfant mange à peine ou « mal », ils se sentent concernés et essaient de résoudre le problème par tous les moyens.

Cependant, trop mettre l’accent sur l’alimentation de l’enfant et lui accorder trop d’importance peut perpétuer le problème au fil du temps.

Ainsi, nous vous recommandons d’adopter les attitudes positives et constructives suivantes :

  • Restez calme. N’oubliez pas qu’il peut s’agir d’une phase transitoire et que, dans tous les cas, n’importe quelle situation se gère mieux dans un environnement calme.
  • Ne dites pas à d’autres personnes que votre enfant mange mal ou peu lorsqu’il est dans les parages.
  • Évitez de faire tourner toutes les conversations familiales ou les interactions avec votre enfant autour de la nourriture. Cela incitera le petit à générer une association négative avec la nourriture, alors essayez de ne pas lui donner d’importance.
  • Au moment du repas, ne générez pas d’attentes ou n’observez pas avec anxiété ce que votre enfant mange et dans quelles quantités. Encore une fois, cela ne fait qu’ajouter de la pression et des sensations désagréables au moment de manger. Essayez d’agir naturellement et ne faites pas de la nourriture le centre de la dynamique.
nina rejette l'aversion pour la nourriture
Si votre enfant refuse de manger, mange peu ou mal, ne cherchez pas à le forcer. En effet, le but est de changer les habitudes et cela ne se fait pas du jour au lendemain.

2. Autoriser l’autorégulation et respecter les préférences

Parfois, nous exerçons un contrôle excessif sur l’alimentation de l’enfant et voulons déterminer exactement ce que les enfants doivent manger et en quelles quantités à un moment donné.

Or, les enfants sont capables de s’autoréguler puisqu’ils perçoivent facilement leurs signaux de faim et de satiété. Ainsi, si votre bout de chou ne veut plus manger, ne le forcez pas ou ne le pressez pas pour finir l’assiette. Ayez confiance : il mangera ce dont il a besoin.

D’autre part, il est également important de respecter (dans la mesure du possible) les préférences alimentaires des enfants. Cela ne veut pas dire les laisser manger uniquement des sucreries, mais cela signifie leur donner une certaine marge de choix parmi les aliments sains.

Permettre au petit de choisir entre différents types de poissons ou entre différentes manières de préparer un légume le fera se sentir plus autonome, écouté et pris en compte, et cela améliorera son envie de manger. Cela peut surtout être utile vers l’âge de deux ans, lorsque le refus de manger résulte du désir de l’enfant de s’affirmer et d’exprimer son individualité.

3. Favoriser une relation saine et naturelle avec la nourriture

La meilleure mesure que nous puissions prendre pour empêcher les enfants d’être très sélectifs avec la nourriture est la prévention. Et, pour cela, il est important de les aider à développer dès le départ un rapport sain et naturel à la nourriture.

Une bonne stratégie est la pratique du sevrage dirigé par bébé car, grâce à cette méthode, on permet au bébé de se rapprocher de la nourriture, d’explorer ses saveurs et ses textures et de tester les aliments à son propre rythme.

Ce schéma est toujours valable avec des enfants plus âgés. Par exemple, nous pouvons les impliquer dans la préparation des aliments de manière ludique, afin qu’ils puissent les manipuler, les connaître et se les approprier.

De même, il faut être patient et proposer autant de fois que nécessaire des aliments nouveaux ou rejetés, sans désespérer, jusqu’à ce que l’enfant les accepte.

4. Pas de menaces, de chantage et de pots-de-vin avec des enfants très sélectifs avec la nourriture

De nombreux parents utilisent des tactiques de récompense ou de punition pour faire manger leurs enfants. Or, l’alimentation doit être un acte naturel et agréable et non quelque chose que l’enfant fait par peur d’une réprimande ou d’une punition. Ce ne doit pas non plus être une fin pour en tirer un avantage, comme un bon dessert.

Ainsi, évitez de récompenser votre enfant avec un jouet pour avoir mangé les lentilles, ou de menacer de vous fâcher ou d’être moins affectueux s’il ne finit pas son plat.

5. Essayez de ne pas céder aux caprices enfantins

Nous savons qu’avoir un enfant qui mange à peine ou qui refuse des aliments nutritifs est très inquiétant et que cela peut vous amener à lui donner n’importe quoi à condition qu’il mange quelque chose.

Cependant, il est important d’être ferme et de ne pas céder aux caprices. Ne vous inquiétez pas, le fait qu’il saute quelques repas n’est pas grave. À long terme, il lui faut plutôt comprendre qu’on ne va pas lui offrir ce qu’il veut et qu’il doit manger la nourriture qu’on lui donne.

6. Offrez la nourriture de manière appropriée

Comme nous l’avons mentionné, il est nécessaire d’offrir la nourriture plusieurs fois et d’être patient avec le processus d’adaptation. Les mauvaises habitudes alimentaires ne changent pas du jour au lendemain. Mais, en plus, pour leur faire accepter plus facilement, on peut suivre trois consignes de base :

  • Offrez les aliments nouveaux ou rejetés en petites quantités. L’enfant sera plus disposés à les manger que s’il se trouve face à une assiette entière.
  • Combinez-les avec une quantité modérée d’un aliment qu’il aime ou tolère. Par exemple, si votre enfant aime les macaronis et rejette la viande, vous pouvez mettre un petit morceau de viande à côté du plat de pâtes.
  • Essayez de faire des présentations attrayantes et accrocheuses. Même si cela n’en a pas l’air, l’aspect visuel est essentiel pour attirer l’attention des enfants et favoriser leur envie d’essayer la nourriture. Ainsi, vous pouvez faire des plats colorés ou créer des formes et des dessins avec la nourriture.
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L’apparence des préparations est un facteur clé pour l’acceptation des plus petits. Impliquez-les dans la préparation des plats et donnez-leur du temps et des occasions d’interagir avec la nourriture.

7. Faites des repas un moment agréable

Le plus important est de redonner aux repas cet aspect convivial et agréable qu’ils devraient avoir. Au lieu d’en faire une bataille, une lutte de pouvoir, une pression ou une réprimande constante, essayez de faire en sorte que ce moment soit un moment de partage en famille.

Mangez ensemble autour de la table, éteignez la télévision, rangez les téléphones portables et passez du temps à discuter de sujets agréables.

Ne vous focalisez pas sur le fait que votre enfant mange ou ne mange pas. Ne lui mettez pas la pression ! Profitez de la compagnie de votre famille pendant cette période.

En bref, aider les enfants difficiles avec la nourriture demande de la patience, du courage et de la compréhension. Si vous prenez les bonnes mesures, il est probable que des changements commencent à apparaître en un rien de temps, mais les rythmes de chaque enfant sont différents.

Dans le cas où vous vous sentiriez inquiet par l’état nutritionnel de votre bout de chou, n’hésitez pas à consulter votre pédiatre. Et, de la même manière, si vous avez besoin d’aide pour gérer cette situation, n’oubliez pas qu’il existe des psychologues spécialisés qui peuvent vous guider dans l’application des directives appropriées.


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