3 raisons de ne pas forcer l’enfant à manger s’il ne veut pas

3 raisons de ne pas forcer l’enfant à manger s’il ne veut pas
María Alejandra Castro Arbeláez

Rédigé et vérifié par la psychologue María Alejandra Castro Arbeláez.

Dernière mise à jour : 13 décembre, 2017

Les spécialistes recommandent de commencer à donner à manger des aliments solides aux bébés à partir de 6 mois. Cette nouvelle étape s’appelle l’introduction à l’alimentation complémentaire. Cependant, ce n’est pas toujours facile pour les enfants de s’habituer aux différentes saveurs, qui sont entièrement nouvelles pour eux.

Le processus qui consiste à habituer les bébés à manger requiert beaucoup de patience de notre part. C’est surtout parce qu’on prend la chose comme un devoir. On nous convainc en quelque sorte que les enfants “doivent” commencer à manger du solide. A cause de cela, on finit souvent par les forcer à manger.

Il arrive souvent que l’on suive ce conseil parce qu’on veut qu’ils arrêtent d’allaiter. Le problème, c’est que cela ne donne pas toujours envie à l’enfant de s’alimenter de façon différente. Nous savons tous à quel point il peut être difficile de réussir à les faire manger. Et alors, le moment des repas devient le moment le plus difficile de la journée.

Pourquoi est-ce qu’on ne doit pas les forcer à manger ?

Tous les petits crachats de l’histoire et les bouillies ramassées par terre nous disent que c’est difficile pour les bébés de s’adapter à ce qu’on appelle l’alimentation complémentaire. Même s’il est vrai qu’ils ont besoin d’avoir davantage de nutriments dans leur alimentation, ce n’est pas une bonne idée de les forcer.

Le fait que le pédiatre vous ait dit que c’est le moment de manger des légumes et des céréales ne veut pas dire que cela va devenir tout d’un coup une réalité. Il est primordial que nous les laissions manger à leur façon. Car toutes les autres options impliquent de forcer à manger, sans que ce soit nécessaire.

Il faut qu'ils s'habituent aux aliments solides

L’alimentation complémentaire est seulement cela, un complément. Cela ne signifie pas que l’on va remplacer tout le lait par les nouveaux aliments, mais simplement que nous allons ajouter des choses différentes. Une des erreurs courantes est de commencer à leur donner à manger la même chose qu’aux adultes. Et penser qu’ils auront des carences alimentaires graves si on ne le fait pas, est aussi une erreur.

Parmi les raisons principales pour ne pas les forcer à manger, nous comptons les suivantes :

Les besoins journaliers suivant leur âge

Parfois, les pédiatres nous suggèrent une quantité spécifique de nourriture pour chaque jour. Cependant, cette façon de faire ne marche pas, pour différentes raisons. Par exemple, on ne mesure pas, et on finit par faire des assiettes très riches qui contiennent plus que ce dont il a besoin.

D’autre part, comme l’enfant ne finit pas tout, on ne sait pas combien il doit encore manger aux prochains repas. Et si en plus on lui donne le sein, il y a des risques qu’on le suralimente. D’un autre côté, chaque bébé est différent. Ce ne sont pas tous les bébés qui ont « besoin » de 300 ml de bouillie par jour.

Selon les études sur le sujet, les besoins approximatifs sont les suivants :

  • Pour les filles de 6 mois, 819 kcal au maximum. Pour les garçons, 779 kcal maximum
  • A 9 mois, une fille peut avoir besoin de 859 kcal, et un garçon jusqu’à 924 kcal
  • Les filles d’un an, de 500 à 1000 kcal. Dans le cas des garçons, on estime entre 479 et 1160 kcal
  • Les garçons de 18 mois peuvent avoir besoin d’une énergie équivalente à 1200 kcal, et les filles la même chose environ
  • Quand ils approchent les 24 mois, le maximum est de 1300 pour les garçons, et de 1273 kcal pour les filles.

Le complément n’est pas le principal

Pas d'inquiétude, ils vont apprendre à aimer manger

Si on les force à manger la nourriture complémentaire comme si c’était la nourriture principale, on risque d’altérer le niveau de nutriments. Que ce soit le pédiatre qui nous ait dit autre chose, ou parce qu’on n’est pas sûre, dans tous les cas on donnerait ces aliments de la mauvaise façon.

Tout ce que l’on mange sans en avoir besoin est volé à l’estomac des pauvres

-Mahatma Gandhi-

Il est vrai que le bébé a besoin de nutriments en plus. Mais c’est quelque chose dont il va avoir besoin de manière progressive. Remarquez aussi que concernant les dépenses en énergie, l’âge et le sexe du petit influent beaucoup.

Par conséquent, on peut facilement se tromper et forcer l’enfant à manger plus que ce qu’il doit manger. Par exemple, deux enfants du même âge ne mangeront pas forcement les mêmes quantités. Et nous tombons souvent dans l’erreur de comparer l’enfant avec son frère ou son ami qui a plus mangé que lui.

Le lait maternel continue à être l’aliment principal, et les purées et les bouillies ne sont que des compléments. En fait, peu importe s’il veut les manger ou pas. Ils savent eux-mêmes quelle est la quantité dont ils ont besoin, c’est pour cela qu’il ne faut pas les forcer à manger.

S’il n’aime pas les aliments solides…

Même si les plats ont l’air très bons, le bébé n’est pas familiarisé avec les aliments solides. De même, il ne sait pas comment les manger. Il ne sait pas se servir des cuillères et des verres, il ne connait que le sein de sa mère. Ce processus d’adaptation est lent, mais on a souvent l’habitude de vouloir presser cette étape.

Il est conseillé de laisser les petits découvrir à leur façon, et de les laisser décider s’ils veulent goûter les aliments. Avant qu’ils puissent décider s’ils veulent manger ce qu’on leur sert, ils doivent apprendre à avoir envie de manger ce qu’ils voient. Ils devront souvent analyser avec leurs mains la texture des aliments, et se familiariser avec les odeurs.

Il vaut mieux les laisser prendre connaissance avec des aliments entiers, plutôt que des aliments triturés. Vous pouvez leur donner des fruits coupés en forme de petites lamelles. Ou peut-être un légume bouilli entier. C’est important qu’ils puissent essayer de manger sans être poussés. S’ils ne veulent pas, ce n’est pas très grave.

Leur présenter les aliments fait aussi partie de l’apprentissage. Demandons-leur s’ils veulent manger ce fruit, s’ils veulent le toucher, ou s’ils veulent le goûter. Le goût s’apprend avec le temps, ce n’est pas quelque chose qui va simplement apparaitre du jour au lendemain.

En définitive, il y aura certains aliments qui ne lui plairont pas du tout. Si quelque chose ne leur plait pas, il n’y a rien à faire. Personne ne veut être forcé à manger quelque chose qu’il n’aime pas, alors mettons nous a leur place.


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