Surdiagnostic du TDAH chez les enfants et adolescents

Le surdiagnostic du TDAH amène les professionnels à se demander s'il s'agit d'une réalité ou d'un parti pris lorsqu'il s'agit de donner des réponses.

« Il est très agité », « il est incapable de rester concentré pendant un long moment ». Ce sont quelques-unes des plaintes fréquentes des professeurs et des adultes qui enseignent aux enfants. Pourtant, n’est-ce pas un enfant ? Comment cherche-t-on à encourager et à promouvoir l’apprentissage ? Même si, dans le premier cas, la réponse est généralement un diagnostic de TDAH, pour les questions suivantes, il convient de réfléchir à d’autres facteurs qui entrent en jeu. Sur ce point, les professionnels s’accordent à dire que nous sommes face à un surdiagnostic du TDAH chez les enfants et les adolescents. Voyons de quoi il s’agit.

Qu’est-ce que le TDAH chez les enfants et les adolescents

Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental qui se caractérise par une combinaison d’inattention, d’hyperactivité et de difficultés de contrôle des impulsions. Il existe une composante génétique, mais qui est aussi modérée ou influencée par l’environnement.

Lors de l’établissement d’un diagnostic, il est important de garder à l’esprit que le TDAH survient davantage chez les garçons que chez les filles. De même, une approche interdisciplinaire est nécessaire, précisément pour éviter le surdiagnostic. A priori, si le petit est distrait à l’école mais qu’il est capable de terminer une tâche ou de se concentrer sur une activité à la maison, alors il est possible qu’il s’agisse d’une autre situation et non de ce diagnostic. On confond souvent un enfant nerveux avec un enfant hyperactif, alors que ce sont des cas différents.

Dans de nombreux cas, on confond enfant nerveux avec enfant hyperactif. Ce dernier reçoit alors un diagnostic de TDAH alors qu’il s’agirait d’un cas différent.

Sommes-nous confrontés à la présence d’un surdiagnostic de TDAH chez les enfants et les adolescents ?

À travers différentes publications, des professionnels du sujet suggèrent que nous sommes face à une situation de surdiagnostic du TDAH chez l’enfant et l’adolescent. Certains des faits qui ressortent sont les suivants :

  • Une vision biomédicale du problème qui néglige les autres facteurs d’influence.
  • En écartant d’autres maladies ou troubles, nous nous retrouvons confrontés à des symptômes non spécifiques qui ont une certaine subjectivité. Avec ceux-ci, on néglige souvent les circonstances particulières de l’enfant ou adolescent. Par exemple, l’apprentissage dominé par la technologie pendant la pandémie ou même le retour en classe après plus de 2 ans sans assister aux cours en présentiel sont des circonstances que l’on ne peut ignorer au moment de l’évaluation.
  • Dans de nombreux autres cas, on ignore le fait que les enfants et les adolescents sont en permanence « activés » par la télévision, les téléphones portables, les réseaux sociaux et les stimuli sans fin. Cependant, nous espérons qu’à l’école, ils pourront rester immobiles, silencieux et concentrés pendant des journées de plus en plus longues. L’école ainsi que les méthodes d’enseignement et d’apprentissage doivent être révisées et s’adapter aux temps nouveaux.
  • En ce qui concerne le point précédent, le Conseil général de psychologie, en Espagne, a fait remarquer que, dans une crèche, il y avait des enfants de différents âges et que ceux qui étaient plus jeunes, ne pouvant pas parvenir aux mêmes réalisations que les plus âgés, étaient plus susceptibles de recevoir un diagnostic de TDAH. Cela a montré que l’ensemble de la population d’enfants est évalué avec le même critère ou les mêmes attentes, au lieu d’adapter les critères.
  • Les experts en la matière mentionnent également que, selon le manuel utilisé, il y a plus ou moins de chances d’être diagnostiqué d’un TDAH. Par exemple, les critères du DSM-V rendent le diagnostic plus probable par rapport à l’ICD-10.
  • Enfin, les professionnels s’accordent également à dire que l’on considère souvent un comportement comme une pathologie sans tenir compte des facteurs externes qui entretiennent cette situation.
Nous devons éviter de stigmatiser ou d’étiqueter l’enfant ou l’adolescent. Au lieu de cela, on devrait consacrer plus de temps et d’attention à l’aider.

Méfiez-vous du pouvoir des étiquettes

Parfois, ce qui semble être une solution n’est rien de plus que la continuation ou le renforcement du problème. Par exemple, lorsque le diagnostic de TDAH chez les enfants et les adolescents semble venir comme une réponse et un soulagement, puisqu’il est logique que les parents cherchent à comprendre ce qui arrive à leurs enfants.

Cependant, travailler sur un diagnostic ne modifie pas les conditions qui favorisent ou non son expression. Comme nous l’avons souligné à partir des résultats de diverses enquêtes, le TDAH a une composante environnementale qui est essentielle. Il ne faut donc pas se contenter d’une réponse uniforme, mais s’engager à changer.

D’autre part, il est essentiel de ne pas stigmatiser et de faire attention aux étiquettes avec lesquelles nous identifions les enfants et les adolescents. Par exemple, dire « tu es indiscipliné » ou « tu es très agité » peut jouer contre eux en leur faisant croire qu’ils sont comme ça et qu’il n’y a rien à faire à ce sujet. Cela peut même être une raison pour justifier la prophétie auto-réalisatrice : « comme tu ne te concentres pas, tu vas passer un mauvais moment ». Or, ce qui influence, c’est que personne ne prend le temps d’expliquer ou de consacrer un peu plus d’attention à cet enfant, alors que c’est précisément ce dont il a besoin.

Bibliographie

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  • García Peñas, J. J., & Domínguez Carral, J. (2014). ¿ Existe un sobrediagnóstico del trastorno de déficit de atención e hiperactividad (TDAH)?.
  • Mas Pérez, C. (2009). El TDAH en la práctica clínica psicológica. Clínica y Salud20(3), 249-259.
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