Rivalité et affection entre frères et soeurs

Les relations entre frères et soeurs sont d'une importance vitale au fil de leur existence. C'est pourquoi une des tâches fondamentales des parents consiste à aider et à éduquer leurs enfants dès leur plus jeune âge pour établir un lien fraternel solide et positif.
Rivalité et affection entre frères et soeurs
Natalia Cobos Serrano

Rédigé et vérifié par l'éducatrice social Natalia Cobos Serrano.

Dernière mise à jour : 20 décembre, 2022

La rivalité et l’affection entre frères et soeurs est une question familiale qui préoccupe tout particulièrement les parents. Et il est certain que la relation fraternelle résulte très significative pour l’individu, pour le meilleur et pour le pire.

C’est pourquoi un lien solide et positif entre frères et soeurs génère un contexte important pour le bon déroulement de l’apprentissage et du développement. Mais il établit aussi une des relations les plus spéciales et irremplaçables qui soient pour l’individu.

Comment la rivalité et l’affection sont-ils vécus entre frères et soeurs lors de l’enfance et de l’adolescence ?

Rivalité entre frères et soeurs

Le système de relations familiales change indubitablement lorsqu’un nouveau membre vient au monde, ce qui affecte directement l’aîné. Avec l’arrivée du nouveau-né, le comportement d’attachement de l’aîné envers ses parents peut en effet changer (généralement, il se renforce). Il peut donc également faire montre d’une certaine rivalité envers le nouveau membre de la famille.

D’autre part, l’allaitement est certainement une étape épuisante qui affecte le repos nocturne de la mère lors des premiers mois. Elle peut donc être très fatiguée au cours de cette période. Et cela se répercute sur l’attention qu’elle peut consacrer à l’aîné ; en effet, elle pourra alors se montrer moins patiente avec lui. Face à cette réponse, l’enfant peut même augmenter ses demandes et devenir encore plus exigeant.

frères et soeurs qui rient ensemble

Avec l’arrivée du nouveau-né, la perception des parents envers l’aîné change souvent. Ils peuvent en effet exiger davantage de lui, et le punir plus souvent. Face à cela, l’enfant commence à développer un certain sentiment de jalousie envers son petit frère ou sa petite soeur, à avoir des réactions négatives envers ses parents ou à manifester une série de protestations : refus de manger, d’aller à l’école, vomissements ou troubles du sommeil.

Cependant, les comportements envers le petit frère ou la petite soeur sont généralement ambivalents. D’un côté, on note une certaine acceptation (caresses) et d’un autre, un rejet (agressions). Selon la pédagogue Talía Velasco, ce caractère ambivalent est un reflet de deux émotions contraires. D’une part, la jalousie, et d’autre part, le lien affectif avec le frère ou la soeur.

Lors de la phase d’adolescence, les frères et soeurs peuvent développer des rapports conflictuels. Et ce même si dans l’enfance, leur relation affective était positive.

Une des causes à l’origine de ce changement réside dans la recherche d’une plus grande autonomie et d’une plus grande intimité dans le contexte familial. D’autre part, on pourrait aussi envisager la différenciation des centres d’intérêts entre les frères et soeurs avec l’entrée dans l’adolescence de l’aîné.

Probablement que le frère ou la soeur alors adolescent(e) refusera d’interagir et de jouer avec son petit frère ou sa petite soeur pendant qu’il/elle, voulant capter son attention, essaiera de l’embêter.

Affection entre frères et soeurs

Malgré la jalousie et les rivalités qui peuvent surgir lors de l’enfance, peu à peu, les frères et soeurs tisseront un lien spécial et exclusif. Un lien profondément différent de celui établi avec leurs parents. De plus, les rivalités de l’adolescence disparaîtront si s’établissent des relations affectives solides pendant l’enfance.

Les frères et soeurs passent beaucoup de temps ensemble. Probablement que la relation qui unit les frères et soeurs est la plus durable de tous les types de relations affectives, car ils partagent de nombreux moments de joie et de douleur.

Mary Ainsworth décrit une série d’analyses sur cet attachement. En effet, les frères et soeurs :

  • aînés ont des attentions envers les plus petits similaires à celles de la mère
  • s’aident et se consolent en l’absence de leurs parents
  • reposent les uns sur les autres pour explorer et découvrir le monde qui les entoure
  • subissent un moindre impact de l’anxiété des séparations brèves que les enfants uniques
  • auront moins de mal à faire leur deuil si une figure d’attachement disparaît
  • auront plus de facilités à s’intégrer à l’école s’ils sont ensemble

Les parents influent-ils sur la rivalité et l’affection entre frères et soeurs ?

Nina Howe et Holly Recchia ont mené un travail de recherche intitulé Les relations entre frères et soeurs et leur impact sur le développement des enfants. Elles ont démontré à quel point il est important que les adultes aient recours aux stratégies appropriées pour favoriser le bon développement de leurs enfants selon leur âge. Pour elles, les stratégies mises en place pour gérer les conflits entre frères et soeurs appendront aux enfants à bien se comporter avec les autres.

Parmi les différentes stratégies parentales, Howe et Recchia distinguent les stratégies constructives, celles qui font référence à la négociation pour résoudre des conflits. Mais aussi les stratégies destructives, telles que le recours à la force et l’agression.

frères et soeurs qui se disputent

Souvent, et de manière involontaire, les parents influent sur la rivalité entre frères et soeurs. Comme par exemple lorsqu’ils comparent constamment leurs enfants entre eux.

Ainsi, le message que perçoit l’enfant ou l’adolescent, c’est que pour gagner l’affection de ses parents, il doit être à la hauteur d’un certain standard. Sans que cela n’implique forcément pour lui le fait de rester fidèle à sa nature. Ainsi, l’image que l’enfant a de lui-même se dégrade. Ce dernier commence à être envahi par le ressentiment envers son frère ou sa soeur, qui lui/elle semble réussir à atteindre ce standard.

En conclusion…

On sait que les relations entre frères et soeurs peuvent être diverses et variées. Allant des frères et soeurs qui entretiennent un lien fort et positif aux relations brisées. Les parents ont le devoir d’éduquer leurs enfants dans l’amour inconditionnel et le soutien mutuel entre frères et soeurs. Ainsi, ils les aideront à établir un des liens affectifs les plus merveilleux et les plus authentiques qui existent.

 

 


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