Pourquoi certains adolescents sont-ils toujours en colère ?

Il faut s'attendre à voir des adolescents en colère. Cependant, certains signes peuvent indiquer que quelque chose d'autre se passe : découvrez-les !
Pourquoi certains adolescents sont-ils toujours en colère ?

Dernière mise à jour : 09 mars, 2022

« Rendez-moi mon enfant ! » est l’une des phrases que l’on entend fréquemment chez les parents d’adolescents. « Je dois toujours tout lui répéter », pourrait suivre sur la liste. « Il fait la tête toute la journée » serait peut-être la phrase la plus appropriée pour continuer.

L’adolescence est une période de changement et tout le monde ne la vit pas de la même manière. Par conséquent, essayer de comprendre de quoi il s’agit permet aux adultes d’accompagner leurs enfants dans leurs moments les plus difficiles et de ne pas être exclus de leur vie. Voyons donc pourquoi certains adolescents semblent toujours en colère.

Adolescents en colère : la norme ou l’exception ?

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Comme nous l’avons évoqué précédemment, l’adolescence est une période de nombreux changements qui en ébranle plus d’un. De plus, il est impossible d’identifier une cause unique qui expliquerait tout. Cependant, certaines situations courantes qui poussent les adolescents à se mettre en colère sont les suivantes :

  • Le cerveau n’est pas encore complètement développé. Le cortex préfrontal, celui qui nous permet d’analyser, de planifier et de réfléchir avant d’agir, n’est pas encore totalement consolidé. Il existe même des études qui indiquant qu’il atteint sa maturité vers l’âge de 24 ans. Par ailleurs, il y a une prédominance du « cerveau émotionnel » ou limbique, qui triomphe plus d’une fois du cerveau « réflexif ».
  • L’individualité est en train de se découvrir. C’est pour cela qu’ils ont besoin de se réaffirmer, de se différencier de cet enfant qu’ils étaient jusqu’à hier et de se présenter avec une plus grande autonomie face leurs parents. Ils ne veulent plus faire tout ce qu’on leur dit : ils ont besoin de s’opposer et d’être capables de prendre des décisions pour tracer leur chemin. Bien sûr, cela provoque généralement des conflits qui altèrent la vie familiale.
  • Les limites sont perçues comme des barrières. Après la puberté, ces frontières de sécurité émotionnelle de l’enfance commencent à ressembler à des obstacles pour obtenir ce qu’ils veulent. La frustration que cela génère peut provoquer de la colère et le plus important sera de pouvoir les aider à gérer ce cocktail émotionnel qu’ils ressentent.
  • À l’adolescence, tout se vit avec intensité. Tout est une question « de vie ou de mort », ici et maintenant, et d’une extrême urgence. Ainsi, l’attente et les limites peuvent être une véritable torture pour eux, puisqu’elles représentent un frein à leurs projets.
  • Le groupe de référence est d’une importance fondamentale, bien plus que la famille. Pour cette raison, il n’est pas rare de trouver des jeunes qui font la tête parce qu’on les empêche de voir leurs amis en raison de leurs obligations familiales.

Pour résumer, les adolescents en colère ne traversent pas une bonne période et ne se comportent pas ainsi parce qu’ils le veulent ou parce qu’ils trouvent cela agréable. C’est plutôt leur façon de traiter tous ces changements soudains.

Quelques clés à retenir

Voici quelques conseils pour parler à des adolescents en colère :

  • Pour améliorer la communication avec votre adolescent, il est préférable d’aborder le sujet de manière indirecte. Si vous lui dites qu’il est de mauvaise humeur dès le départ, les mots pourront sembler accusateurs et fermer la boucle de communication. Au lieu de cela, il est possible de sonder comment se déroulent ses activités à l’école, les sports qu’il pratique ou comment vont ses amis. Si on encourage le jeune à parler et s’il se sent écouté et entouré, il est possible qu’il s’ouvre.
  • Intéressez-vous à ces choses que vous pouvez apprendre de lui, de son monde, de la sous-culture adolescente. Parler leur propre langue peut les inciter à partager et ainsi rendre le quotidien plus supportable.
  • Pas besoin de l’étouffer ou de l’envahir. Il faut savoir lui accorder son temps et son espace. Lorsqu’il exprime qu’il ne veut pas parler, vous devez le respecter et lui laisser la porte ouverte pour qu’il le fasse quand il se sentira à l’aise.
  • S’il est en colère, on peut lui suggérer différentes façons de gérer sa colère ou sa mauvaise humeur de manière plus saine. Cela peut aller de la pratique d’un sport pour se distraire à des stratégies telles que la respiration ou le changement de tâche.
  • Enfin, il est important de comprendre qu’il existe une certaine normalité dans ces changements. Cependant, il faut faire attention à certains signes, comme cette mauvaise humeur qui se transforme en quelque chose de plus important. Par exemple, votre enfant qui n’apprécie plus rien ni personne, pas même les activités qui l’intéressaient auparavant. Ou lorsque ses notes chutent ou sa mauvaise humeur se transforme en hostilité et agressivité. Dans ces cas, la chose la plus appropriée est de demander une consultation professionnelle.

Que cette étape ne vous empêche pas de créer des liens avec votre fils ou votre fille

Mère et fille cuisinent ensemble car il est très important de manger sainement à l'adolescence.

Peut-être qu’à certains moments, il faudra s’armer de patience. Après tout, vous pouvez faire preuve d’empathie et comprendre ce que vit votre enfant : de nouveaux défis et des changements à tous les niveaux de sa vie. Cependant, la plupart du temps, il est possible de mettre en place des stratégies pour l’approcher et lui exprimer votre soutien.

D’autre part, c’est aussi un bon moment pour revoir l’image que nous, les adultes, avons des adolescents, car ce sont souvent nos propres préjugés qui nous empêchent de créer des liens avec eux. Ainsi, nous agissons en réponse à une idée préconçue plutôt qu’à une réalité.

Pour conclure, l’adolescence n’est pas une panacée ni le sac dans lequel on peut rejeter toute la responsabilité de ce qui se passe. Pour cette raison, il convient de revoir quel type de lien nous avons avec ces jeunes et de le changer pour un autre de plus grande proximité et complicité. Bien sûr, le fait qu’on les compare à leurs frères/sœurs, qu’on minimise leurs problèmes ou qu’on dise du mal de leurs amis n’est d’aucune aide.

À ce moment, il est crucial de pouvoir entretenir un dialogue, d’être proche et disponible pour parler et s’exprimer.


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