Parents invalidants, les conséquences sur le développement

Les parents invalidants font sentir à leurs enfants qu'ils sont mauvais et incapables. Ces blessures émotionnelles ont de graves conséquences à l'âge adulte.
Parents invalidants, les conséquences sur le développement
Elena Sanz Martín

Rédigé et vérifié par la psychologue Elena Sanz Martín.

Dernière mise à jour : 20 décembre, 2022

Quand nous décidons de devenir parents, nous assumons le grand engagement d’élever des êtres humains sains émotionnellement parlant. Grandir avec des parents invalidants entraîne de sérieuses conséquences pour la personnalité et la qualité de vie d’une personne.

La société actuelle est caractérisée par la hâte et le stress. Les parents agissent souvent en pilote automatique pour réussir à s’occuper de tous les domaines de notre vie. Il est néanmoins indispensable de mener une éducation consciente dans laquelle nos actes ne sont pas le fruit de l’automatisme.

Ne pas offrir aux enfants l’affection, le respect et la validation nécessaires aura un impact très négatif sur leur bonheur et sur leurs relations tout au long de leur vie.

Parents invalidants

Les familles invalidantes se caractérisent par leur entrave du développement personnel de leurs membres. On établit une série de modèles de comportement qui finissent par miner la confiance en soi des enfants.

Ces enfants apprendront à se sentir mauvais et incapables. En outre, ils se sentiront attachés d’une manière malsaine à leur famille. Le lien qu’on établit repose sur l’anxiété et la culpabilité. L’enfant aura du mal à partir de la maison et à être indépendant. En effet, il aura l’impression que sans eux, il ne peut pas aller de l’avant.

Des parents invalidants avec leur fils

Les deux caractéristiques des parents invalidants sont la surprotection et la mauvaise gestion émotionnelle.

Surprotection

La surprotection surgit d’un désir d’écarter l’enfant de tout éventuel danger ou souffrance. Les parents perçoivent le monde comme un lieu rempli de menaces pour leur enfant. Ils essaient d’anticiper et de lui éviter un quelconque problème. En outre, ils évitent de lui donner des responsabilités. En effet, “il souffrira assez quand il sera grand”.

Ce type de comportements, en dépit d’une bonne intention, lancent à l’enfant un message indirect qu’il ne peut pas se prendre en charge. Ils le convainquent qu’il n’est pas capable d’affronter les situations du quotidien.

Sans le vouloir, ils invalident sa personne et ses capacités. Quand cet enfant devra affronter de vraies difficultés, il se retrouvera sans ressources et sans l’estime de soi nécessaire pour en sortir. Il sera sujet à l’anxiété et il dépendra considérablement de ses parents, y compris à l’âge adulte.

Mauvaise gestion émotionnelle

Nous trouvons le revers de la médaille chez les parents qui ne savent pas correctement gérer leurs émotions ni celles de leurs enfants. Ce sont souvent des personnes qui ne sont pas en contact avec leurs propres sentiments, qui ont des difficultés à les identifier, à les réguler et à les exprimer.

Il existe dans ces environnements une grande difficulté à transmettre des messages positifs. La communication familiale est ainsi caractérisée par les critiques ou l’indifférence. Ainsi, quand l’enfant exprime une émotion, les parents prennent deux chemins. Soit ils l’ignorent, la minimisent, la dévalorisent, soit ils y réagissent avec reproches et agacement.

Quoi qu’il en soit, l’enfant reçoit le message que ses sentiments ne sont pas dignes d’être traités avec attention et respect. Il comprend qu’il ne va pas recevoir de compréhension lorsqu’il exprime sa douleur ou son mal-être. Au contraire, il va être confronté au refus.

Des parents invalidants avec leur fille

En toute logique, les enfants qui grandissent dans ces modèles familiaux développent des tendances à inhiber complètement leurs émotions ou à les exprimer de manière extrême.

La dépendance des parents invalidants

La conclusion commune à ces deux types d’éducation est la dépendance qui s’installe chez ces personnes envers leurs parents et leur entourage familial. Que l’enfant ait grandi en écoutant qu’il fait tout mal ou celui à qui on n’a rien dit mais que l’on n’a pas laissé faire en le considérant comme un incapable, partagent un destin similaire.

Au fil du temps, ces enfants éprouveront de sérieuses difficultés à nouer des relations saines. Ils développeront une tendance à la dépendance émotionnelle, dans le premier cas et à l’évitement de l’intimité dans le second.

Par ailleurs, ils se sentiront extrêmement enracinés à leur foyer, jusqu’au point de voir leur individualité. L’idée d’affronter la vie sans leur entourage leur paraîtra terrible. Néanmoins, la famille rétroalimentera cette dépendance. En effet, ces parents trouveront chez leurs enfants le prétexte pour ne pas affronter leurs propres problèmes.

C’est pourquoi il est indispensable que nous mobilisions tous nos efforts pour élever nos enfants sains et autonomes d’un point de vue émotionnel. S’occuper de leurs sentiments, les comprendre et leur donner de la valeur sont les premiers pas pour forger leur estime de soi.

 


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