La technique du modelage

Les enfants font ce qu'ils voient et non ce qu'on leur dit de faire. Découvrez l'efficacité du modelage pour exercer une influence sur le comportement des enfants.
La technique du modelage
Elena Sanz Martín

Rédigé et vérifié par la psychologue Elena Sanz Martín.

Dernière mise à jour : 20 décembre, 2022

La technique du modelage fait partie de la théorie de l’apprentissage social d’Albert Bandura. Cet auteur affirme que nous apprenons en observant les actes des autres et les conséquences qui en découlent.

Cet apprentissage par observation, également dénommé apprentissage vicariant, est basé sur l’imitation d’une conduite exécutée par quelqu’un qui sert de modèle.

Ledit processus survient tous les jours et revêt un caractère particulièrement important pendant l’enfance. Grâce à cette théorie, nous pouvons comprendre pourquoi les enfants font ce qu’ils voient et non ce qu’on leur dit de faire.

Néanmoins, outre le fait d’être un processus d’apprentissage naturel, on peut également l’utiliser comme technique thérapeutique pour modifier des comportements.

À quoi sert la technique du modelage ?

La technique du modelage a plusieurs fonctions :

  • Acquérir de nouveaux comportements que la personne ne possède pas encore dans son répertoire comportemental. Par exemple, cette technique s’est montrée très efficace dans l’acquisition des capacités sociales.
  • Désinhiber des comportements bloqués par la peur ou l’anxiété, comme c’est le cas des phobies. On est parvenu à traiter celles-ci avec succès lorsque l’individu observe un modèle pour affronter la situation crainte sans subir de conséquences négatives.
  • Inhiber des comportements excessifs ou indésirables. On peut modifier l’émission d’un comportement si on expose la personne à l’image d’un modèle subissant les conséquences négatives de l’acte en question.

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Les facteurs qui interviennent dans la technique du modelage

  • Les caractéristiques du modèle. La technique est plus efficace lorsque le modèle nous ressemble sur les plans physique et personnel. Nous avons également tendance à imiter plus facilement les modèles que nous percevons comme formidables ou qui exercent une certaine influence sur nous. Dans le cas des enfants, ses principaux modèles sont ses parents, ses enseignants, un frère ou une sœur aîné.
  • Les caractéristiques du sujet. Notamment si celui-ci souffre d’un déficit sensoriel (comme la cécité) ou s’il se trouve dans un état d’anxiété intense. Il lui sera plus difficile de prêter attention à l’exécution du modèle.
  • La situation est également un facteur important. Celle-ci doit générer une curiosité suffisante chez l’individu pour qu’il y fasse attention. En outre, il est plus fréquent de recourir à l’imitation si la situation est incertaine, inconnue ou particulièrement difficile.

Les types de modelage

  1. Actif ou passif. Dans le premier type, la personne imite le comportement après l’avoir observé. Dans le second, on acquiert le comportement à un niveau cognitif mais on ne l’exécute pas.
  2. Modelage participatif ou non participatif. Cela dépend si l’observateur interagit avec le modèle, c’est par exemple le cas des orthophonistes, ou s’il se limite à observer.
  3. Conduite objective ou conduite intermédiaire. Selon le degré de difficulté, on peut modeler directement la conduite finale ou modeler plusieurs pas intermédiaires plus simples.
  4. Modelage positif, négatif ou mixte. Dans le modelage positif, on enseigne une conduite socialement appropriée. Dans le négatif, on modèle un comportement disruptif et dans le mixte, on montre un des deux types.
  5. Modèle individuel ou groupal. Cela dépend s’il existe un seul observateur qui apprend le comportement ou plusieurs.
    Une mère qui lit avec sa fille
  6. Simple ou multiple. Selon le nombre de modèles qui réalisent la conduite à acquérir. L’apprentissage est meilleur dans le deuxième cas. En effet, l’observateur est exposé à différentes alternatives de comportement.
  7. Automodelage. Dans ce cas, la personne qui observe et qui exerce en tant que modèle est la même. Cette technique a été utilisée avec grand succès pour traiter le mutisme sélectif, en utilisant l’automodelage symbolique. La personne peut ainsi s’observer soi-même en train de réaliser l’action grâce à des montages vidéo.
  8. Modelage en direct, symbolique ou dissimulé. Selon la forme dont se présente le modèle, nous pouvons nous trouver face à un modelage en direct -le modèle est présent, symbolique -on observe le modèle indirectement, comme dans un enregistrement vidéo, ou dissimulé -on apprend le comportement en imaginant l’exécution du modèle.
  9. Modelage de maîtrise ou d’affrontement. Selon le degré de compétence que possède le modèle. Dans le premier, le modèle agit sans commettre d’erreurs dès le début. Dans le deuxième, il améliore progressivement son jeu. Le modèle d’affrontement est plus efficace. En effet, l’observateur s’identifie plus facilement.

 


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