Le terme “nomophobie” fait référence à la peur irrationnelle qu’éprouvent de nombreux adolescents lorsqu’ils n’ont pas leur téléphone portable avec eux en sortant de la maison, ou quand ils l’ont avec eux mais sans connexion internet.
Bien que les adolescents soient les plus susceptibles à avoir cette phobie, personne n’est exempté de la développer. De nos jours, rappelons-nous que nous sommes tous hyperconnectés.
Sans aucun doute, l’affaire est préoccupante. C’est pourquoi les experts cherchent à appliquer diverses théories pour combattre ce comportement si nuisible pour les personnes.
Comment reconnaître la nomophobie ?
Si vous êtes parents et que vous remarquez que votre adolescent ne peut pas s’arrêter de regarder son téléphone, que la seule pensée de ne pas l’avoir le rend anxieux, ou qu’il ne peut pas se déconnecter des réseaux sociaux, il est fort probable qu’il souffre de nomophobie.
La tranche d’âge des individus les plus touchés par la nomophobie se situe entre 12 et 23 ans environ. C’est la génération qui est née avec un téléphone portable dans les mains et qui ne parvient pas à concevoir le monde sans appareil mobile.
Les adolescents sont très vulnérables, et le téléphone est comme une extension d’eux-mêmes en tant que personnes. Par conséquent, ils sont obsédés par la charge de la batterie et deviennent nerveux à l’idée de ne pas pouvoir utiliser leur portable.
Les symptômes d’un adolescent atteint de nomophobie
Il est recommandé d’être attentif aux comportements suivants chez les jeunes, afin de les guider chaque fois que c’est nécessaire. Il est donc utile de reconnaître les symptômes qui peuvent signaler que l’utilisation du téléphone a dépassé les limites normales :
- Il se sent frustré voire même désespéré si la punition le limite dans l’usage de son portable.
- Il peut se mettre en colère lorsque le signal Wi-Fi ou la connexion internet échoue.
- Il n’arrive pas à se contrôler s’il n’a plus de batterie ou s’il n’a nulle part où charger l’appareil.
- Il vérifie de façon compulsive son téléphone pour voir s’il a reçu des messages, des notifications des réseaux sociaux ou des appels.
- Il n’éteint pas son portable pour dormir ou dort avec.
- Il ne peut pas profiter de ses temps de loisir sans avoir son téléphone dans la main.
Qui est le plus propice à en souffrir ?
On estime que jusqu’à 70% des jeunes sont dépendants des téléphones portables. De plus, la nomophobie survient pendant l’adolescence car c’est le moment où l’on cherche l’acceptation de groupe d’amis afin de s’identifier ou d’appartenir à quelque chose.
Les experts rapportent que les filles ont un taux de nomophobie plus élevé que les garçons. Il semble que les liens affectifs que les femmes établissent à travers leurs amitiés, par téléphone, sont très forts. En outre, elles ont également un plus grand besoin d’affection, ce qui pourrait expliquer pourquoi elles sont plus susceptibles de développer cette addiction.
Les dangers de la nomophobie
Les adolescents nomophobes font du téléphone le centre de leur vie. Les psychologues avertissent qu’il est mauvais de développer des relations dites liquides. Autrement dit, les jeunes expriment toutes leurs émotions et leurs sentiments par le biais des messages ou des émoticônes.
L’interaction humaine est pauvre. Il n’y a pas de regards ni de contact humain. De fait, ces enfants ne sont pas capables de maintenir cette relation affective quand ils sont en présence de l’autre personne.
Les conséquences de la dépendance aux téléphones portables
S’il n’est pas en mesure de contrôler cette phobie d’être sans son appareil mobile, l’adolescent peut se trouver exposé à :
- La peur d’être sans son portable, ce qui peut se transformer en une dépendance difficile à contrôler.
- Des insomnies, car l’anxiété constante de surveiller le téléphone ne lui permet pas d’avoir un repos approprié.
- Un état d’angoisse permanente.
- Un mauvais rendement scolaire.
- Cela affecte son estime de soi.
- Un ennui lorsqu’il s’agit d’activités qui n’ont rien à voir avec son téléphone.
- Le développement de difficultés de socialisation et de maintien de relations affectives.
6 conseils pour lutter contre la nomophobie
Même s’il est préférable de parler avec un spécialiste dans ces cas-là, les parents et les enfants peuvent travailler ensemble pour faire face à l’addiction au téléphone :
- S’éloigner du portable quand on est à la maison. Essayer de le laisser dans une autre pièce.
- Éteindre le téléphone pendant la nuit et le laisser en dehors de la chambre.
- Essayer de sortir sans son appareil, durant de courts moments, pour s’habituer à l’idée de ne pas toujours l’avoir sur soi.
- Supprimer du téléphone tout ce qui nous maintient attaché à lui. Qu’il s’agisse d’un jeu vidéo ou d’un réseau social que vous trouvez addictif.
- Changer de forfait avec moins de données mobiles afin de réduire l’utilisation de l’appareil.
- Si vous trouvez qu’il est difficile de mettre en place ce qui précède, il est préférable d’installer une application de suspension. Par exemple, il existe une application très frappante, qui durant le temps que vous déciderez (10, 15, 30 ou 60 minutes ou plus) de ne pas utiliser le téléphone, elle fera pousser un arbre. Bien sûr, plus il y a d’arbres dans votre jardin virtuel, mieux c’est.
La nomophobie est considérée comme une maladie de la technologie. La bonne nouvelle, c’est qu’elle peut être surmontée. Avec persévérance, patience et force et volonté, on peut la laisser derrière nous.
En général, les professionnels de la santé conseillent des thérapies pour modifier les comportements et dépasser avec succès ce trouble de l’anxiété.
La technologie est une bonne chose, mais nous devons en faire bon usage afin de ne pas nous rendre inutiles et encourager les dépendances.
Bibliographie
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