L'attachement à l'adolescence

L'attachement à l'adolescence sera marqué par les expériences de l'enfance. Cependant, il est possible de transformer les modes de connexion.
L'attachement à l'adolescence

Dernière mise à jour : 06 août, 2022

Attachement et adolescence sont-ils deux mots compatibles ? Comment est-ce possible, si les jeunes recherchent la liberté et l’autonomie et que l’attachement implique de la présence, de la proximité et un contact. Bien que ces situations semblent s’exclure, ce n’est pas le cas. Maintenir un lien est encore nécessaire à l’adolescence, même s’il doit s’adapter aux nouvelles formes et besoins de nos enfants. Voyons donc comment y parvenir.

Types d’attachement

Pour comprendre l’attachement à l’adolescence, il est important de définir le concept principal.

Quand on parle d’attachement, on fait référence à un lien qui s’établit tôt entre un bébé et l’adulte soignant. Nos premières expériences avec nos parents sont très importantes et laissent une trace susceptible d’exercer une certaine influence tout au long de notre vie. En effet, le petit a besoin de soins complets pour sa survie : la relation avec celui qui le protège est donc très intense.

Au fil des mois et des années, l’enfant acquiert progressivement des compétences et développe des facultés pour se débrouiller seul. Cependant, cela ne signifie pas que ses modèles mentaux sont inflexibles, mais plutôt qu’ils sont ouverts au changement.

Nous allons maintenant voir quels sont les différents types d’attachement.

Attachement sécure

Si le lien d’attachement a été positif, l’identité et le processus de découverte de sa propre voie seront plus faciles. Ainsi, les adolescents auront suffisamment de sécurité pour explorer le monde et se permettre de construire leur vie à leur manière.

Des liens d’attachement sécure permettent aux enfants de se sentir facilement valorisés et entendus. Par conséquent, à l’avenir, ils pourront mieux s’exprimer, auront plus de facilité dans leurs relations et pourront atteindre un meilleur sens d’appartenance.

S’il y a eu un attachement sécure dans l’enfance, il est plus probable que l’adolescent puisse se débrouiller tout seul et se lier aux autres d’une meilleure façon.

Attachement insécure ambivalent

Lorsque le lien d’attachement établi avec les parents n’était pas sécure, l’adolescent sera confronté à certaines insécurités. En ce sens, il est très important de faire attention à son comportement car si le lien a été ambivalent, il est possible que son comportement négatif soit plus exacerbé. C’est-à-dire qu’il va s’opposer, chercher la confrontation ou rechercher l’attention pour tenter de trouver une réponse à ses dilemmes existentiels. De plus, il peut maintenir un comportement complaisant avec les autres, même si cela signifie aller à l’encontre de se propres convictions.

Attachement désorganisé

Dans le cas des adolescents avec un lien d’attachement désorganisé, une contradiction surgit : « celui à qui je demande soins et affection me maltraite ». Par conséquent, la relation est une relation d’engagement et ils ont besoin de se rapprocher autant que de s’éloigner. Dans ces cas, l’expérience est celle de la fragmentation et de la dissociation : je veux et je ne veux pas ; je m’approche, mais je m’éloigne pour me défendre. Des difficultés peuvent être générées par ce type de lien lorsqu’il s’agit de se lier et de s’ouvrir aux autres.

Attachement insécure évitant

Un autre cas possible est celui de l’attachement insécure évitant, qui renvoie à des liens avec les parents qui rejettent l’enfant et qui ne répondent pas à ses besoins.

Dans ce cas, l’enfant s’habitue à ne rien demander et à ne pas interagir, car sa demande est toujours frustrée. À l’adolescence, cela peut se poursuivre sous forme de troubles d’intériorisation ou de problèmes liés à l’humeur. Ici, les jeunes apprennent à être autonomes et se caractérisent par le maintien d’une déconnexion émotionnelle. Par conséquent, il leur est difficile de partager avec les autres ce qui leur arrive et ils le minimisent ou le gardent pour eux-mêmes.

Dans le cas de l’attachement insécure évitant, avec l’arrivée de l’adolescence, le jeune a tendance à se déconnecter émotionnellement, à être réservé et à minimiser les choses qui lui arrivent.

Comment créer des liens avec les adolescents à partir de l’attachement

Comme nous l’avons souligné, il est important de comprendre que, comme toutes les relations, chaque étape de la vie a une exigence différente. Nous devons être capables de nous y adapter. Voici donc une série de conseils pour parvenir à un meilleur lien avec les adolescents, à partir de l’attachement :

  • Dans le lien avec leurs parents, les jeunes recherchent et ont besoin de disponibilité, mais aussi de leur propre espace. Vous devez trouver un équilibre entre être intéressé, partager et leur donner de l’intimité. Ils ont besoin à la fois d’attention et de liberté pour prendre leurs décisions. En ce sens, les adultes doivent aussi être proches et accompagner, mais sans envahir et en acceptant les changements.
  • Dans tous les cas, il s’agit de poursuivre ou de renforcer le travail par rapport à l’intelligence émotionnelle. Le dialogue doit être encouragé, en les aidant à identifier, à exprimer leurs émotions et à découvrir comment faire face aux différents défis de leur âge.
  • Faites attention aux changements brusques. Des comportements particuliers, comme la perte d’intérêt pour quelque chose qu’ils aimaient, de mauvais résultats scolaires et des troubles du sommeil peuvent signaler que l’adolescent traverse une situation difficile. C’est l’occasion de l’accompagner, de le conseiller et d’intervenir si nécessaire.

Il peut aussi y avoir un réapprentissage des relations

Enfin, l’adolescence est aussi une étape où l’on retrouve des tensions et des affrontements. Les jeunes viennent apporter un regard frais et renouvelé sur le monde des adultes, avec moins de préjugés et plus de nouvelles visions. Par conséquent, nous, parents, devons nous arrêter pour observer le potentiel qu’ils offrent et accepter qu’ils puissent avoir une position critique vis-à-vis de certains enseignements.

Pour cette raison, l’adolescence nous indique aussi que tout n’a pas été dit. C’est l’occasion de soigner et de revoir certains liens défaillants ou dysfonctionnels, de fixer des limites, de permettre, de créer et de transformer des relations.


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