Excès d'exercice physique chez les adolescents

Il arrive que les adolescents fassent de l'exercice physique de façon démesurée, en prétextant de bonnes habitudes à suivre. Mais quelles en sont les conséquences ?
Excès d'exercice physique chez les adolescents
Sharon Capeluto

Rédigé et vérifié par Sharon Capeluto.

Dernière mise à jour : 10 janvier, 2023

Tout le monde sait que l’activité physique est bonne pour la santé. Rester actif est sans aucun doute une condition sine qua non pour être et se sentir bien. Cependant, l’excès d’exercice physique peut être contreproductif et entraîner de graves problèmes . La vérité est que de nombreuses habitudes qui semblent a priori contribuer à la santé physique et mentale ont souvent l’effet inverse.

L’un des facteurs qui peut amener une personne à faire de l’exercice de façon compulsive est le problème de l’image corporelle déformée.  Cette perception altérée survient souvent pendant la période de l’adolescence, lorsque l’individu est plongé dans une phase de pleine transformation.

Dans cet article, nous parlerons précisément des causes et des conséquences de l’exercice physique excessif chez les adolescents et nous mentionnerons quelques stratégies pour prévenir ce problème.

L’exercice physique chez les adolescents

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recommande aux enfants et adolescents âgés de 5 à 18 ans de pratiquer 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée ou vigoureuse de nature aérobique. En revanche, l’ activité aérobique intense et celle qui implique de soulever des poids doivent se pratiquer en moyenne trois fois par semaine.

Le fait est que si de nombreux adolescents mènent une vie sédentaire, d’autres jeunes dépassent les limites de ce qui convient et exposent leur corps à un entraînement intense pendant des heures et des heures chaque jour. Que ce soit parce qu’ils passent une grande partie de leur journée à la salle de sport, courent de manière excessive ou pratiquent un sport de manière compulsive, certains jeunes ne mesurent pas leur entraînement en fonction de ce qui est conseillé pour leur santé.

« La personne dépendante souffre d’une compulsion à faire de l’exercice, en ressent le besoin et a le désir de le faire même si cela entraîne une détérioration physique, compromet ses relations affectives ou conjugales, ou même si cela mène à des problèmes avec ses amis et sa famille et lui fait éviter les engagements professionnels. »

– Antolin, V., De la Gándara, J., García, I., Martín, A. –

Souvent, l’exercice physique devient la priorité dans la vie des adolescents et les amène à négliger d’autres domaines, comme les études, les liens sociaux ou les loisirs.

Qu’est-ce qui pousse les adolescents à faire trop d’exercice physique ?

L’adolescence est marquée par des changements physiques et émotionnels. Il s’agit d’une étape particulièrement sensible et vulnérable, où les individus font face à de multiples demandes sociales. Ainsi, l’une des commandes les plus fortes et qui peut faire le plus de dégâts est celle de l’apparence physique. Par conséquent, si les jeunes veulent s’adapter aux normes de beauté socialement acceptées, ils doivent s’habiller et façonner leur corps d’une manière spécifique.

Heureusement, ces dernières années, les canons de beauté ont été remis en question par des groupes de personnes fatiguées de devoir faire face à une série d’impositions établies. D’autre part, une faible estime de soi, des insécurités ou le besoin d’échapper à un problème émotionnel peuvent pousser les adolescents à faire de l’exercice de manière incontrôlable. Comme nous pouvons le constater, un excès d’exercice physique peut survenir pour plusieurs raisons.

Conséquences néfastes

En vérité, tout comportement excessif finit par nuire à la personne qui l’accomplit. Même lorsqu’il s’agit de comportements ou d’habitudes sains, mais qui ne sont pas intégrés dans leur juste mesure.

Avec d’autres facteurs, les mandats sociaux ont un impact psychologique sur les adolescents et peuvent entraîner de graves problèmes tels que la vigorexie, qui fait référence à l’obsession et à la compulsion pour l’activité physique. C’est une dépendance étroitement associée aux troubles alimentaires et fréquente chez les adolescents qui sont obsédés par leur apparence.

En plus des dommages psychologiques et émotionnels, une activité excessive peut entraîner d’autres complications physiques telles que :

  • Blessures musculaires et/ou articulaires.
  • Insuffisance cardiaque.
  • Maladies telles que la rhabdomyolyse.
  • Insuffisance rénale.
Le fait que les jeunes s’intéressent à l’exercice physique et veuillent se sentir à l’aise avec leur corps n’est pas un problème. Le conflit apparaît lorsque cela les amène à adopter des attitudes excessives.

Comment prévenir l’excès d’exercice physique chez les jeunes

Il est essentiel de préciser que les seules personnes à consulter pour déterminer s’il existe une dépendance au sport ou à une activité physique compulsive sont les professionnels de santé. Ils évalueront la situation de la personne et, en tenant compte des critères diagnostiques caractéristiques d’une dépendance comportementale, pourront déterminer le type et la gravité du problème.

Cependant, le travail de prévention nous concerne tous en tant que société, que nous soyons ou non directement impliqués dans le problème. La vérité est que chacun de nous peut faire sa part pour aider les jeunes à se sentir bien sans avoir besoin d’en faire trop avec l’entraînement physique.

Les adultes doivent montrer l’exemple et accompagner les jeunes

Il est important que nous, adultes, penchions vers l’équilibre. Cela peut passer par l’ exemple lui- même, comme aller à la salle de sport avec une fréquence contrôlée, ou donner de l’importance au repos. Ou aussi à travers les messages que nous transmettons expressément : « Il faut rester actif pour se sentir bien, au-delà des résultats visibles dans le corps », « Le repos est tout aussi essentiel que l’exercice »

Dans tous les cas, si l’on constate que le jeune est très réticent lorsqu’il s’agit de réduire l’entraînement, aller consulter un psychothérapeute est une bonne alternative. Dans cet espace, il pourra travailler plus profondément sur ses émotions, ses pensées et ses comportements.


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  • Antolin, V., De la Gándara, J., García, I., Martín, A. (2009). Adicción al deporte: ¿Moda postmoderna o problema sociosanitario? Norte de Salud Mental, ISSN-e 1578-4940, Vol. 8, Nº. 34, 2009, págs. 15-22.
  • Gadea, S. (2006). La adicción al ejercicio se convierte en enfermedad que combina problemas psicológicos. Director técnico de medicina deportiva y cultura física del IMSS.
  • Gonzalez Martí, I. (2015). El exceso de ejercicio físico como consecuencia del trastorno dismórfico muscular (vigorexia). Tándem: Didáctica de la educación física, ISSN 1577-0834, Nº 48, 2015, págs. 7-13.

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