Enfants agités ou hyperactifs ?

Il existe un grand débat autour du fait qu'un enfant soit agité ou hyperactif. On diagnostique parfois une hyperactivité alors qu'il ne s'agit que d'une immaturité cognitive.
Enfants agités ou hyperactifs ?
Mara Amor López

Rédigé et vérifié par la psychologue Mara Amor López.

Dernière mise à jour : 20 décembre, 2022

Enfants agités ou hyperactifs ? Vous vous êtes sûrement déjà posé cette question si votre enfant déborde d’énergie et ne peut pas rester sans rien faire. En réalité, c’est une chose qui inquiète les parents, surtout lorsque les enfants commencent l’école et que les professeurs se plaignent de ne pas les voir tenir en place.

De plus en plus d’enfants, à des âges précoces, portent l’étiquette d’« hyperactifs ». Or, à ces âges, il est très difficile d’établir un diagnostic et donc d’étiqueter l’enfant pour le reste de sa vie. Nous devons être très prudents à ce sujet. Il se peut que certains enfants soient hyperactifs, mais une grande partie ne sont que des enfants avec beaucoup d’énergie, qui ont besoin de bouger.

Enfants agités ou hyperactifs à l’école

Bien souvent, les parents notent que leurs enfants, dès leur plus jeune âge, ne peuvent pas rester tranquilles ; ce sont des enfants dynamiques qui aiment fouiller et découvrir des choses. Ils ne restent pas longtemps assis.

Lorsque votre petit entre à l’école, la première chose que vous dit la maîtresse est « vous avez un enfant très agité, il a peut-être un TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), je le dirai à la conseillère d’orientation pour qu’elle y jette un coup d’œil ».

Mais peut-on dire d’un enfant de 3 ans qui vient d’entrer en maternelle qu’il est hyperactif ? Ce ne devrait pas être le cas, et les choses n’ont pas à être ainsi. Beaucoup de spécialistes disent que le diagnostic de TDAH ne doit pas se faire avant le CE1 (autour de 7-8 ans), qui correspond au moment où l’on peut commencer son évaluation.

Un enfant hyperactif.

Si, à un âge aussi précoce, nous lui mettons déjà cette étiquette d’hyperactif, il devra la traîner tout au long de son étape d’éducation et cela marquera négativement son estime de soi et sa façon d’être. Ce n’est peut-être qu’un enfant avec un besoin d’expérimenter, de toucher, de bouger, etc.

Chaque enfant est différent

Des enfants qui ont besoin de bouger et qui n’arrêtent jamais, il y en a et il y en aura toujours. Ceci n’est pas forcément synonyme de problème d’hyperactivité. Aujourd’hui, la première chose que l’on fait est de mettre cette étiquette et d’immédiatement commencer à donner des médicaments.

Tous les enfants sont différents et, en principe, nous ne nous inquiétons que lorsque leur comportement débouche sur des problèmes. Certains enfants ont du mal à se lier aux autres et ne lâchent pas leurs livres, et d’autres ont des problèmes d’apprentissage mais ne dérangent pas en classe.

Dans les deux cas, il est clair qu’il y a des problèmes émotionnels, mais on ne les étiquette pas comme on le ferait avec un enfant qui ne tient pas en place, pour la simple et bonne raison que les caractéristiques de ce dernier peuvent déranger la maîtresse en classe. On donne souvent des médicaments à des enfants qui n’ont même pas encore reçu de diagnostic fiable mais, de cette façon, ils se comportent mieux en classe.

Enfants agités ou hyperactifs : des solutions

Nous allons maintenant vous proposer quelques solutions pour prendre en compte le comportement et la façon d’être de nos petits avant de les étiqueter comme hyperactifs.

L’attention à la diversité à l’école

Tous les enfants ne se ressemblent pas et cela ne devrait pas supposer de problème. À partir de cette réflexion, nous devrions évaluer le besoin des petits de toucher, de bouger, d’expérimenter avec leurs mains.

Pour ainsi comprendre la difficulté qu’ils éprouvent à rester assis pendant de longues périodes de temps. Par ailleurs, s’il y a une attention à la diversité à l’école, ceci doit être pris en compte.

Thérapie pharmacologique

D’un point de vue physiologique, il est possible de donner des médicaments à l’enfant pour contrôler cette hyperactivité mais, parfois, nous les traitons sans qu’il y ait un véritable TDAH. Il faut donc faire attention et attendre une évaluation au bon moment.

L’importance de l’attention psychologique

De plus en plus de familles et d’éducateurs demandent à ce que ce problème soit traité, en prenant en compte qu’il peut avoir une origine et un traitement psychologiquesCertaines causes peuvent être :

  • Un manque de stimuli à des âges précoces qui facilitent le lien des enfants avec leurs parents.
  • Un excès de stimuli artificiels comme la télévision, le téléphone portable, les jeux vidéo, la tablette, etc.
Un enfant sur un trampoline

Une alimentation saine

Beaucoup de nutritionnistes ont indiqué qu’un excès de sucres raffinés et d’additifs chimiques peuvent produire une excitabilité chez les plus jeunes.

Répondre à ses besoins

Nous devons prendre en compte la nature de chaque enfant, ses besoins, ses envies et, bien sûr, établir des limites et des normes, mais sans excès de rigidité.

Nous pouvons, à la maison, travailler avec l’enfant sur des activités liées au toucher : toucher l’eau, la boue, la peinture… et établir une zone où il pourrait se défaire de toute cette énergie en bougeant, sautant, courant.

Faciliter l’expression de ses émotions

Nous devons laisser l’enfant exprimer ses émotions et nous dire comment il se sent et, bien sûr, lui faire des câlins et des massages.

À propos des enfants agités ou hyperactifs

Comme vous avez pu le voir, il s’agit d’un sujet délicat. Certains enfants sont diagnostiqués et traités par des médicaments alors qu’ils n’ont pas de trouble d’hyperactivité. Les étiquettes à des âges précoces ne sont pas un cadeau pour les enfants.

En tant que parents, nous devons éviter qu’un médecin pose un diagnostic avant que notre enfant n’ait 7 ou 8 ans car une évaluation complète n’est pas possible avant cet âge. Chez les plus jeunes, l’excès de mouvement peut être dû à un manque de maturation cognitive.

 

 


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