Doit-on transmettre les croyances religieuses à nos enfants ?

La spiritualité est quelque chose d'intime et de personnel. Dans quelle mesure devons-nous influencer celle de nos enfants ?
Doit-on transmettre les croyances religieuses à nos enfants ?
Elena Sanz Martín

Rédigé et vérifié par la psychologue Elena Sanz Martín.

Dernière mise à jour : 20 décembre, 2022

Le débat concernant la transmission ou non des croyances religieuses à nos enfants est toujours autant d’actualité. Jadis, ce dilemme n’avait pratiquement pas lieu d’être. En effet, les croyances se transmettaient de manière ferme et directive d’une génération à l’autre, non seulement par l’intermédiaire de la famille mais aussi dans la société.

Aujourd’hui, l’évolution de la pensée collective et le plus grand intérêt pour préserver les droits de l’homme à tous les niveaux, ouvrent la voie du bien-fondé ou non de notre influence sur la spiritualité de nos enfants. Certains considèrent cela comme une obligation morale en tant que parents.

D’autres pensent en revanche que c’est les priver de leur liberté de choix.

Qu’y a-t-il de mal à transmettre les croyances religieuses à nos enfants ?

Si, en tant que parents, nous essayons de mener nos enfants vers l’apprentissage du respect, le fait de leur transmettre des croyances religieuses peut entrer en conflit avec notre philosophie.

La spiritualité est un aspect profondément personnel, intime. Chaque individu doit ainsi la vivre et la développer selon ses propres convictions. La foi spirituelle ne doit en aucun cas être imposée. Au contraire, nous devons respecter les croyances -et leur absence- de tout le monde et, bien entendu de nos enfants.

Certaines religions entraînent un dogme ou des tabous sur certains aspects de la vie. Cela peut s’avérer nuisible pour le développement personnel des enfants. Des sujets tels que l’identité ou la sexualité doivent être traitées avec un profond respect pour la liberté individuelle et ne jamais être envisagés sous un prisme accablant.

Certaines croyances religieuses génèrent des émotions d’inadéquation, de culpabilité ou de péché qui peuvent endommager l’estime de soi de nos enfants.

Par ailleurs, des études ont démontré qu’essayer de pousser nos enfants vers des croyances religieuses concrètes peut entraîner des problèmes dans la relation et des tensions irréconciliables.

Un texte sacré

Qu’y a-t-il de bien à transmettre les croyances religieuses à nos enfants ?

La spiritualité possède néanmoins de nombreuses influences positives. En effet, il a été démontré que les personnes spirituelles sont plus heureuses, plus stables et mieux intégrées dans la société, quelle que soit leur croyance concrète.

Les valeurs basiques que partagent la plupart des religions sont pédagogiques. Toutes promeuvent des attitudes sociables comme le respect des êtres vivants, la compréhension ou la bonté. Il est essentiel d’enseigner celles-ci dès le plus jeune âge.

En outre, les religions nous aident à définir ce qui est bon et la manière dont nous pouvons être heureux. Elles nous incitent à la réflexion et au pardon.

Pas seulement comme un acte interpersonnel mais aussi comme la libération propre des émotions que nous renfermons et qui nous font du mal. Les religions nous apportent un autre point de vue sur la vie et sur son déroulement.

Enfin, des études démontrent que la spiritualité a des effets très bénéfiques au niveau personnel :

  • Les personnes croyantes ont une meilleure estime de soi et une plus grande force.
  • Elles présentent une meilleure santé physique et psychologique, une consommation de drogues moindre et une meilleure capacité d’adaptation (affronter la vie avec espérance).
  • Elles montrent une récupération plus favorable face aux maladies et une meilleure attitude face à la maladie et à la mort.

Que doit-on donc faire ?

  • Ne maintenez pas les enfants dans une bulle. Que vous soyez croyant ou non, n’essayez pas d’imposer votre vision ou de leur faire penser que c’est la seule option. Expliquez-leur qu’il existe plusieurs croyances.
  • Si, en tant que parent, vous ne pratiquez aucune religion, vous pouvez attendre que votre enfant vous pose des questions pour commencer à évoquer le sujet.
Deux enfants prient
  • Si, en tant que parent, la religion constitue une part importante de votre vie, faites participer votre enfant. N’oubliez pas qu’avec le temps et la maturité, il façonnera ses croyances selon son propre esprit et ses expériences personnelles.
  • Faites-lui comprendre que c’est une option personnelle. Laissez le chemin ouvert à d’autres options et à ses propres recherches. “Je crois en ça, mais il y a des personnes qui pensent différemment. Tous ne pensent pas de la même manière”.
  • Explorez avec lui ses idées. Lorsque vous parlez de religion, demandez-lui ce qu’il en pense. Stimulez son propre discernement.
  • Montrez-vous disponible pour répondre à ses questions. Ne tentez pas d’imposer une croyance sans lui donner d’autres options. Si vous ne savez pas quelque chose, mieux vaut l’admettre ou vous compromettre à chercher la réponse pour la lui donner.

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