Comment parler de la guerre aux enfants

Lorsque vous parlez de la guerre aux enfants, donnez-leur des informations brèves et claires. Utilisez des mots rassurants et un message qui incite à la réflexion pour qu'ils apprennent plus facilement.
Comment parler de la guerre aux enfants
Maria Fátima Seppi Vinuales

Rédigé et vérifié par la psychologue Maria Fátima Seppi Vinuales.

Dernière mise à jour : 25 mai, 2023

Beaucoup de gens pensent que les conflits belliqueux n’affectent que le monde des adultes et les relations entre certaines nations. Cependant, les enfants ne sont pas inconscients de cette réalité. Si notre désir en tant que parents est de leur apporter la tranquillité d’esprit et de leur expliquer en quoi consiste ce problème, aborder le sujet avec eux peut être une tâche difficile. Par conséquent, aujourd’hui, nous allons vous proposer quelques recommandations pour parler de la guerre avec les enfants.

7 clés pour parler de la guerre avec les enfants

Même si le conflit est lointain, il est important d’être conscient que ce fait peut déclencher certaines peurs chez les petits garçons et les petites filles.

Par exemple, entre 5 et 6 ans, les tout-petits sont bouleversés face à la perte d’êtres chers et par les problèmes liés à la mort. Nous devons donc être attentifs à leurs préoccupations et ne pas nous contenter de partager la nouvelle qu’il y a une guerre. Au contraire, nous devons être sensibles à leurs besoins, en fonction de la manière dont ils traitent ces informations.

L’âge et le degré de connaissance de ce petit garçon ou de cette petite fille doivent nous aider à guider notre explication et à lui offrir le soutien dont il a besoin.

Voici quelques recommandations à prendre en compte lorsque vous parlez de la guerre avec vos enfants.

père et fils dans le fauteuil parlent d'un sujet sérieux tablette
Profitez du moment opportun pour discuter du sujet avec votre enfant. Essayez de lui donner du temps et de l’espace pour dissiper ses doutes et exprimer ses émotions.

1. Créez un espace pour qu’ils puissent exprimer leurs doutes et leurs émotions

Après avoir expliqué aux enfants en quoi consiste une guerre et pourquoi elle est négative, des peurs et des inquiétudes surgiront sûrement. Il est primordial que vous ne les minimisiez pas mais, au contraire, que vous validiez leurs émotions.

En général, les garçons et les filles s’inquiètent d’un large éventail de problèmes, qui vont de ce qui arrive aux enfants vivant dans le pays en guerre à ce qui arriverait si la guerre éclatait. Ou même s’ils pourraient emporter leurs jouets ou leurs animaux de compagnie au cas où ils devraient se réfugier ailleurs.

2. Explorez ce que vos enfants savent sur le sujet

Les petits garçons et les petites filles ne sont pas inconscients de la réalité qui les entoure. Il est possible qu’ils aient entendu parler du sujet dans différents domaines ou groupes auxquels ils sont liés.

Parfois, les informations arrivent de manière incomplète, déformée ou même contradictoire. Tout cela ne permet pas aux plus petits de comprendre totalement certains sujets et, pour cette raison, il est important de vérifier au préalable ce qu’ils en savent. L’écoute active vous permettra de modérer les informations que vous leur fournissez, afin de ne pas leur expliquer plus que nécessaire et de ne pas les alarmer.

3. Évitez l’exposition aux médias de façon permanente et répétitive

Les journaux télévisés se consacrent particulièrement à la couverture de la guerre. Cependant, il est crucial que cela ne devienne pas le sujet de conversation récurrent ou unique. Il est même bon d’éviter les émissions qui traitent de l’événement de manière sinistre ou sensationnelle.

4. Adaptez-vous à leur âge

Plus vos enfants sont grands, plus vous pouvez donner de la complexité aux explications du sujet et aux réponses à leurs questions. Pour cette raison, il est essentiel de s’adapter au moment évolutif dans lequel ils se trouvent et de promouvoir des explications simples et pratiques dans un langage compréhensible.

5. Soyez prudent dans la recherche des coupables

Trouver un responsable est généralement l’un des moyens à travers lesquels les enfants essaient de comprendre et de gérer le conflit. Cependant, vous devez être très prudent lorsque vous en parlez car cela pourrait vous amener à avoir recours à des préjugés ou des erreurs.

Par exemple, dans ce cas précis, toutes les personnes vivant en Russie ne sont pas d’accord avec la guerre ou n’en sont pas coupables. Alors, il vaut mieux essayer d’aborder la question de manière plus large et plus abstraite, en mettant par exemple l’accent sur ce qui n’a pas marché : le dialogue, la résolution diplomatique du conflit, l’absence d’accord pour trouver une solution.

Ces idées peuvent même s’adapter aux situations de la vie quotidienne, que ce soit dans la cour de récréation, dans une bagarre entre frères et sœurs pour un jouet ou pour négocier certaines limites avec les parents.

6. Aidez-les à comprendre la notion de responsabilité dans les conflits

Comme au point précédent, les enfants veulent souvent trouver une alternative pour résoudre le conflit et se demandent s’il existe un moyen de l’éviter ou d’y mettre fin.

Cette question ouvre la porte pour leur fournir une leçon fondamentale pour leur vie : que les conflits se résolvent lorsqu’on apprend à écouter et à dialoguer sans recourir à la violence.

L’éducation à l’empathie est un outil clé pour profiter d’un avenir sain et paisible.

7. N’essayez pas de cacher ce qui se passe

Une chose est d’essayer de modérer l’exposition aux nouvelles, et cacher le fait en est une autre.

Les petits peuvent percevoir ce qui se passe autour d’eux et les préoccupations du monde des adultes, sans que vous ayez besoin de les commenter. Le secret déclenche plus de peur et de nervosité que d’avoir une conversation sérieuse à ce sujet.

Père parlant à sa fille pour lui apprendre que personne ne peut toucher son corps.
Les enfants méritent de recevoir des informations de qualité adaptées à leur niveau de compréhension, parce qu’ils font partie de ce monde et qu’ils doivent le comprendre pour l’améliorer.

Au-delà de la guerre

Il est important que nos enseignements sur la guerre perdurent au-delà du conflit. Être capable de promouvoir un apprentissage à travers lequel les garçons et les filles comprennent qu’il s’agit d’une situation évitable est quelque chose de très précieux.

De plus, cela vaut la peine de leur apprendre qu’ils ne doivent pas faire de blagues à ce sujet, car c’est une question délicate et très sensible.

En revanche, il est recommandé d’éviter de promouvoir des jeux dans lesquels la violence prévaut ou avec des scénarios où l’on simule un affrontement.

Enfin, il arrive souvent que les parents évitent d’aborder un sujet de peur de ne pas être suffisamment préparés. Dans ce cas, il vaut mieux reconnaître qu’on ne sait pas beaucoup de choses ou qu’il faut chercher plus d’informations avant de répondre, plutôt que de fuir la conversation. On peut même proposer de construire cet apprentissage ensemble.

Si nous abordons le sujet avec tact et de manière appropriée, nous n’avons pas à avoir peur. Les empêcher de connaître le présent qui fait partie de leur histoire, c’est les priver de la conscience du monde dans lequel ils vivent. Un monde où de bonnes et de mauvaises choses se produisent, mais dont, après tout, ils font intégralement partie.


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