Comment parler de harcèlement sexuel aux adolescents ?

Pour éviter que votre enfant ne soit victime, auteur ou complice de harcèlement sexuel, vous devez en parler ouvertement. Nous allons vous expliquer quelles informations lui fournir.

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En tant que parents, nous protégeons nos enfants et leur apprenons à se protéger de tout ce qui pourrait leur nuire : étrangers dans la rue, blessures physiques, accidents, drogues… Cependant, nous ne mettons pas toujours suffisamment l’accent sur le fait de leur parler du harcèlement sexuel, parce que nous pensons que c’est trop tôt, parce qu’il s’agit d’une conversation gênante ou parce que nous tenons pour acquis qu’ils savent déjà tout ce qu’ils doivent savoir. Mais penser de la sorte est une grave erreur.

Selon les statistiques, on sait aujourd’hui que 1 enfant sur 5 de moins de 18 ans est victime d’abus sexuels. Mais ce n’est pas le chiffre le plus alarmant, puisqu’on estime également que plus de la moitié des jeunes entre 12 et 18 ans ont été victimes de harcèlement sexuel à un moment de leur vie.

Comme vous pouvez le voir, ce n’est pas une possibilité si lointaine ou irréelle et cela fait partie d’une réalité à laquelle nos enfants sont exposés. C’est pour cela que nous souhaitons aujourd’hui vous proposer quelques conseils afin que vous puissiez aborder le sujet avec votre ado.

Certaines choses que vous devriez savoir avant de parler de harcèlement sexuel avec vos enfants

Pour parler de harcèlement sexuel avec des adolescents, nous devons être sûrs des informations que nous voulons leur fournir. Sinon, nous pouvons omettre des données importantes qui peuvent faire la différence.

Certains des principaux aspects liés à ce problème sont les suivants :

  • Le harcèlement sexuel peut être subi aussi bien par les garçons que par les filles. Bien qu’il y ait un pourcentage plus élevé de victimes féminines, cela ne signifie pas que les jeunes hommes ne puissent pas en faire l’expérience.
  • Généralement, le harceleur fait partie de l’entourage proche de sa victime. Nous devons non seulement les alerter sur les dangers des étrangers et des inconnus, mais aussi les avertir que l’intimidation peut venir de la famille, des amis, des enseignants ou des camarades de classe.
  • Dans un grand nombre de cas, les auteurs du harcèlement sont d’autres enfants. Autrement dit, ce ne sont pas seulement les adultes et les figures d’autorité qui peuvent l’exercer, mais aussi leurs pairs. Par conséquent, ils doivent également être vigilants dans leurs interactions entre jeunes.

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Comment parler de harcèlement sexuel avec des adolescents ?

Il est fortement recommandé que les conversations à ce sujet commencent dès l’enfance et que les parents établissent, dès le début, une communication franche et ouverte qui fournisse des informations importantes aux enfants.

Si vous n’avez pas encore abordé cette tâche avec vos enfants, efforcez-vous de la faire dès que possible. N’oubliez pas que c’est à l’adolescence que l’intérêt romantique et sexuel pour les autres surgit et que les premières relations de ce type ont lieu. Ainsi, une conversation appropriée et opportune peut empêcher certaines expériences négatives.

Voici quelques conseils à garder à l’esprit lorsque vous discutez de cette question avec vos adolescents à la maison.

Définir clairement ce qu’est le harcèlement sexuel

La première chose à faire est d’aider vos enfants à avoir une définition claire de ce qu’est le harcèlement sexuel. Cela leur permettra de le reconnaître facilement s’ils le voient ou le subissent et aussi d’être conscients de ce qu’ils font s’ils venaient à le pratiquer.

Le harcèlement sexuel comprend tout acte ou parole de nature sexuelle qui cherche à nuire, gêner ou intimider une autre personne.

Parmi les principales manifestations de harcèlement, on peut citer les suivantes :

  • Toucher, attraper ou pincer sexuellement quelqu’un sans son consentement.
  • Faire des commentaires, des blagues ou des gestes obscènes.
  • Répandre des rumeurs sexuelles sur une autre personne.
  • Publier ou partager des images ou des vidéos intimes ou explicites d’une autre personne.
  • Demander à quelqu’un de faire des choses qu’il ne souhaite pas faire, comme partager ses photos intimes ou participer à une activité sexuelle.
  • Faire des insinuations de façon insistante lorsque l’autre personne a exprimé son refus et son désaccord.

Guidez vos enfants pour qu’ils apprennent à fixer des limites

Savoir poser des limites est essentiel pour éviter des situations de ce type. Cependant, de nombreux adolescents ont du mal à dire non dans n’importe quel domaine de leur vie. Cela se produit par besoin de plaire aux autres, par peur d’être rejeté ou par manque de confiance en soi.

Par conséquent, il est important que vous appreniez à vos enfants à exprimer leurs opinions avec fermeté et force, sans craindre ce que les autres peuvent penser. Et ils doivent l’apprendre tôt dans la vie.

Transmettez-leur le message suivant : ce sont eux qui décident de leur intimité

Il est essentiel d’expliquer aux adolescents que ce sont eux qui ont un pouvoir absolu sur leur intimité à chaque instant.

Peu importe si, dans le passé, ils étaient proches de quelqu’un et s’ils ne veulent plus l’être maintenant, ou s’ils ont commencé un flirt et ont décidé de l’arrêter. Ils ont toujours le droit de dire s’ils veulent faire quelque chose ou non, comment et avec qui le faire, peu importe ce qui s’est passé auparavant.

Ne minimisez pas la question

Les victimes doivent savoir reconnaître le harcèlement lorsqu’elles le subissent, tout comme les complices et les auteurs.

Les gestes, commentaires ou actions inappropriés sont souvent minimisés et justifiés par une simple blague, mais cela ne devrait pas être le cas. Traitez le sujet avec le sérieux et la solennité qu’il mérite et encouragez vos enfants à ne pas être complices des actions inappropriées de leurs pairs. Stopper un ami peut être délicat, mais c’est la bonne chose à faire.

Mettre en évidence les conséquences psychologiques

Conformément à ce qui précède, nous devons partager avec les adolescents les grands dégâts que le harcèlement sexuel peut causer à une personne. Les problèmes d’estime de soi, les troubles anxieux, la peur, le stress, les traumatismes émotionnels et la dépression ne sont que quelques-uns d’entre eux.

Vos enfants doivent savoir qu’il ne s’agit pas d’un jeu mais d’une agression qui peut profondément impacter la vie d’une personne et la limiter, même à l’âge adulte.

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Mentionner le rôle des réseaux sociaux dans ce problème

Enfin, il est important de faire une mention particulière des réseaux sociaux et du rôle qu’ils jouent. La cyberintimidation est aussi grave que l’intimidation en face à face et, malheureusement, elle est assez normalisée.

Diffamer l’image de quelqu’un en ligne, se livrer à du sexting indésirable ou partager des images privées sont tous des actes graves qui constituent une forme de harcèlement sexuel.

Parler de harcèlement sexuel n’est pas l’affaire d’un jour

Pour terminer, nous tenons à vous rappeler que parler de harcèlement sexuel un jour avec vos enfants ne changera pas grand-chose. Ce doit être une course de fond, un travail constant qui se renforce et se démontre au quotidien.

Profitez de l’actualité ou des événements quotidiens liés au sujet pour reprendre la conversation avec vos enfants. Parlez-en ouvertement en famille et, bien sûr, en tant que parents, soyez un exemple de comportement approprié.

Bibliographie

Toutes les sources citées ont été minutieusement examinées par notre équipe afin de garantir leur qualité, fiabilité, pertinence et validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et d’une précision académique ou scientifique.

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