Lorsque notre petit bébé se met à pleurer, tout le monde tire la carte des coliques de sa manche. Et puis une série d’astuces de toutes sortes et de toutes les couleurs sont proposées, qui ne sont pas toujours aussi magiques qu’on le dit.
Il est important de savoir que tous les pleurs ne sont pas synonymes de coliques et que peu importe l’angoisse que cela nous cause, on ne pourra pas toujours les arrêter. Cependant, ce n’est pas nécessairement quelque chose de dangereux ou de nocif pour notre petit.
Nous allons ici répondre aux 10 questions les plus fréquemment posées par les parents sur les coliques du bébé.
1. Que sont les coliques du bébé ?
Les coliques du nourrisson sont des crises de pleurs et d’irritabilité qui se résolvent spontanément vers l’âge de 3 mois.
Pour certains auteurs, ces épisodes peuvent être compris comme une exacerbation d’un comportement normal du jeune bébé, provoquée par une combinaison de stimuli physiques et psychosociaux.
Elle est très courante et peut affecter jusqu’à 40 % des enfants en bonne santé. Cependant, tous les pleurs ne sont pas des coliques et différents critères cliniques sont utilisés pour les définir.
Critères de Wessel
C’est le critère qui a été le plus souvent utilisé, pendant longtemps. Selon Wessel, les épisodes de colique se définissent lorsque les pleurs de l’enfant répondent aux caractéristiques suivantes :
- Ils commencent vers la deuxième semaine de vie.
- Les coliques durent plus de 3 heures par jour.
- Elles se produisent plus de 3 fois par semaine.
- Elles s’améliorent spontanément vers le troisième mois de vie.
PURPLE Crying
Dans la littérature anglaise, l’acronyme PURPLE a été utilisé à de nombreuses reprises pour définir les principales caractéristiques de ce type de cri :
- P (peak crying) : pic d’apparition, de la première semaine de vie à 3 ou 5 mois.
- U (unexpected) : les coliques surgissent à un moment inattendu.
- R (resistant) : résistance à l’apaisement.
- P (pain-like face) : l’enfant a une moue de douleur sur le visage.
- L (long-lasting) : les pleurs peuvent durer jusqu’à plus de 5 heures par jour.
- E (evening) : les coliques se produisent généralement l’après-midi ou le soir.
Critère de Rome IV
En 2017, les coliques entraient dans la catégorie des troubles gastro-intestinaux fonctionnels, selon les critères de Rome IV. Pour les définir, les conditions suivantes doivent être remplies :
- Bébés de moins de 5 mois.
- Des pleurs et une irritabilité prolongée qui débutent sans cause apparente et qui se reproduisent.
- Absence de maladie organique ou de trouble du développement.
- Le parent déclare que le bébé pleure plus de 3 heures par jour et plus de 3 jours par semaine.
2. Pourquoi se produisent-elles ?
Bien que ce phénomène ait été largement étudié, sa cause est encore inconnue. Comme nous l’avons mentionné précédemment, l’enfant doit être en bonne santé pour définir cette condition en tant que telle ; il est donc essentiel d’exclure d’autres conditions de santé qui se manifestent par les pleurs.
Découvrez aussi : Reconnaître les différents types de pleurs des bébés
3. Quand disparaissent les coliques du nourrisson ?
En général, les coliques infantiles culminent à 6 semaines et disparaissent vers le troisième mois. Dans tous les cas, un plus petit pourcentage de nourrissons peut manifester un épisode jusqu’au cinquième mois inclus.
4. À quoi dois-je faire attention lors d’une crise de coliques ?
Les coliques sont des épisodes de pleurs qui surviennent en raison de problèmes liés à la maturation du bébé. Ainsi, il est important de noter qu’elles ne doivent pas s’accompagner de symptômes ou de signes de maladie.
Certains signaux d’alarme de crises de larmes chez un jeune bébé sont les suivants :
- Fièvre (plus de 38 degrés).
- Distension abdominale marquée (généralement accompagnée d’une rétention de selles).
- Modifications de l’état général, avec une tendance à un état de réponse diminué (mauvaise attitude alimentaire, tendance au sommeil permanent, peu de mouvement des membres).
- Changements notables dans l’apparence des selles, comme celles qui sont de couleur rouge.
Avant l’apparition de l’un de ces symptômes, il est nécessaire de contacter le pédiatre pour effectuer un examen approfondi de l’enfant.
5. Les coliques et les gaz : est-ce la même chose ?
Pas nécessairement. Cette fausse association est l’un des principaux points de conflit de cette condition.
Les pleurs du bébé peuvent parfois être causés par la rétention de gaz ou de selles dans l’intestin. D’autres fois, les pleurs prolongés favorisent l’absorption d’une quantité excessive d’air (aérophagie) et les gaz sont la conséquence des coliques.
En revanche, des pathologies telles que l’intolérance au lactose, l’allergie aux protéines de lait de vache ou le reflux gastro-œsophagien peuvent provoquer des pleurs accompagnés de symptômes digestifs. Mais ces pleurs ne sont pas dus aux coliques du nourrisson.
6. Dois-je changer l’alimentation du bébé s’il souffre de coliques ?
Coliques et gaz ne sont pas la même chose et, par ailleurs, les maladies gastro-intestinales qui provoquent une distension de l’abdomen, des vomissements et une irritabilité excluent le diagnostic de coliques.
Ainsi, ni les formules hydrolysées, ni les laits végétaux, ni les changements de régime ne se sont révélés capables de modifier le cours de l’évolution des coliques.
7. Les pleurs prolongés du bébé peuvent-ils lui nuire ?
Le cri du bébé est un moyen de communication et son intensité ou ses caractéristiques varient selon le contexte. En soi, pleurer pendant plusieurs heures ne nuit pas à la santé du bébé.
8. Probiotiques, analgésiques et prokinétiques : ça fonctionne ?
Les coliques infantiles provoquent de la détresse et du désespoir chez les parents. Beaucoup essaient toutes les stratégies prometteuses qui leur sont présentées afin de mettre fin à ces épisodes le plus tôt possible.
Néanmoins, aucun de ces médicaments ne s’est avéré efficace et, au contraire, beaucoup peuvent provoquer des effets indésirables.
Probiotiques
Certains auteurs ont proposé des théories sur l’origine des coliques qui impliquent le microbiote intestinal. Ces dernières années, de nombreuses études ont été menées pour démontrer l’efficacité des probiotiques dans la gestion des coliques.
Cependant, à l’heure actuelle, les preuves en faveur de l’utilisation de ces médicaments sont insuffisantes.
9. Les massages abdominaux fonctionnent-ils ?
Les massages abdominaux ou les techniques de relaxation ne se sont pas révélés efficaces à 100 % dans la gestion des coliques du nourrisson. Cependant, ils constituent une pratique capable d’apporter confort et bien-être tant à ceux qui offrent le massage qu’à ceux qui le reçoivent.
La clé pour gérer les coliques à la maison est l’éducation et le conseil parental pour réduire les stimuli que le bébé reçoit et pour favoriser sa relaxation. Certaines des techniques suggérées à cet effet sont des massages pour bébés.
Poursuivez votre lecture : 5 massages contre la constipation du bébé
10. Je vais me promener et le bébé arrête de pleurer : est-ce une coïncidence ?
Non, c’est extrêmement courant. Dans la lignée de ce qui précède, toute situation favorisant la détente de l’enfant et de ses parents peut favoriser la résolution des coliques. Mais cela ne signifie pas qu’elles n’apparaîtront plus.
Une clé pour survivre aux coliques du nourrisson : demander de l’aide
Essayez de chercher de l’aide dans votre environnement proche pour pouvoir vous reposer, vous nourrir et retrouver de l’énergie. Ce n’est pas quelque chose de mineur et cela constitue un pilier fondamental pour mieux accompagner votre bébé dans cette étape critique.
N’oubliez pas qu’il s’agit d’une étape attendue et physiologique du développement de la maturation. Même si c’est ennuyeux, cela indique que l’enfant grandit comme il doit le faire.
Bibliographie
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