Qu'est-ce que la génération de cristal?

Ceux qui sont nés après 2000 sont connus comme la génération de cristal, parce qu'on les perçoit plus fragiles. Qu'est-ce qui les définit?

Rédigé et vérifié par la psychologue Maria Fátima Seppi Vinuales.

Dernière mise à jour : 24 juin, 2023

On l’appelle génération de cristal, de façon péjorative, pour faire allusion à une supposée fragilité. On parle de ces enfants comme d’une génération surprotégée et gâtée. Voyons de plus près à quoi cela fait référence.

Qui fait partie la génération de cristal?

Commençons d’abord par définir le groupe d’âge inclus dans cette classification. Selon le philosophe Monserrat Nebrera, on considère que les personnes nées après l’an 2000, qui traversent actuellement l’adolescence et la jeunesse, constituent la génération de cristal.

Pourquoi les appelle-t-on ainsi ? Car l’accent est mis sur l’idée de fragilité et l’intolérance à la frustration qui sont les principales caractéristiques. Ceci est attribué au consentement continu de leurs parents (appartenant à la génération X), qui, ayant vécu avec certaines carences, ont cherché à renverser la situation par le mouvement inverse. Ils ont tout donné à leurs enfants.

Quelles sont les caractéristiques associées à la génération de cristal?

• Dépendance à l’opinion des autres.
• Faible tolérance à la frustration.
• Grande sensibilité à la critique et haut niveau d’insécurité.
• Bonne gestion de la technologie : ce sont des digital natives.
• Engagement pour des causes sociales et environnementales.
• Une plus grande prise de conscience de l’importance de l’intelligence émotionnelle et de la santé mentale que ses prédécesseurs.

Quelques idées sur la génération de cristal

Plus que des idées, il s’agit de revoir quelques stéréotypes.

1. “Parce qu’à mon époque, les choses se résolvaient différemment”, “mon père me regardait et ça suffisait”

C’est peut-être l’une des phrases qui fait le plus contrepoint lorsqu’on parle de la génération cristal. Ce qui s’est passé avant contre ce qui se passe maintenant.

Convenons qu’il est logique que les choses changent, car le contexte aussi. L’inconvénient est lorsque vous essayez de lire le présent en vous concentrant sur le passé, simplement parce que les choses étaient différentes auparavant.

Habituellement, les adultes marquent certaines pratiques du passé comme “naturelles”. Car avec cela, nous essayons de revenir sur le terrain du connu. C’est ainsi que nous cherchons à démontrer l’indémontrable : qu’une génération est meilleure que l’autre.

Alors, il faut se poser la question suivante : nos jeunes sont-ils réellement si fragiles ou est-ce que les plus âgés naturalisent la rigidité, l’impossibilité de choisir et endossent certaines formes d’abus et d’obéissance aveugle ?

2. Sont-ils fragiles ou plus sensibles ?

Les jeunes de cette génération sont accusés d’être fragiles. Or, la fragilité n’est-elle pas une caractéristique de l’être humain ?

En effet, à certains égards, ils sont plus vulnérables que les plus âgés. Par exemple, ils sont plus sensibles au regard des autres, à l’approbation des autres sur les réseaux (car ils ont grandi avec) ainsi que les publications et les likes qu’ils reçoivent.

Cependant, ils n’hésitent pas à se battre pour ces situations qu’ils considèrent comme injustes. Ils n’hésitent pas à s’impliquer dans des causes sociales importantes, telles que l’équité entre les sexes, le changement climatique ou la protection des animaux.

Ils n’ont pas non plus honte de montrer leurs sentiments ou de reconnaître ou de parler de leurs émotions. Loin de les fragiliser, cela les rend plus forts et plus responsables.

Enfin, on les accuse d’être hypersensibles et intolérants aux critiques. Mais ce ne sont pas eux qui sont choqués lorsqu’ils voient deux hommes s’embrasser. De plus, ils ne se plaignent pas de la critique elle-même, mais de la manière dont elle est menée. Après tout, qui aime être critiqué ?

Conseils pour accompagner la génération de cristal

Voici quelques recommandations pour accompagner l’éducation des jeunes de la génération cristal:

• Accepter que vos fils et vos filles vont souffrir. Faire des erreurs est une partie inévitable de la vie et nous aide à toujours grandir. Cependant, il est possible de les contenir, de les soutenir et de leur donner des ressources pour mieux affronter ce moment de malaise.
• Travail sur la gestion des émotions à la maison. Il s’agit de les aider à reconnaître tout l’univers émotionnel qui existe, pas seulement ceux qui sont “positifs”, comme la joie. La peur et la colère ont aussi quelque chose à nous apprendre.
• Fixer et appliquer des limites. Les élever sous un paradigme de plus grand respect et d’affection n’implique pas l’absence totale de limites. Au contraire, ces consignes sont saines et nécessaires pour pouvoir reconnaître le danger, défendre ses propres droits. Mais aussi apprendre à respecter ceux des autres.
• Vérifier nos propres préjugés à ce sujet.

Nous pouvons tous apprendre les uns des autres

Maintenant, il convient de reconnaître que nous pouvons tous enseigner et apprendre des autres, quel que soit leur âge. Inutile de se vanter d’avoir reçu une éducation autoritaire.

Avoir essayé de donner une éducation plus respectueuse et affectueuse ne rend pas nos enfants plus fragiles. Ni n’implique que nous, adultes, ne sachions pas nous fixer de limites. Écouter les enfants se plaindre d’une situation injuste ne les rend pas intolérants à la frustration. Chaque situation a un peu de tout et c’est ainsi que nous pouvons apprendre des différents rôles que nous occupons.

De plus, ce n’est pas qu’il y ait une seule bonne réponse et il est même possible qu’il n’y en ait pas du tout. Au contraire, il s’agit de penser à ces visions positives offertes par chaque génération et chaque moment historique. De même, trouver un moyen de traiter les aspects qui génèrent des inconvénients.

Enfin, il faut abandonner les stéréotypes et les étiquettes. Car ils ne nous conduisent qu’à faire face à des préjugés. On parle de ces jeunes comme s’ils étaient incapables et on oublie tout ce qu’ils ont abandonné pour être plus libres et plus heureux que leurs aînés.