Mon enfant déteste certains sons (misophonie): que faire ?

Certains sons peuvent provoquer de l'irritation ou de la colère chez certaines personnes. Dans cet article nous vous expliquons que faire pour aider votre enfant s'il souffre de misophonie.
Mon enfant déteste certains sons (misophonie): que faire ?

Dernière mise à jour : 16 août, 2022

Pour certaines personnes, des sons tels que des claquements de dents, des doigts tapotant sur la table ou de la gomme à mâcher passent inaperçus. Cependant, dans d’autres cas, ces bruits sont capables de déclencher une cascade de réactions émotionnelles négatives et d’inconfort. C’est le cas de la misophonie. Voyons de quoi il s’agit.

Qu’est-ce que la misophonie?

La misophonie se décrit comme l’aversion pour les sons. Elle comprend une sensibilité sélective au bruit qui provoque différentes émotions associées à l’inconfort, telles que la colère, l’irritabilité ou l’inconfort, entre autres. Pour cette raison, on l’appelle aussi syndrome d’hypersensibilité sélective.

En général, les sons les plus gênants sont ceux de la mastication, du claquement des dents ou de la déglutition. C’est-à-dire ceux liés à la nourriture. Mais les bruits d’une forte respiration ou le bruit généré par un pas avec des talons peuvent aussi être irritants.

En revanche, il est important de ne pas confondre la misophonie avec l’hyperacousie. En effet, cette dernière concerne la perception de stimuli auditifs de manière accentuée et maximisée. De son côté, dans le cas de la misophonie, ce sont les sons répétitifs, ou ceux qui suivent un certain schéma, qui sont gênants, comme le tapotement avec la pointe du crayon. En ce sens, pour beaucoup de gens, la misophonie est aux sons ce que la misokinésie est aux mouvements.

Causes de la misophonie

La misophonie a la particularité que l’activation émotionnelle intense et l’inconfort ne sont pas directement liés au type de son ou à ses caractéristiques. C’est-à-dire qu’il ne provient pas d’un son fort ou grave, mais est lié à ce qu’il provoque chez la personne, avec sa propre sensation. Par conséquent, la misophonie est liée à des expériences négatives antérieures, où une connexion dysfonctionnelle a été générée entre le système limbique -lié aux émotions– et le système nerveux autonome.

Dans cette ligne, dans certains cas, elle s’explique généralement comme un phénomène neurologique. Tandis que dans d’autres, elle est interprétée du point de vue psychologique. Cependant, dans ce dernier cas, il faut mentionner qu’elle n’est pas reconnue comme un trouble, puisqu’elle n’est pas encore indiquée dans le DSM-V.

Un enfant en colère.

Symptômes de la misophonie

La misophonie peut se traduire par certains signes tels que :

  • Irritabilité.
  • Anxiété.
  • Palpitations.
  • Transpiration.
  • Incapacité à prêter attention à autre chose que le son.
  • Difficultés à poursuivre ce qui se faisait.
  • Dégoût.
  • Besoin intense et incontrôlable d’arrêter le son ou de s’éloigner de l’endroit.

Recommandations à garder à l’esprit si votre enfant souffre de misophonie

Bien qu’elle puisse se présenter à l’âge adulte, il est courant que le premier épisode survienne dans l’enfance ou l’adolescence (entre 9 et 13 ans). Voici donc quelques recommandations à prendre en compte si votre enfant n’a pas de tolérance pour certains sons.

Effectuer des examens pour obtenir un diagnostic approprié

Si vous détectez qu’un son déclenche des réactions disproportionnées au stimulus et que cela se répète fréquemment, il est important de donner la parole à votre enfant puis de lui demander comment il se sent. Cette information sera essentielle pour la prochaine étape, qui consiste à consulter un professionnel. Comme nous l’avons mentionné, la misophonie peut parfois se confondre avec d’autres troubles, comme le trouble obsessionnel-compulsif ou l’hyperacousie. De cette façon, vous pourrez avoir une image claire et précise, écarter les diagnostics et proposer l’aide appropriée.

Expliquer à l’enfant ce qui lui arrive

Une fois que nous avons l’information, nous devons la rendre accessible à l’enfant. Expliquer le tableau clinique lui permettra d’avoir une plus grande clarté sur ce qui lui arrive afin de développer des ressources pour se sentir mieux et faire face au problème. La connaissance peut apporter beaucoup de sécurité et de tranquillité d’esprit.

Valider les émotions

Souvent, les personnes atteintes de misophonie sont accusées d’être intolérantes et de mauvaise humeur. Elles traversent ainsi la vie avec cette étiquette. Il est important de pouvoir sympathiser avec elles puis de valider leurs émotions au lieu de les tenir responsables.

Une maman qui regarde dans l'oreille de sa fille.

Aider à développer des ressources d’adaptation

Certaines des expériences vécues par les personnes atteintes de misophonie sont le sentiment de vouloir crier “arrête, arrête de faire ça”. Dans d’autres cas, elles ont également l’intention de quitter les lieux. Des réactions encore plus violentes peuvent survenir, comme vouloir frapper une autre personne. Quoi qu’il en soit, il est nécessaire d’identifier quelles émotions sont déclenchées par certains sons afin de travailler les ressources pour apprendre à les contrôler. Par exemple, la mise en œuvre de certaines techniques de respiration ou de relaxation.

Dans certains cas, il est judicieux de porter des bouchons d’oreille. Tandis que dans d’autres, l’utilisation d’écouteurs avec des sons doux est utilisée pour détourner l’attention de la situation. De plus, une exposition progressive est appliquée, comme dans le cas des phobies, pour réduire la réaction et s’habituer progressivement au stimulus aversif. En fin de compte, il s’agit de découvrir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.

Dépersonnaliser la situation

Dans de nombreux cas, ceux qui souffrent de misophonie peuvent venir à croire que l’autre personne répète ce son intentionnellement, avec l’intention de déranger. Il est bon de parler à votre enfant pour lui expliquer que ce son ne s’adresse à personne en particulier.

La misophonie influence la qualité de vie

Enfin, bien qu’il existe des informations, la misophonie est toujours un problème en suspens. Notamment en termes de diffusion et de statistiques concrètes. Ce dont on peut être sûr, c’est que si une personne se sent dérangée par certains sons, cela influence son bien-être. Parfois, l’émotion déclenchée est si agaçante que ces individus choisissent de s’isoler ou de ne pas se rendre à certains endroits. Tout cela limite leurs opportunités et leurs possibilités, comme dans les performances académiques ou sur le lieu de travail.


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