Si vous songez à avoir un bébé et que vous vous inquiétez de votre alimentation pendant la grossesse, vous trouverez dans cet article une revue des suppléments nutritionnels pour les femmes enceintes.
A un stade aussi important que la grossesse, l’alimentation joue un rôle clé. Dès la conception, le corps de la femme subit une multitude de changements physiologiques. Ceci afin d’héberger et de doter le futur bébé d’un environnement disposant de tout le nécessaire à son bon développement.
C’est une période où les besoins énergétiques et, dans une plus grande mesure, ceux de divers micronutriments sont accrus.
Il est nécessaire de souligner l’importance d’ajuster et d’adapter ces nutriments aux besoins spécifiques de cette phase. Mais aussi aux particularités de chaque femme. En effet, l’absence ou l’excès de l’un d’entre eux sont liés à la pré-éclampsie, aux anomalies congénitales et aux avortements, entre autres conséquences.
Comme parfois le régime alimentaire ne suffit pas à couvrir les recommandations nutritionnelles, il est nécessaire de recourir à la supplémentation nutritionnelle. Ceci devrait toujours être fait sous la supervision d’un professionnel.
Dans la suite de cet article, nous passons en revue les principaux micronutriments de la grossesse :
Acide folique ou vitamine B9
Sa carence au cours du développement embryonnaire est liée à des anomalies du tube neural (ATN), à des cardiopathies congénitales et à des fausses couches, parmi d’autres complications.
Si la grossesse est prévue, la supplémentation doit commencer un mois avant la conception et se poursuivre jusqu’à la fin du premier trimestre.
La dose recommandée pour les grossesses sans risque est de 0,4 milligramme par jour. Elle doit être augmentée à 5 milligrammes par jour chez les patientes à risque.
Nous devons tenir compte du fait que l’acide folique ne s’accumule pas dans l’organisme. Donc si nous voulons bénéficier de son effet protecteur, nous devons en consommer chaque jour.
De plus, indépendamment de la supplémentation, il est recommandé que toutes les femmes enceintes consomment des aliments riches en acide folique, tels que :
- Légumes verts (épinards et bettes).
- Légumineuses.
- Fruits.
- Levure.
- Fruits secs.
Comme l’acide folique est très sensible à la cuisson, avec la possibilité de pertes importantes, la consommation de fruits et légumes crus est recommandée.
Les suppléments nutritionnels recommandés : l’iode
C’est un micronutriment indispensable à la synthèse des hormones thyroïdiennes, nécessaires au bon développement cérébral et mental, ainsi qu’à la maturation osseuse, pulmonaire et cardiaque tout au long de la vie fœtale et néonatale.
La carence en iode est la principale cause évitable de lésions cérébrales chez le fœtus et le nourrisson, et de troubles du développement psychomoteur chez les jeunes enfants.
Pendant la grossesse, ses besoins sont augmentés de 20 %. Il est donc recommandé de prendre des suppléments de 200 microgrammes par jour pendant la grossesse. En plus de la consommation habituelle de sel iodé, bien évidemment.
Le fer
Le fer fait partie de l’hémoglobine et est donc essentiel au transport de l’oxygène, entre autres fonctions.
Pendant la gestation, des changements hématologiques se produisent qui, en l’absence d’un apport suffisant en fer, peuvent donner lieu à la pathologie la plus fréquente chez la femme enceinte, l’anémie ferriprive.
Cette carence en fer a été liée à la prématurité, à un développement physique et neurologique moindre des nouveau-nés, aux maladies infectieuses et à une mortalité périnatale accrue.
Par conséquent, afin d’éviter l’épuisement des réserves de fer de la mère, la supplémentation doit être considérée comme une mesure de prévention nutritionnelle à partir du deuxième trimestre. Cependant, la recommandation devrait être individualisée. En effet, la supplémentation chez les femmes ayant des réserves adéquates de fer pourrait comporter des risques.
Le calcium, un autre des suppléments nutritionnels recommandés
C’est l’élément le plus abondant dans l’organisme. Sa carence a été associée à la prématurité, à une minéralisation osseuse déficiente et à la pré-éclampsie.
Bien que ses besoins soient accrus pendant la grossesse, l’absorption par l’organisme de la mère est augmentée de 40 %. Pour cette raison, la supplémentation n’est recommandée que chez les femmes enceintes dont l’apport en calcium est insuffisant.
Les suppléments multivitaminiques
Quant à l’utilisation de suppléments multivitaminiques, ils ne sont pas recommandés actuellement. Rien n’indique qu’ils aient plus davantage qu’une supplémentation vitamine par vitamine. De plus, certains nutriments interagissent les uns avec les autres, ce qui nuit à leur absorption.
D’autres suppléments nutritionnels
Il est à noter qu’il existe d’autres micronutriments (vitamines A, D, C, E…) dont les besoins augmentent également pendant la gestation. Cependant, en règle générale, la supplémentation n’est pas recommandée, car nous pouvons facilement répondre à ces exigences par le biais de l’alimentation.
Enfin, il convient de noter que certaines vitamines – telles que les vitamines A et D – en excès ont des effets toxiques tant pour la mère que pour l’enfant. En conséquence, elles ne devraient jamais être supplémentées sans la supervision d’un spécialiste.
Bibliographie
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