Le syndrome de manque chez les bébés

La consommation de drogues illicites et l'abus de médicaments vendus sur ordonnance ainsi que l'alcool et le tabac peuvent engendrer de nombreux problèmes de santé pour la femme enceinte et son bébé. Voyons pourquoi cela se produit-il et comment traiter le syndrome de manque chez les bébés
Le syndrome de manque chez les bébés

Dernière mise à jour : 22 octobre, 2018

Le syndrome de manque chez les bébés survient lorsque la mère consomme des drogues durant la grossesse. Ces dernières entrainent une forte dépendance qu’elles soient prescrites ou illégales.

Cela peut provoquer de nombreux dommages sur la santé du bébé. Dans la suite de cet article, nous vous présentons les principaux effets et leurs traitements.

Les causes et les symptômes du manque chez les bébés

Les drogues telles que les amphétamines, les barbituriques, la cocaïne, le diazepam, la marijuana ou encore les opiacés (héroïne, méthadone, codéine) ont des conséquences graves pour la mère et l’enfant en gestation.

En effet, la même chose peut arriver avec des médicaments sur ordonnance, si la mère en abuse, ou avec l’alcool et le tabac.

Le syndrome de manque chez les bébés aussi appelé syndrome de sevrage néonatal (SSN) est dû au fait que les médicaments atteignent le placenta et par conséquent le bébé. Cela génère une dépendance pour les deux.

Lorsque, à la naissance, le bébé cesse de recevoir sa “drogue” il peut présenter des symptômes de manque dus à l’hyperstimulation du système nerveux produite par ce même manque.

Le syndrome de manque chez les bébés peut durer d’une semaine à 6 mois. Il peut provoquer des altérations psychologiques, psychosociales et cliniques. Les symptômes qui surviennent sont généralement les suivants :

  • anomalie congénitale
  • faible poids
  • irritabilité, pleurs excessifs et troubles du sommeil
  • problèmes digestifs (diarrhées, vomissements, difficultés d’alimentation ou prise de poids  lente)
  • respiration rapide, transpiration ou convulsions
  • naissance prématurée
  • périmètre crânien faible
  • syndrome de la mort subite du nourrisson (dans les cas  les plus extrêmes)
manque chez les bébés

Le diagnostic

La gravité de ces symptômes dépend, bien évidemment, du type de drogue que la femme enceinte a consommé, de la quantité et de la période durant laquelle elle a pris la drogue. En effet, cela dépend, bien sûr, de la période sur laquelle le bébé a été affecté par cette consommation.

“Le syndrome de manque chez les bébés peut provoquer des altérations psychologiques, psychosociales et cliniques”

Pour détecter les symptômes du manque chez les bébés, la mère qui répond au critères ci-dessus doit consulter. Logiquement, il est important qu’elle soit totalement honnête lors de la consultation pour traiter le problème.

De plus, on peut décider d’effectuer des tests urinaires sur la mère. On peut aussi évaluer les symptômes en fonction de l’échelle de Finnegan (un système de notation utilisé pour le syndrome de sevrage néonatal qui donne des points en fonction de la gravité des addictions de la patiente pour adapter son traitement).

On pourra également recourir à un examen toxicologique de l’urine et des premières selles du bébé.

Le traitement

Encore un point commun avec le diagnostic. Le traitement dépendra dans une large mesure du type et de la quantité de substances que la mère a consommé et auxquels le bébé a été exposé.

Au cours de la première semaine, les médecins vont suivre l’état de santé du bébé. Ils analyseront son sommeil, son alimentation et son corps. Ceci dans le but de vérifier qu’il fonctionne efficacement et d’observer d’éventuels symptômes de manque.

Ils observeront également sa prise de poids et sa croissance. Enfin ils passeront également au crible sa densité musculaire.

Les méthodes les plus simples pour calmer un bébé en état de manque consistent à lui offrir une atmosphère calme, le bercer doucement et lui parler à l’oreille.

Dans un deuxième temps, les médecins peuvent lui prescrire un médicament similaire à celui consommé par la mère durant la grossesse. Ensuite, ils vont peu à peu réduire les quantités jusqu’à revenir à une dose nulle. Cette solution, n’est pas nécessaire dans 50% des cas de bébés atteints de ce trouble.

Lorsque les symptômes sont graves, les médecins prescrivent des médicaments tels que le phénobarbital ou la clonidine. Ils instaurent un traitement plus complet et progressif.

En ce qui concerne la nourriture, un sujet très délicat à cet âge-là, le bébé reçoit des aliments plus caloriques pour compenser le déficit en nutriments.

manque chez les bébés

Quelques chiffres alarmants sur le syndrome du manque chez les bébés

66% des bébés de femmes ayant consommé de la drogue, de l’alcool ou du tabac durant une grande partie de leur grossesse ou au cours du dernier trimestre présentent les symptômes du syndrome du manque chez les bébés.

De plus, les études telles que celles réalisée par les spécialistes de la Faculté des sciences infirmières, de la phytothérapie et de la podologie de Séville en Espagne, confirment qu’une augmentation inquiétante de la toxicomanie a été constatée dans la société actuelle.

Elle a été réalisée sans exclure les femmes enceintes de l’étude. Cependant, on remarque une prévalence de plus de 3% chez les femmes enceintes qui consomment des drogues illégales.

Au Royaume-Uni, on estime que 5% à 10% des naissances se font chez des femmes ayant consommé de la drogue. De même, au Canada, l’abus de drogues pendant la grossesse a augmenté de 8,4% à 17,2% jusqu’en 2010. Aux Etats-Unis, les chiffres sont également alarmants. Le pourcentage était supérieur à 7,4% chez les femmes de 25 ans jusqu’en 2010.

“En Espagne, 3% des femmes enceintes consomment des drogues illégales”

La prévention

Bien que cela semble évident de le souligner, le syndrome de manque chez les bébés ne s’arrête qu’avec l’arrêt de la consommation de drogue chez la mère.

En effet, il est essentiel de mener une campagne de sensibilisation efficace afin que les femmes (en particulier les femmes enceintes) connaissent les dommages que cette habitude peut causer à leur fertilité et à l’organisme de leur futur bébé.


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