Est-il bon que les enfants se spécialisent dans un certain sport ?

Est-il préférable qu'un enfant se spécialise dans un sport concret, pour lequel il est doué, ou qu'il teste différentes disciplines sportives ?

Est-il bon que les enfants se spécialisent dans un certain sport ?

Beaucoup de parents se demandent s’il est bon que leurs enfants se spécialisent dans un certain sport à un âge précoce. La réponse est non. De nombreuses études le déconseillent. Dans cet article, nous analyserons les principales conclusions des recherches les plus importantes, jusqu’au moment où elles déconseillent cette spécialisation sportive.

La première chose à prendre en compte est que la spécialisation précoce dans un sport concret augmente le risque de blessures chez les enfants et les adolescents.

Ceci peut non seulement éloigner le petit de toute pratique sportive pendant son enfance mais peut aussi avoir des conséquences très négatives sur sa vie d’adulte. À la place, les spécialistes recommandent que les enfants combinent différents sports.

Un enfant qui fait du judo.

Le fait que les enfants se spécialisent dans un sport concret peut provoquer des blessures

De nombreux sportifs jouent dans des équipes scolaires et des clubs du même sport pendant toute l’année. Ceci augmente leur temps de jeu mais peut aussi augmenter le risque de blessures à cause d’une pratique excessive.

À ce sujet, une étude a révélé que les athlètes du secondaire qui se spécialisent dans un seul sport ont 70 % de probabilités supplémentaires d’être blessés au cours de la saison que ceux qui pratiquent plusieurs sports.

Le temps de jeu, en plus des entraînements, fait augmenter l’intensité du stress dans les muscles, les os, les tendons ou les plaques de croissance. La fatigue combinée à ce stress de l’entraînement répétitif peut faire plus de bien que de mal au corps de l’enfant qui grandit.

Quant au besoin d’atteindre un certain degré de spécialisation sportive pour le développement de capacités à un niveau professionnel, une autre étude en a conclu qu’un entraînement aussi intense dans un seul sport, en excluant les autres, devrait être retardé jusqu’à l’adolescence tardive pour optimiser la réussite et minimiser les blessures, le stress psychologique et l’épuisement.

Un autre travail a découvert que la spécialisation sportive précoce était liée à de plus grands taux de blessures chez les athlètes universitaires. En d’autres termes, le risque de blessures ne touche pas seulement à l’âge scolaire : il va bien au-delà de cette période.

Autres risques de la spécialisation sportive précoce

En plus d’augmenter le risque de blessures à cause d’une pratique excessive, le fait que les enfants se spécialisent dans un seul sport engendre d’autres risques. L’un d’eux est lié au développement physique. En effet, la spécialisation sportive précoce peut empêcher le développement athlétique en général. En d’autres termes, elle peut freiner un développement physique harmonieux.

Par ailleurs, cette spécialisation peut aussi aboutir à un isolement social, surtout à cause du temps que les enfants et les jeunes doivent consacrer à l’entraînement et aux compétitions.

Enfin, la spécialisation peut provoquer un tel épuisement que l’enfant ou l’adolescent finit par abandonner le sport. Ceci peut alors provoquer des problèmes avec son entourage, à cause de la frustration que cela supposera sûrement pour tous les adultes impliqués.

Le fait que les enfants se spécialisent dans un sport concret ne garantit pas la réussite

Malgré tous les efforts que cela requiert, le fait que les enfants se spécialisent dans un certain sport ne garantit pas la réussite. Il s’agit de la conclusion d’une étude publiée dans la revue Sport Health et réalisée en 2018.

Selon les auteurs de l’étude, il peut être tentant, pour les parents ou les entraîneurs, d’encourager les jeunes enfants à se spécialiser dans un sport pour maximiser leurs possibilités et devenir des sportifs professionnels. Néanmoins, ce n’est pas forcément le meilleur chemin vers la réussite.

Un enfant qui joue au football.

En fait, selon les auteurs de cette étude, tout comme pour la majorité des professionnels du secteur, il est plus avantageux pour les enfants de pratiquer plusieurs sports avant de commencer à se spécialiser dans celui qui les intéresse le plus.

Les enfants et la spécialisation sportive

Pratiquer différents sports permettra à l’enfant d’aboutir à un développement intégral de toutes ses capacités physiques. Par ailleurs, il aura l’occasion de vivre différentes expériences et de trouver le sport dans lequel il veut réellement se spécialiser, s’il y en a vraiment un qui l’intéresse.

Il n’est cependant pas nécessaire qu’il les pratique tous en même temps. Il peut en pratiquer deux ou changer au bout de quelque temps, en fonction de son temps libre. Ceci lui donnera une meilleure vision des choses et lui offrira différentes opportunités.

Dans tous les cas, les parents ne doivent pas perdre de vue la pratique d’un sport de base, qui aidera à établir les bases physiques de n’importe quel sport collectif et au cours duquel différentes capacités seront travaillées : l’athlétisme. Car l’athlétisme, ce n’est pas seulement courir : c’est aussi sauter, esquiver, réagir, lancer différents objets et travailler en équipe, entre autres.

Bibliographie

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