Dysphorie de genre dans l'enfance: comment agir?

La dysphorie de genre peut se manifester dès l'enfance, il est donc essentiel que vous connaissiez ses signes pour soutenir vos enfants.
Dysphorie de genre dans l'enfance: comment agir?
Elena Sanz Martín

Rédigé et vérifié par la psychologue Elena Sanz Martín.

Dernière mise à jour : 20 décembre, 2022

Ces derniers temps, les consultations pour d’éventuels cas de dysphorie de genre chez l’enfant ont presque quadruplé. En effet, il s’agit d’une réalité complexe, mal comprise et susceptible de générer un malaise chez les mineurs et leurs familles.

Malgré la confusion et l’incertitude qu’elle engendre, la sensibilité, la prudence et l’évaluation individualisée sont les éléments fondamentaux pour éviter de nuire davantage à ces enfants.

Heureusement, la société prend chaque jour davantage conscience de la diversité des identités et des orientations sexuelles. Lorsqu’on parle d’un enjeu aussi crucial que la construction de sa propre identité, on ne peut pas tenir pour acquis une seule évolution. Il faut également suivre les progrès de l’enfant avec respect et empathie.

Qu’est-ce que la dysphorie de genre dans l’enfance?

La dysphorie de genre se caractérise par un sentiment d’inconfort ou d’insatisfaction vis-à-vis de son propre sexe.

Les personnes qui le présentent s’identifient au sexe opposé à celui déterminé par leur sexe biologique. Autrement dit, ils sont convaincus que leur identité sexuelle ne correspond pas à leur sexe anatomique.

Il est important de comprendre qu’il s’agit d’une question d’identité et non d’orientation sexuelle. En d’autres termes, le fait qu’un enfant (ou un adulte) s’identifie au sexe opposé ne détermine pas ses préférences sexuelles et romantiques. Cela indique seulement ce que la personne ressent pour elle-même.

Bien que cela ne se produise pas dans tous les cas, une grande partie d’entre eux commencent à présenter des symptômes de dysphorie de genre dès l’enfance ou l’adolescence.

Ces manifestations inquiètent les parents et conduisent généralement à la recherche de conseils professionnels. Cependant, il faut se rappeler que tous les signes ne sont pas présents dans tous les cas. Et qu’ils n’indiquent pas nécessairement une dysphorie de genre.

Une jeune fille qui met les chaussures de son père.

Principales manifestations de la dysphorie de genre

L’évaluation individuelle est essentielle pour définir le désaccord sur le sexe. Même lorsqu’il existe des signes caractéristiques. Parmi eux, se distinguent les suivants:

  • Manifestations verbales récurrentes (ou désirs constants) d’appartenir au sexe opposé.
  • Préférence pour les jouets, les jeux et les activités de l’autre sexe. Par exemple, les filles choisissent des sports et des jeux violents et les garçons s’intéressent aux poupées et aux jeux domestiques.
  • Adoption d’attitudes, de modes et de formes d’expression typiques de l’autre sexe. Par exemple, le choix des vêtements, de la coiffure et de l’image physique.
  • Lors du choix des costumes ou de l’interprétation des jeux de rôle, le choix des personnages appartenant au genre auquel le mineur s’identifie.
  • Préférences pour les relations avec des pairs du sexe opposé.
  • Rejet de ses organes génitaux, désir de les changer ou de les faire disparaître.
  • Peur intense de l’adolescence. Car c’est le moment où les caractères sexuels secondaires génèrent une image physique typique du sexe qui est rejetée.

Détection et diagnostic précoces

Le dépistage précoce est essentiel pour éviter des souffrances émotionnelles importantes chez le mineur. Le fait d’avoir des conseils et un soutien familiaux et professionnels vous aidera à surmonter la confusion et l’incertitude de la meilleure façon possible.

De même, cela permettra au jeune d’acquérir les outils nécessaires pour faire face à l’éventuel harcèlement ou rejet qu’il pourrait subir. Pour cette raison, il est important de ne pas sous-estimer les manifestations infantiles de  rébellion. Ou de les considérer comme de simples appels à l’attention.

Par ailleurs, il est nécessaire de préciser qu’en général, certains comportements “atypiques” sont attendus à certains âges, sans impliquer de dysphorie de genre. Par exemple, le fait qu’un garçon aime se maquiller ou se peindre les ongles ou qu’une fille choisisse de jouer au football n’implique pas nécessairement un problème d’identité.

Parfois, les stéréotypes et les rôles de genre perpétués par la société n’encouragent pas les mineurs à jouer, à explorer et à s’exprimer librement. Cependant, ce diagnostic n’a pas lieu si ces manifestations ne génèrent pas de souffrance chez le mineur.

Observer l’évolution et accompagner avec respect

Deux mains qui se tiennent.

Selon les données probantes, seule une partie des enfants qui manifestent un désaccord avec leur genre entretiennent cette dysphorie à l’âge adulte et optent pour un changement de sexe.

Certaines études montrent que plusieurs de ces petits évoluent vers l’homosexualité, sans dysphorie de genre concomitante. En revanche, d’autres manifestent une orientation hétérosexuelle sans présenter non plus cette dysphorie.

Par conséquent, il est essentiel d’agir avec prudence, de procéder à une évaluation individualisée et d’observer l’évolution de chaque enfant.

Dans le cas où le diagnostic est confirmé, le traitement approprié aide le mineur à réduire sa détresse émotionnelle. De même, passer par les changements hormonaux de l’adolescence puisque le développement de certaines caractéristiques sexuelles secondaires typiques du genre peut être évité.

Enfin, si vous pensez que votre enfant est en train de vivre cette expérience, demandez conseil à un professionnel dès que possible. C’est la meilleure façon de l’accompagner avec respect et amour.


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