Comment enseigner l'auto-compassion aux enfants

Enseigner l'auto-compassion aux enfants, c'est favoriser une bonne estime de soi. Apprenez comment l'inculquer à vos enfants dès leur plus jeune âge.

Rédigé et vérifié par la psychologue Maria Fátima Seppi Vinuales.

Dernière mise à jour : 08 juin, 2023

Le jugement que nous nous réservons est généralement beaucoup plus rigide et exigeant que celui que nous appliquons aux autres. Nous acceptons et comprenons souvent que d’autres personnes puissent passer une mauvaise journée, mais nous nous punissons nous-mêmes si nous ne parvenons pas à être souriants au cours de la journée.

Nous minimisons ce qui nous arrive parce que les autres ont toujours un plus gros problème. Ces situations vous sont sûrement familières et laissez-moi vous dire qu’elles ont toutes un dénominateur commun : le manque d’auto-compassion.

En plus du mal que vous cause cette carence, le problème impacte vos enfants puisque c’est ce qu’ils voient quotidiennement à la maison. Par conséquent, ils intériorisent des modèles de comportement rigides, extrêmement critiques et même impossibles à soutenir. Et, à la longue, ils ressentent un sentiment de frustration parce qu’ils ne sont pas bons en maths, en tennis ou en dessin.

Apprendre l’auto-compassion aux enfants, c’est aussi leur apprendre à s’aimer et à s’améliorer sans se punir. Voyons comment faire.

Ce que signifie développer l’auto-compassion

Développer l’auto-compassion implique de reconnaître qu’en tant que personnes, nous allons être exposés à des erreurs, des résultats indésirables et des frustrations. C’est apprendre à admettre que nous ne sommes pas parfaits et à accepter la douleur comme faisant partie de la vie. Surtout, notre propre douleur.

De cette façon, nous allons profiter des différentes situations pour apprendre, nous améliorer et éviter l’anxiété et le stress qui accompagnent l’obligation d’être parfait. De même, nous pourrons nous offrir soutien et gentillesse dans des situations difficiles, au lieu de faire semblant de ressentir le contraire.

Bien sûr, cela ne signifie pas éviter la responsabilité de nos actes, surtout lorsque nous blessons quelqu’un d’autre. Il ne s’agit pas de magnifier ou de dramatiser mais de trouver une juste dose pour accepter nos erreurs, sans être hostile avec nous-mêmes.

Comment enseigner l’auto-compassion aux enfants

Il existe différentes façons d’enseigner l’auto-compassion aux enfants : voici quelques idées.

Soyez un exemple

Dans l’enfance, il n’y a pas de meilleur moyen d’essayer d’inculquer une leçon ou une valeur que par l’exemple. Les enfants nous observent tout le temps, tout simplement. Et ce qu’ils voient est ce qu’ils imitent puis mettent en action.

Si vos enfants sont habitués à entendre leurs parents être durs envers eux-mêmes, ils comprendront que c’est la bonne façon d’établir des relations avec les uns et les autres.

Favorisez une vision équilibrée de la vie

Dans la vraie vie, il y a des succès et des erreurs, de la joie et de la souffrance. Notre existence a de multiples nuances et tout n’est pas parfait et ne se déroule pas toujours comme prévu.

Leur transmettre ce message leur permettra de comprendre que les choses peuvent mal tourner et que ce n’est pas la fin du monde. De cette façon, leur estime de soi ne souffrira pas de leurs erreurs et ils apprendront à gérer la frustration.

Aidez-les à reconnaître leurs forces et leurs faiblesses

L’auto-compassion va aussi de pair avec la connaissance de soi, avec le fait de savoir que nous avons des compétences qui nous aident à nous démarquer et d’autres aspects qui nous favorisent tant. C’est accepter les deux facettes et chercher à faire le contrepoint.

Travaillez leurs émotions pour développer l’auto-compassion

Accompagner les enfants à reconnaître et accepter leurs émotions est un coup de pouce clé pour l’auto-compassion. De plus, cela revient à les aider à identifier ce qui leur arrive et à ne pas s’en vouloir.

Par exemple, un enfant qui vient d’avoir un petit frère peut être jaloux de lui. Lui dire que c’est logique qu’il ressente ça, qu’il ait peur, qu’il soit jaloux est la chose la plus appropriée à faire. Ce message l’aidera à se sentir mieux, à se sentir moins coupable et à s’éloigner de l’idée « d’être un mauvais frère ». De même, cela lui permettra de trouver des alternatives pour ne pas ressentir cela et il apprendra à gérer cette émotion.

Évitez les comparaisons

Bien souvent, nous nous évaluons à la lumière de ce que sont et font les autres. Mais nous commettons l’erreur de ne mesurer que leurs réalisations, sans tenir compte des conditions et du contexte qui entourent chacun.

L’auto-compassion se développe aussi en acceptant ce que chacun peut faire et en apprenant des bons exemples ; mais toujours d’un point de vue positif et non par frustration de ne pas se sentir capable de réaliser quelque chose.

Apprenez-leur à ne pas se juger eux-mêmes, mais bien leur comportement

Ce n’est pas la même chose de dire « tu aurais pu être plus responsable avec ce que tu avais à faire » que de dire « tu es irresponsable ». Évitez les qualificatifs et les étiquettes car ils se transforment en charges très lourdes et difficiles à abandonner en cours de route.

Arrêtons d’être nos propres bourreaux

En général, nous avons des mots d’encouragement et de consolation pour un être cher ou un ami : « Tu en es capable ! », « Tu as essayé et c’est déjà beaucoup ! »

Cependant, combien de fois vous parlez-vous avec une telle gentillesse ? Combien de fois vous êtes-vous jugé « inutile » ou « incapable » ? Sûrement plus de fois que vous ne le souhaiteriez. Par conséquent, vous devez apprendre à vous traiter comme vous traitez les autres.

C’est la première étape pour améliorer notre qualité de vie et aussi pour favoriser une meilleure éducation affective de nos enfants. Commencez dès aujourd’hui !