Faites attention à la réussite et au développement. Ce conseil est valable car la notion de retard psychomoteur implique, à titre de diagnostic provisoire, que les acquis développementaux d’un enfant donné au cours de ses 3 premières années de vie apparaissent avec une séquence lente pour son âge ou qualitativement altérés.
La première question que nous devons nous poser est : quel professionnel doit effectuer le diagnostic des troubles de développement ? Si vous soupçonnez que votre enfant présente un certain retard psychomoteur, l’idéal est qu’il soit évalué par un spécialiste, qui sera plus objectif qu’un membre de la famille.
Mon enfant souffre-t-il d’un retard psychomoteur?
Quand il s’agit de nos enfants, il est probable que nous ne soyons pas très objectifs et exagérons ou minimisons certaines appréciations. Cependant, il est essentiel de savoir si l’enfant au cours des trois premières années de sa vie ne parvient pas à développer ou à atteindre des objectifs tels que marcher, jouer ou parler.
Dans tous les cas, rappelez-vous que le pédiatre de soins primaires (PC) est le professionnel le plus approprié pour surveiller le développement de l’enfant. Son rôle est crucial car il peut poser un diagnostic précoce.
Les sociétés scientifiques recommandent que tous les enfants passent un examen régulier appelé dépistage du retard de développement. En ce sens, il doit être fait dans le cadre de visites chez le pédiatre. Le test est crucial pour évaluer le développement psychomoteur de votre enfant.
Le retard psychomoteur global comprend non seulement les acquisitions motrices, mais également la vitesse à laquelle apparaissent les compétences de communication, de jeu et de résolution de problèmes adaptées à l’âge.
Dans ce cas, il est concevable qu’un retard psychomoteur persistant dans ces premières années puisse annoncer un futur diagnostic de retard mental. À d’autres occasions, le retard n’est manifeste que dans un domaine précis. Comme les acquisitions posturo-motrices (souvent accompagnées d’anomalies qualitatives du tonus musculaire), le langage ou les habiletés d’interaction sociale.
Surveiller les signes de retard psychomoteur
L’impression clinique de retard psychomoteur survient généralement au cours des premiers mois de la vie en vérifiant la disproportion entre le développement observé et celui attendu pour l’âge. En effet, certains enfants atteints d’encéphalopathie présentent très tôt des troubles du comportement et des signes d’anomalie neurologique, dès les premiers jours de la vie.
La preuve d’un retard psychomoteur commence dans certains cas par un événement pathologique qui provoque des lésions cérébrales. Il existe des syndromes épileptiques précoces (syndrome de West, épilepsie myoclonique sévère du nourrisson…) qui entraînent ensuite un retard psychomoteur.
D’autres fois, les épilepsies des premières années sont symptomatiques de lésions cérébrales préexistantes. De nombreux enfants atteints de déficience mentale légère «ont atteint» les premiers jalons du développement psychomoteur avec une relative normalité. De plus, ce n’est qu’après la deuxième année que le retard de langage et les habitudes de jeu deviennent apparents.
En effet, les consultations d’enfants d’âge préscolaire pour retard de langage, d’apprentissage ou de sociabilité sont fréquentes. Elles conduisent souvent à la découverte d’un retard psychomoteur général suivi de la confirmation d’un retard mental léger ou modéré.
Il existe certaines choses dont il faut être conscient pendant les trois premières années de la vie de votre enfant. Nous exposons ici une partie des recommandations proposées par l’Association Espagnole de Pédiatrie. Ce sont des conseils que vous pourriez éventuellement rappeler à votre médecin:
Après la naissance:
- Il est nécessaire que le médecin évalue les facteurs de risque possibles.
- Pratiquer l’examen neurologique et comportemental.
- Observer la motricité spontanée, qui fait référence aux mouvements généraux.
- Dépister les pertes auditives (otoémissions acoustiques, audiométrie des potentiels évoqués auditifs du tronc cérébral), l’hypothyroïdie et les troubles métaboliques les plus fréquents.
2-3 mois:
- Pratiquer l’examen neurologique et comportemental.
- Observer la motricité spontanée et/ou examen neurologique classique.
- Eventuellement, un deuxième test auditif, s’il y a encore suspicion de perte auditive ou de facteurs de risque particuliers.
- Évaluer l’environnement familial et social.
4-6 mois:
- Pratiquer l’examen neurologique et comportemental en portant une attention particulière aux réactions posturales du cou et du tronc, à la manipulation, au comportement visuel et aux interactions sociales précoces.
- Dépistage de la phorie oculaire.
7-10 mois:
- Pratiquer l’examen neurologique et comportemental avec une attention particulière à la position assise stable, à la manipulation.
- Compétences de représentation de base, y compris la permanence des objets, les jeux “apparaître-disparaître”.
- Babillage imitatif et premières syllabes.
12-14 mois:
- Pratiquer l’examen neurologique et comportemental avec une attention particulière à la modalité de mouvement autonome, à l’apparence de la démarche.
- Manipulation à la pince pouce-index.
- Soins articulaires.
- Gestes proto-déclaratifs et premiers mots.
Examens de dépistage de retard psychomoteur à 18-20 mois:
- Pratiquer l’examen neurologique et comportemental en portant une attention particulière à la qualité de la marche autonome, à l’utilisation de la cuillère et du verre.
- Jeu symbolique et fictif, compétences intersubjectives.
- Évaluer le lexique, attention à la compréhension et au vocabulaire. A cet âge l’enfant doit exprimer plus de 50 mots.
Il est donc intéressant de demander aux parents d’évoquer une liste de différents mots qu’ils ont entendus chez leur enfant. Ensuite, si nous multiplions par deux le nombre de mots retenus, nous serons assez proches du nombre réel de termes différents que l’enfant utilise dans son expression.
24-36 mois:
- Pratiquer un examen neurologique et comportemental en portant une attention particulière à la qualité de la marche et de la course.
- Connaissance de base du schéma corporel.
- Essayer d’utiliser un crayon.
- Reconnaissance d’images.
- Début de syntaxe (sujet-verbe-objet, quelques déterminants et début d’inflexions verbales).
- Jeu de fiction et tromperie.
- Comportement social à la maison et à la garderie.
Désormais, vous pourrez deviner si votre enfant souffre ou non d’un retard psychomoteur. Dans tous les cas, il est toujours indispensable de se rendre chez le médecin afin qu’il puisse vous donner son avis.