L’anxiété peut être une réponse typique ou attendue face à la complexité de l’adolescence. Cependant, différentes études montrent une augmentation de l’anxiété chez les adolescents.
L’influence des réseaux sociaux, la pression exercée par l’opinion du groupe de pairs et les attentes démesurées des adultes sont parmi les causes qui expliquent sa croissance. Voyons ses symptômes pour en reconnaître les signes avant-coureurs et découvrons comment nous pouvons accompagner les ados.
Anxiété chez les adolescents
En premier lieu, l’anxiété est une réponse adaptative dont la base émotionnelle est la peur, qui nous permet d’activer des défenses ou des mécanismes de fuite face à une situation que nous percevons comme alarmante.
Cependant, lorsqu’elle devient une réponse habituelle à tout ce qui nous arrive, elle est dysfonctionnelle puisqu’elle nous empêche d’évaluer correctement une situation ; nous vivons alors en état d’alerte.
L’anxiété est présente à l’adolescence en raison des caractéristiques et des défis de cette étape de la vie. Par exemple, la construction identitaire, la recherche d’autonomie et l’acceptation des pairs sont très importantes et peuvent générer des hauts et des bas émotionnels.
De plus, individuellement, cela dépend d’une certaine prédisposition génétique et d’une vulnérabilité au stress et à l’anxiété. Même à l’adolescence, certains troubles ou problèmes apparaissent pour la première fois et persistent plus tard à l’âge adulte.
Mais pourquoi l’anxiété a-t-elle augmenté chez les adolescents ?
Si l’on s’interroge sur la raison de l’augmentation de l’anxiété chez les adolescents, il est important de prendre en compte plusieurs variables.
L’une d’elles a à voir avec les aspects de « cette époque », qui inclut l’influence et l’exposition des réseaux sociaux. Obtenir un like et avoir de nombreux abonnés crée à la fois des attentes et une dépendance.
C’est le fameux « qu’en dira-t-on » mais boosté à une échelle beaucoup plus large et ingérable. Ainsi, l’estime de soi, l’acceptation et l’évaluation sont sous surveillance constante.
On retrouve aussi le rythme vertigineux actuel, qui amène les adolescents à avoir un programme d’activités chargé, ainsi que la pression de se démarquer et de réussir, de l’école au sport, en passant par les cours de langue et les obligations scolaires. Il y a donc peu de temps pour le repos et les loisirs. Tout exige une réponse et la demande est maintenant.
Enfin, l’augmentation de l’anxiété chez les adolescents doit également être observée à partir de la période post-pandémique. Depuis 2020 et jusqu’à il y a quelques mois, ce climat d’incertitude, de chiffres alarmants et de restrictions prévalait toujours.
L’interruption brutale des routines, avec son influence conséquente sur le sommeil et l’alimentation, la soudaineté de l’isolement, la perte de membres de la famille, l’impact socio-économique dans chaque foyer : ce ne sont là que quelques-uns des ravages de la pandémie, avec des effets sur un psychisme adolescent encore en construction.
Nous vivons à une époque où les conséquences sur la santé mentale des jeunes sont visibles dans l’anxiété et ses multiples manifestations : anxiété généralisée, phobie sociale et troubles paniques, pour n’en nommer que quelques-unes.
Les symptômes de l’anxiété à l’adolescence
L’anxiété est adaptative à un niveau tolérable. Lorsqu’elle devient chronique et omniprésente, elle devient désagréable et affecte la vie quotidienne. Certains des symptômes de l’anxiété à l’adolescence auxquels nous devrions prêter attention sont les suivants :
- Nervosité, hyperactivité.
- Peur, vigilance et inquiétude.
- Sautes d’humeur fréquentes, irritabilité.
- Changements ou difficultés dans le rendement scolaire.
- Difficultés à dormir.
- Posture raide, comme une tension musculaire.
- Problèmes de concentration, de démarrage et de finition d’une tâche.
- Gêne ou plaintes dues à des symptômes somatiques : maux de tête, maux de ventre.
Comment accompagner un adolescent anxieux ?
Il y a différents aspects à prendre en compte pour accompagner un adolescent anxieux.
Validez ce qu’il ressent
Si l’on considère que les adolescents recherchent l’acceptation, ne pas savoir ce qu’ils ressentent équivaut à fermer la voie d’accès à ce qui leur arrive. Par conséquent, si nous remarquons qu’ils traversent une période difficile, la première chose à faire est de comprendre cette situation.
Evitons les phrases comme « ça va passer » ou « ce n’est pas si grave ». Même lorsqu’on les dit avec de bonnes intentions, nous pouvons leur faire sentir que nous minimisons la situation.
Créer des espaces de dialogue
Parfois, nous avons la sensation que les adolescents sont enfermés dans leur monde et qu’ils ne veulent pas de nous. Cependant, il est bon de s’interroger sur la manière dont nous nous approchons d’eux.
Comment et que demandons-nous ? Que répondons-nous quand ils nous parlent ? Est-ce que nous leur parlons comme des « adultes qui font la leçon » ou est-ce que nous essayons de « redevenir des adolescents », en essayant de comprendre ce qu’ils ressentent et d’offrir une réponse appropriée ?
Il est également commode que nous recherchions une atmosphère plus intime, dans laquelle ils sont détendus et dans des endroits où ils se sentent à l’aise. Ce n’est pas la même chose de parler au dîner, devant le reste de la famille, que d’aller dans sa chambre. Une bonne façon d’ouvrir le dialogue est de partager comment s’est passée notre journée, comment nous nous sommes sentis et en étant « réels ».
Faire preuve de respect et de compréhension
Ce qui, pour nous, semble « super facile » à résoudre peut être un parcours du combattant pour eux. Pour cette raison, il est important de respecter leur temps, de suivre leurs processus et de comprendre leur pas à pas.
Demander une aide professionnelle
Même si nous pouvons aider, tout ne repose pas entre nos mains. Il existe des situations plus complexes qui nécessitent l’intervention de professionnels adaptés.
Par exemple, les troubles alimentaires, avec des cadres telles que la boulimie et l’anorexie, peuvent montrer une pression pour l’image corporelle, une difficulté à faire face au stress et une foule de situations qui doivent être traitées de manière globale. En ce sens, en cas de doute, il est toujours préférable de consulter des experts sur le sujet et de ne pas minimiser la situation.
Penser à nous
Tant dans le cas des enfants que des adolescents, lorsque nous détectons qu’il leur arrive quelque chose, nous devons aussi réfléchir sur nous-mêmes.
Parfois, nous pouvons être trop rigides ou exigeants par rapport à leurs activités, aux attentes que nous plaçons sur eux, à la pression que nous leur transmettons, etc. Cela nous permet de « réajuster » notre modèle parental à la personne en face de nous, comme dans un juste équilibre.
D’autre part, et peut-être en relation avec d’autres problèmes, nous pensons souvent : «je ne l’ai pas vu venir ». L’objectif n’est pas de condamner ou de porter des jugements, mais plutôt de réfléchir à ce que nous avons pu ignorer et comment nous pouvons agir désormais.
Parfois, nous tombons dans l’illusion qu’ils n’ont plus besoin de nous et qu’ils sont autosuffisants. D’autres fois, c’est notre propre rythme de travail qui nous empêche de suivre de près ce qui se passe à la maison. Quelle qu’en soit la cause, il s’agit peut-être aussi de « sauver » notre rôle d’adulte référent et accompagnateur.
Bibliographie
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