Aider vos enfants à comprendre le sens de la justice

Pour les enfants, le concept de bien et de mal change au fur et à mesure qu'ils grandissent. Mais l'orientation parentale sera toujours nécessaire pour leur faciliter la tâche.
Aider vos enfants à comprendre le sens de la justice
Elena Sanz Martín

Rédigé et vérifié par la psychologue Elena Sanz Martín.

Dernière mise à jour : 20 décembre, 2022

Tous les pères et mères ont entendu leurs enfants dire à d’innombrables reprises que “ce n’est pas juste !”. Que ce soit parce qu’un autre a obtenu un privilège qu’ils n’ont pas, que nous avons appliqué une punition ou une conséquence à sa mauvaise conduite ou simplement parce que nous l’avons sorti du bain plus tôt qu’il ne le voulait.

Mais pour comprendre les revendications d’un enfant, nous devons d’abord comprendre comment le sens de la justice se développe chez les enfants.

La famille a un rôle essentiel dans l’éducation morale et les valeurs des jeunes. Il a été démontré que cela se fait par la socialisation, par l’interaction avec d’autres êtres humains. De cette façon, les enfants en viennent à comprendre les normes sociales et à développer un sens de ce qui est bien et mal. Comment pouvons-nous leur faciliter la tâche ?

Le sens de la justice chez les enfants

Selon l’étape de la vie où se trouvent nos enfants, leur conception de la justice sera différente. D’importants auteurs tels que Piaget et Kohlberg ont apporté des contributions intéressantes à la compréhension de ce processus.

Des enfants dos à dos.

Première étape

Par exemple, jusqu’à l’âge de quatre ans, les enfants n’ont pas de réelle conception de la morale. Pour eux, tout ce qu’ils aiment ou désirent est juste, tandis que tout ce qu’ils n’aiment pas ou ne désirent pas est injuste.

Il est donc fréquent que les enfants disent qu’il n’est pas juste de les obliger à quitter le parc alors qu’ils s’amusent tant, ou qu’il est injuste de devoir enlever leur costume de pirate pour enfiler leur uniforme scolaire.

Ils ne comprennent toujours pas les conventions sociales et ne peuvent pas non plus déduire la nécessité de ce que nous leur demandons de faire. C’est l’incapacité d’être soi-même, de satisfaire ses désirs immédiats de se soumettre à ce que les autres lui dictent d’associer à l’injustice.

Deuxième étape (réalisme moral)

Plus tard, de cinq à huit ans environ, les enfants entrent dans la phase de réalisme moral. À l’heure actuelle, ils comprennent que les règles sont quelque chose qui est imposé de l’extérieur par des figures d’autorité telles que les parents, les enseignants ou Dieu.

Ils partent du principe que les règles sont absolues et que le non-respect de celles-ci doit toujours être sanctionné, quelle que soit l’intention qui se cache derrière la transgression. Ainsi, on peut trouver des enfants qui demandent que leur petit frère soit puni pour avoir renversé du jus sur son T-shirt, même si ce n’était pas intentionnel.

Troisième étape (relativisme moral)

Enfin, dès l’âge de neuf ans, les enfants comprennent que les règles sont des accords entre les personnes et que c’est un acte volontaire que d’y adhérer pour garantir un bien commun. De même, ils commencent à prendre en compte les intentions des gens ainsi que les résultats de leurs actions. Et ils comprennent que les règles peuvent être assouplies et remises en question.

Des clés pour aider les enfants à comprendre le sens de la justice

Tous les enfants passeront par ce processus au cours de leur développement, bien que le rythme personnel de chaque enfant puisse varier. Cependant, étant donné l’importance de la socialisation dans le développement moral, les actions prises à la maison aideront ou entraveront la compréhension de l’enfant du sens de la justice. Comment pouvons-nous les aider ?

Une mère disputant son fils.
  • Même s’ils sont petits et que nous pensons qu’ils ne peuvent pas le comprendre pleinement, essayons toujours de leur expliquer le raisonnement qui sous-tend les règles que nous imposons. Il n’a pas besoin de dormir “parce que papa ou maman le dit”, mais parce qu’il a besoin de se reposer pour aller à l’école le lendemain matin.
  • Il faut établir des tours (par exemple, mettre la table) et attribuer des responsabilités égales à tous les membres du ménage. De cette manière, les enfants comprendront naturellement que suivre les règles et travailler ensemble est dans l’intérêt de tous et que c’est quelque chose que nous faisons pour le bien commun.
  • Laissez-les remettre en question les règles, développer leur esprit critique et exprimer leurs opinions. Écoutons leurs arguments, expliquons et négocions avec eux au lieu de les imposer.

Rappelons que, en tant que parents, notre objectif n’est pas de faire obéir nos enfants, mais d’intérioriser des valeurs et de les suivre par conviction. Pour ce faire, le meilleur outil dont nous disposons est notre exemple et des relations familiales saines dans lesquelles le respect et la confiance sont primordiaux.


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  • Hersh, R. H., Reimer, J., & Paolitto, D. P. (1984). El crecimiento moral: de Piaget a Kohlberg (Vol. 34). Narcea Ediciones.
  • Vásquez, A. E. D., & Ricapa, E. (2010). Relación entre los tipos de familia y el nivel de juicio moral en un grupo de estudiantes universitarios. Revista de investigación en psicología13(2), 153-174.

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