Problèmes courants qui surviennent lors du diagnostic du TDAH

L'un des problèmes découlant d'un diagnostic de TDAH chez les enfants est lié avec la surmédication ou avec son choix comme seul traitement. Découvrez d'autres problèmes.

Les diagnostics ont un double visage. D’une part, cela nous permet de mettre un nom sur ce qui se passe et que nous ne savons pas expliquer. De plus, ils sont un point de départ à partir duquel de nouvelles voies s’ouvrent qui nécessitent d’autres compétences et techniques pour pouvoir résoudre le problème qui nous afflige. D’autre part, ils nous présentent une série de défis qui nous font réaliser que l’affaire n’est pas terminée. Voyons quels sont les problèmes les plus courants lors du diagnostic du TDAH chez les enfants.

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Qu’est-ce que le trouble déficitaire de l’attention chez les enfants?

Lorsque nous parlons de trouble déficitaire de l’attention, avec ou sans hyperactivité (TDAH), nous nous référons à l’un des diagnostics les plus fréquents chez l’enfant. Bien que la prévalence varie selon la méthodologie utilisée, il est généralement admis qu’elle est présente chez 5 % de la population pédiatrique. Avec une incidence plus élevée chez les garçons que chez les filles.

Bien qu’il ne soit pas encore possible de déterminer ce qui cause le TDAH, on sait qu’il s’agit d’un trouble neurobiologique multifactoriel qui produit certaines altérations du cortex préfrontal du cerveau. Y sont concentrées les fonctions dites exécutives, qui nous permettent de maintenir l’attention et la concentration, de faire appel à la mémoire, de planifier, de prendre des décisions, de contrôler les impulsions et de réguler les émotions, entre autres.

En raison de tous les aspects de la vie que conditionne le TDAH, il est important de parvenir à un diagnostic précis et opportun, afin de mieux accompagner les enfants. Tant dans leurs processus d’apprentissage, que dans le reste des activités de la vie quotidienne.

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Les problèmes les plus fréquents qui surviennent lors du diagnostic du TDAH chez les enfants

Tout diagnostic atteint de manière responsable déclenche une série de questions. En même temps, il donne lieu à l’apparition d’émotions nouvelles et diverses. A la pose de défis et aux inconvénients de la mise en œuvre des changements.

Une femme qui s'occupe d'un jeune garçon.

1. Difficultés à prendre une décision sur le diagnostic

Parfois, il existe des caractéristiques communes entre les différentes pathologies neurodéveloppementales qui génèrent une confusion lors de la définition du diagnostic. Bon nombre des symptômes considérés comme atypiques à un moment donné de la vie sont attendus jusqu’à un certain âge de développement.

Pour les deux problèmes, il est nécessaire d’appliquer un ensemble de tests de diagnostic, allant des entretiens avec l’enfant, les parents et les enseignants, aux tests de vision et d’audition ou aux évaluations psychométriques. Ainsi, la définition de l’état présenté par le mineur est précisée et certains doutes sur les diagnostics différentiels sont levés. Parmi les plus courants, on mentionne les troubles du comportement, les troubles d’apprentissage et les troubles du spectre autistique, entre autres.

2- Le surdiagnostic

Il existe aussi une réalité à laquelle on ne peut pas échapper. C’est l’excès de diagnostics de TDAH chez les enfants. Même lorsqu’ils ne répondent pas aux critères nécessaires pour définir cette condition. Il convient de noter que tous les enfants agités ne sont pas hyperactifs. En effet, la capacité de maintenir l’attention est une compétence qui mûrit progressivement chez les plus petits.

3- Tourbillon émotionnel

Même si le fait de savoir que notre fils a reçu un diagnostic de TDAH procure une certaine tranquillité d’esprit par rapport à l’incertitude, il est également vrai que cela déclenche certaines angoisses et peurs. Mon enfant pourra-t-il mener une vie normale ? Sera-t-il capable d’étudier ou de travailler à l’avenir ?

4- Diagnostic de TDAH et surprotection

Une fois qu’une famille reçoit un diagnostic, surtout s’il s’agit d’un jeune enfant, tous les adultes proches ont tendance à être surprotecteurs. Ils sont tellement soucieux d’éviter la souffrance qu’ils cherchent à la conserver dans une sorte de “boîte de verre”.

Cependant, à la fin de l’histoire, la prophétie auto-réalisatrice s’accomplit. Nous le protégeons parce que nous ne voulons pas qu’il soit exclu de l’environnement et en souffre. Toutefois, il finit isolé et affecté par la même cause.

5- Difficultés avec les médicaments

Lorsque le traitement du TDAH comprend des médicaments, il peut y avoir des problèmes d’adhésion (ou d’observance) à cette stratégie procédurale. Cela peut survenir pour diverses raisons. Soit parce que l’enfant ne les assimile pas bien, soit à cause des effets secondaires qu’ils provoquent. Ou parce qu’il n’y a pas de suivi de la part de la famille.

D’un autre côté, on fait parfois l’erreur de considérer les médicaments comme la seule façon d’aborder le TDAH. Bien qu’important, ce n’est pas suffisant. Les patients avec ce diagnostic doivent suivre des thérapies de différents types pour travailler sur les compétences nécessaires afin de réaliser leurs activités et tâches quotidiennes.

Une femme qui rit avec un jeune garçon.

6- Obstacles pour accompagner l’enfant

Le TDAH est une condition très répandue et étudiée. Cependant, cela ne signifie pas que les parents ou les éducateurs disposent de ressources suffisantes pour accompagner l’enfant dans ses processus de développement et d’apprentissage. Ainsi, lors de la planification de l’approche, nous devons également penser au rôle de la famille et de la communauté éducative et leur apporter un soutien.

7- L’impact sur les enfants

Recevoir un diagnostic permet d’aider le petit à faire face à son état. Mais il génère aussi un impact sur l’estime de soi, sur les “étiquettes” sociales, sur la relation avec les pairs ou avec les enseignants. Il faut être attentif pour pouvoir offrir un soutien et un amour inconditionnel.

Le diagnostic de TDAH est aussi un signal d’alarme pour le monde des adultes

Presque à chaque fois qu’une problématique impliquant la population enfantine est abordée, il est également important de se pencher sur la réalité ou le corrélat de ceux qui accompagnent leur éducation. Ce n’est pas dans l’intention d’accuser ou de blâmer qui que ce soit. Mais plutôt d’accompagner et de fournir les outils nécessaires pour faire face au problème.

En ce sens, il est vrai que le TDAH chez l’enfant correspond à un trouble d’origine neurologique. Cependant, nous ne pouvons pas penser que nous vivons dans un environnement où notre rythme quotidien, nos exigences, nos consommations et notre façon de traiter le monde n’ont pas d’impact. Au contraire, cela influence et se propage. Ainsi, on s’attend souvent à ce que les enfants soient capables de prêter attention à un cours traditionnel et de s’asseoir sur un siège pendant des heures. Ou d’arriver de bonne humeur le soir après une journée complète d’activités.

C’est pourquoi un diagnostic de TDAH implique aussi un “arrêt” dans le monde adulte. Il nous invite à renouer avec d’autres rythmes, à respecter le temps. A comprendre qu’il y a des processus qui nécessitent un “ici et maintenant”. Enfin, nous devons être les premiers à nous autoréguler afin d’apprendre aux enfants à le faire.

Bibliographie

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