Ce que nous appelons la pensée comprend une série de fonctions cognitives diverses. De la planification et de l’analyse à la génération d’idées et à la prise de décisions, il existe de nombreuses tâches que l’esprit met en place au quotidien. Au fur et à mesure que les enfants grandissent et que leur cerveau mûrit, ils font progresser et affinent ces processus. Cependant, il y en a un qui n’est pas toujours correctement pris en compte : la pensée latérale.
Avant de vous dire en quoi elle consiste, il faut savoir que c’est un outil fondamental, non seulement dans l’enfance mais tout au long de la vie. Elle permet en effet d’apprendre de manière plus agréable et significative, de trouver la solution à différents problèmes et même d’améliorer les relations sociales. Chaque parent souhaite que son enfant profite de ces avantages mais, pour cela, il est important de lui apprendre à utiliser la pensée latérale.
Qu’est-ce que la pensée latérale ?
Ce concept a été proposé par le psychologue Edward de Bono en 1969 et est compris par opposition à la pensée verticale. Celle-ci, qui est celle que nous connaissons et utilisons tous le plus, est logique et linéaire. Elle part d’une série de connaissances antérieures, suit une séquence et arrive à une solution unique. C’est ainsi qu’on nous apprend à penser à l’école traditionnelle et que nos propres parents nous l’ont appris.
En revanche, la pensée latérale est créative, chaotique et spontanée. Elle s’ouvre sur différentes perspectives et de multiples solutions, et c’est pourquoi elle est synonyme d’innovation. C’est ce que nous appelons « sortir des sentiers battus » et c’est une façon de penser très typique des enfants. Ils osent explorer, expérimenter et découvrir toutes les alternatives. Cependant, à mesure qu’ils vieillissent, il est courant que nous les conduisions sur la voie de la pensée verticale.
Bien sûr, ces processus sont nécessaires et la pensée logique est incontestablement utile au quotidien. En fait, l’esprit humain est conçu pour s’appuyer sur ce qu’il sait déjà pour prendre des décisions et tirer des conclusions rapides. C’est ce que nous appelons des heuristiques de pensée ou des raccourcis mentaux, qui nous sont d’une grande utilité. Cependant, il est important d’équilibrer cette convergence avec une pensée plus divergente.
Comment stimuler la pensée latérale chez les enfants ?
Comme nous l’avons dit, les enfants ont tendance à être créatifs et spontanés, bien qu’il existe des différences individuelles. Cependant, pour exercer une pensée latérale, nous devons les encourager à faire preuve de créativité délibérée, c’est-à-dire qu’ils puissent y recourir volontairement pour résoudre un problème. Pour cela, nous pouvons appliquer diverses directives.
Donner à l’enfant un rôle actif dans son apprentissage
Un véritable apprentissage significatif ne se produit pas lorsque l’enfant reçoit passivement des informations d’un adulte, mais lorsqu’il se les approprie ; et cela peut se faire de plusieurs façons. Permettre aux tout-petits d’expérimenter, d’explorer, d’interagir avec les matériaux et de tester leurs propres hypothèses sont d’excellents moyens de contribuer à leur réflexion latérale.
Être moins directif
Les adultes ont tendance à diriger les enfants en permanence : nous leur disons comment les choses se passent, comment ils doivent se comporter et quelles mesures prendre à chaque instant. Cela encourage l’obéissance, la routine et la pensée logique, mais freine la créativité et la spontanéité. Pour cette raison, il est positif de donner aux enfants une plus grande autonomie et de les encourager à réfléchir et à parvenir à leurs propres réponses et conclusions.
Par exemple, au lieu de donner des instructions, nous pouvons demander : comment penses-tu que nous pourrions faire cela ?, comment pouvons-nous résoudre ce problème ? ou quelles sont tes idées pour atteindre cet objectif ?
Enseigner des dynamiques et des stratégies utiles
Certaines dynamiques peuvent être très utiles pour les enfants lorsqu’ils utilisent la pensée latérale. Celles-ci peuvent se pratiquer à la maison ou à l’école dans un premier temps mais, avec le temps, elles feront partie des ressources propres à l’enfant. De cette façon, il les aura assimilées et saura les utiliser quand il en aura besoin.
L’un des plus efficaces est le brainstorming. Ce dernier est particulièrement efficace lorsque les enfants sont bloqués au moment de résoudre un problème ou de prendre une décision. Au lieu de revenir sur les mêmes réflexions, l’idée est de proposer toutes les solutions qui viennent à l’esprit, aussi folles ou fantaisistes soient-elles.
Une autre des techniques les plus utiles et les plus amusantes est connue sous le nom de « 6 chapeaux de la réflexion ». Vous pouvez en savoir plus sur elle dans cet article.
Pratiquer des exercices et des jeux
Enfin, nous pouvons soutenir la pensée latérale des enfants en proposant des puzzles, devinettes et autres jeux qui aident à éveiller leur ingéniosité et leur originalité. Vous pouvez trouver plusieurs options sur Internet, ainsi que dans les livres d’activités pour enfants. Vous pouvez aussi créer vos propres propositions : il vous suffit de raconter une situation dans laquelle il y a plusieurs options et de demander à votre enfant de lister toutes celles qui lui viennent à l’esprit.
Par exemple : à quoi peut servir une boîte d’allumettes ? Les réponses peuvent aller de l’utiliser comme récipient pour planter une lentille, de l’utiliser comme boîte à bijoux pour les boucles d’oreilles et les bagues, ou de la placer en tant que table dans une boîte de poupée.
La pensée latérale est un outil permanent
Bref, il s’agit d’aider les enfants à comprendre qu’il n’y a pas toujours une seule solution valable. Il n’y a donc aucune raison de s’en tenir à la première option qui vient à l’esprit. Il s’agit de les encourager à être originaux dans leur réflexion, à développer leur ingéniosité et à penser et proposer par eux-mêmes, au-delà de ce qu’ils savent déjà ou de ce qu’on leur a dit.
La capacité d’utiliser la pensée latérale leur sera très utile dans leurs années scolaires et dans leurs relations personnelles car elle les rendra plus empathiques et tolérants en leur permettant de voir différentes perspectives. Mais, en plus, c’est une ressource très appréciée et demandée dans le monde professionnel ; c’est pourquoi, à l’avenir, elle sera très utile.
Bibliographie
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- De Bono, E. (1970). Lateral thinking. New York.
- Gigerenzer, G., & Gaissmaier, W. (2011). Heuristic decision making. Annual Review of Psychology, 62, 451–482. https://doi.org/10.1146/annurev-psych-120709-145346