Les symptômes d’une fausse couche

Les saignements sont un signe d'avertissement pour la femme enceinte. Découvrez quels sont les autres symptômes d'une éventuelle fausse couche.

Les avortements spontanés sont l’une des complications les plus fréquentes des grossesses, affectant jusqu’à 20% des grossesses. Mais comment savoir si nous sommes confrontés à une fausse couche imminente ou tardive? Aujourd’hui, nous évoquons les symptômes les plus évocateurs d’une fausse couche.

Qu’est-ce qu’une fausse couche?

Tout d’abord, nous devons clarifier ce que nous voulons dire lorsque nous parlons de fausse couche. Selon la Société Européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie (ESHRE), il s’agit de l’interruption naturelle de la grossesse (non provoquée ou induite de l’extérieur) dans les 20 premières semaines suivant la conception.

Les causes sont variées. Lorsqu’elles surviennent sporadiquement, elles sont attribuées à un échec du développement de l’embryon. En revanche, les fausses couches à répétition (3 ou plus) peuvent être liées à des pathologies maternelles, comme un dysfonctionnement immunitaire ou des changements hormonaux.

Une femme sur les toilettes qui souffre de maux de ventre;

Symptômes suggérant une fausse couche

Il convient de préciser que les fausses couches peuvent survenir de manière symptomatique ou passer complètement inaperçues pour la femme enceinte. Détaillons maintenant les manifestations les plus courantes qui accompagnent l’interruption de grossesse :

  1. Contractions abdominopelviennes ou coliques.
  2. Saignements vaginaux foncés.
  3. Expulsion des tissus embryonnaires (parfois considérés comme des caillots gélatineux).
  4. Hypotension et sensation d’évanouissement (surtout si le saignement est très abondant).

Symptômes collatéraux

Si, en plus des manifestations mentionnées ci-dessus, la femme enceinte présente l’un des signes ou symptômes suivants, elle pourrait être confrontée à un avortement septique (ou infecté) :

  • Fièvre.
  • Pertes vaginales purulentes.
  • Tachycardie.
  • Peau et muqueuses pâles.

Si vous soupçonnez un avortement septique, il est préférable de consulter immédiatement un médecin.

Fausses couches symptomatiques

Par ailleurs, il existe des cas où les fausses couches se produisent sans aucun type de manifestation clinique. À d’autres occasions, le symptôme le plus frappant est la disparition des inconforts typiques de la grossesse, dus à la normalisation des niveaux hormonaux.

Les saignements vaginaux n’indiquent pas toujours une fausse couche

Tous les saignements vaginaux qui surviennent pendant la grossesse n’impliquent pas la perte de l’embryon. Il existe également d’autres conditions de santé qui conditionnent l’apparition de ce symptôme et qu’il convient également d’évaluer :

  • Grossesse extra-utérine.
  • Hématome sous-chorionique : il s’agit d’une cause fréquente de saignement dans la première moitié de la grossesse (elle survient dans jusqu’à 11 % des grossesses normales ). La perte de sang est légère et est souvent même détectée lors d’une échographie de contrôle.
  • Maladies cervicales (cervicite infectieuse, polypes cervicaux, ectropion et dysplasie). Toutes peuvent présenter des saignements vaginaux, surtout après un rapport sexuel.
  • Maladie trophoblastique gestationnelle : elle est peu fréquente, mais doit être suspectée chez les femmes âgées ou ayant des antécédents d’avortement.
  • Traumatisme maternel.

Une femme qui pleure sur son lit d'hôpital.

Complications d’une fausse couche

Lors d’un avortement spontané, les restes embryonnaires ne sont pas toujours complètement éliminés. Dans ce contexte, le tableau peut se compliquer et avoir des conséquences potentiellement graves pour la mère :

  • État septique. Il peut arriver qu’une infection intra-utérine soit à l’origine de l’avortement (qu’on appelle avortement septique). Ou il se peut que les restes embryonnaires retenus soient colonisés par des germes. Dans les deux cas, une infection systémique peut survenir chez la mère, capable d’affecter ses organes vitaux.
  • Maladie intravasculaire disséminée (CIVD). C’est la production excessive et anormale de thrombine et de fibrine dans le sang, qui favorise le développement de caillots et de thrombose. Mais si la maladie progresse rapidement, elle prédispose à des hémorragies sévères.
  • Lacérations cervicales, surtout lorsque l’avortement est instrumental.
  • L’hématométrie. C’est l’accumulation de sang dans l’utérus qui ne peut être éliminé par le col cervical.

Que faire si vous suspectez une fausse couche et à quoi vous attendre par la suite ?

Si la femme présente des symptômes évoquant une fausse couche, elle doit immédiatement consulter un obstétricien-gynécologue pour un contrôle. Dans ce cadre, le professionnel est susceptible de demander des examens complémentaires. Tels qu’une échographie et une prise de sang, pour corroborer et déterminer le traitement nécessaire.

La prise en charge thérapeutique dépendra du type et de l’état général de la femme enceinte. Il existe toutefois deux alternatives possibles :

  • Prise en charge médicale : consiste en l’administration d’un médicament appelé Misoprostol, qui génère des contractions utérines et une dilatation cervicale. De sorte que les restes embryonnaires sont expulsés naturellement.
  • Prise en charge chirurgicale (curetage) : consiste en l’ablation instrumentale des restes de grossesse. Bien qu’il soit rapide et sûr, il n’est pas sans complications.

Malgré ce qui précède, certaines femmes éprouvent la triade post-avortement d’une fièvre légère, de douleurs pelviennes et de saignements.

En revanche, l’utilisation de méthodes contraceptives peut être reprise immédiatement après l’avortement. A l’exception du dispositif intra-utérin (DIU) en cas d’avortement septique.

La recherche d’une nouvelle conception peut également être reprise. Et il a même été étudié qu’il y a un taux de réussite plus élevé dans les 3 premiers mois après la perte.

Le soutien familial et professionnel est très fondamental

Enfin, il est important de considérer l’impact psychologique qu’une fausse couche peut avoir sur les parents. Ils peuvent ressentir divers sentiments, tels que la tristesse, la frustration et la culpabilité. Pour cette raison, il est préférable de rechercher un soutien professionnel adéquat et de privilégier le contact avec l’environnement immédiat, qu’il s’agisse de la famille ou des amis.

Bibliographie

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