Les parents peuvent-ils transmettre la dermatite atopique à leurs enfants ?

La dermatite atopique est une affection cutanée qui peut survenir à tout moment de la vie. Toutefois, c'est chez les enfants de moins d'un an que les premiers symptômes apparaissent.
Les parents peuvent-ils transmettre la dermatite atopique à leurs enfants ?
Maria del Carmen Hernandez

Rédigé et vérifié par la dermatologue Maria del Carmen Hernandez.

Dernière mise à jour : 12 avril, 2023

Il existe une croyance selon laquelle les parents peuvent transmettre la dermatite atopique à leurs enfants. Mais est-ce vraiment le cas ? Existe-t-il des preuves scientifiques à ce sujet ? Bien que la maladie atopique ait une composante héréditaire importante, de nombreux facteurs interviennent dans sa pathogenèse. Ci-dessous, nous allons vous dire tout ce que vous devez savoir sur cette maladie et sa transmission des parents aux enfants.

Qu’est-ce que la dermatite atopique ?

La dermatite atopique est une pathologie cutanée inflammatoire chronique dont les causes factorielles sont multiples. Elle provient de l’altération de la barrière cutanée et de la réponse immunitaire. Ses symptômes comprennent :

  • Peau sèche.
  • Lésions érythémateuses.
  • Démangeaisons.

Selon une révision de Lancet, il s’agit de la maladie de peau la plus répandue dans le monde, affectant jusqu’à 30 % des enfants et 3 % des adultes.

Étapes d’apparition de la maladie

La dermatite atopique se divise en trois étapes, en fonction de l’âge d’apparition des symptômes et des signes de la maladie.

  1. Dermatite atopique d’apparition précoce : c’est le type le plus courant, qui se présente de l’étape du nouveau-né jusqu’à l’âge de 2 ans. Bien que 60 % des cas soient résolus vers l’âge de 12 ans, la grande majorité apparaît après un an.
  2. Dermatite atopique tardive : les symptômes deviennent plus apparents après le début de la puberté.
  3. Dermatite atopique à début sénile : ce type d’apparition est le plus rare, puisque sa première manifestation clinique est observée chez les personnes de plus de 60 ans.
Les personnes qui sont constamment exposées au tabac, à la fumée, aux vapeurs, au pollen, aux détergents, aux squames d’animaux et à la laine peuvent avoir des manifestations cliniques continues.

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Les patients atteints de dermatite atopique ont des antécédents familiaux positifs, ce qui en fait une maladie avec des facteurs de susceptibilité génétiques et environnementaux complexes. De multiples études sur des jumeaux et parents ont même montré que la maladie atopique était une pathologie hautement héréditaire.

Le rôle de la filaggrine

L’association de mutations du gène de la filaggrine (FLG) avec la dermatite atopique est importante dans la pathogenèse de la maladie. De même, la filaggrine est une protéine qui s’exprime dans les cellules à la surface de la peau et intervient dans les fonctions suivantes :

  • Barrière cutanée.
  • Équilibre du pH de la peau.
  • Hydratation de la peau.

Les facteurs hydratants naturels dérivés de la filaggrine sont essentiels pour maintenir un pH bas et une eau épidermique. De plus, la mutation génétique n’est pas la seule à diminuer l’expression de la filaggrine : certains facteurs environnementaux tels qu’une faible humidité, le prurit, des irritants cutanés, des abrasions, des dommages mécaniques, l’âge et l’eau le font également.

Critères diagnostiques de l’atopie

Pour arriver au diagnostic de la maladie, différents critères sont pris en compte. En ce sens, ceux de Hanifin et Rajka sont les plus appréciés, selon Comprehensive Pediatrics.

Critères majeurs

  • Prurit.
  • Forme et distribution des lésions.
  • Caractère chronique et récurrent de la maladie.
  • Antécédents personnels ou familiaux d’atopie.

Critères mineurs

  • Xéroses.
  • Ichtyose.
  • IgE élevée.
  • Âge précoce d’apparition.
  • Réactivité cutanée immédiate aux tests.

La présence de proches présentant des manifestations d’atopie représente l’un des critères majeurs pour poser un diagnostic sûr. Pour cette raison, il est essentiel de réaliser une anamnèse correcte lors de la consultation médicale.

Parmi les principaux critères de diagnostic de la dermatite atopique, on prend en compte les antécédents familiaux. Cela est dû à la composante héréditaire de la maladie.

Comment prévenir la dermatite atopique ?

La dermatite atopique est une maladie qui se caractérise par des stades de poussée et de rémission, avec un cadre clinique varié selon les personnes. Cependant, la xérose et le prurit sont deux manifestations fréquentes et tendent à altérer la qualité de vie. Par conséquent, il est important de prévenir les poussées de la pathologie par des soins de la peau pendant les périodes asymptomatiques :

  • Sécher soigneusement et délicatement la peau. On ne doit générer aucune friction, mais seulement tapoter tout doucement.
  • Utiliser des crèmes hydratantes quotidiennement et constamment sur tout le corps.
  • Éviter les longs bains, car ils ont tendance à assécher la surface de la peau. En fait, 5 ou 10 minutes suffisent.
  • Utiliser des produits d’hygiène hypoallergéniques, adaptés aux peaux atopiques et sans composants chimiques.
  • Lorsqu’on sort à l’extérieur, il est conseillé d’appliquer un écran solaire.
  • Éviter les vêtements en tissus synthétiques ou en laine.

Une révision réalisée en 2019 par Dermatology conclut que l’héritabilité de la maladie atopique est d’environ 75 %. Pour cela, des études réalisées sur des jumeaux présentant une mutation du gène de la filaggrine ont été prises en compte.

La dermatite atopique et son caractère héréditaire

Bien que la dermatite atopique soit une maladie à composante génétique importante, tous les enfants ayant des antécédents familiaux n’expriment pas cliniquement la pathologie. Ainsi, les soins et les mesures mis en place pour maintenir la barrière cutanée intacte, saine et fonctionnelle sont les piliers fondamentaux de sa prévention.


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