Chaque processus d’adoption pose des défis à la famille. Cela demande une grande sensibilité et compréhension pour pouvoir accompagner et comprendre l’histoire familiale qui accompagne l’enfant adopté. Dans la plupart des cas, il a vu ses droits et ses soins de base bafoués. Une grande joie de voir de nombreux rêves se réaliser et l’attente d’intégrer ce nouveau membre, est également suivie d’autres émotions. L’incertitude, les doutes et la frustration sont typiques de tout processus parental et portent la nuance du syndrome de l’enfant adopté. Personne ne nous a préparé à cela ! On imagine pas que ce serait si difficile ! C’est pourquoi l’ensemble du processus d’adoption nécessite du temps et de la patience. Voyons un peu plus pour nous préparer à affronter cette aventure.
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Caractéristiques du syndrome de l’enfant adopté
Dans de nombreux cas, les enfants adoptés ont vécu des situations complexes. Cela a pu impacter la mise en place de l’attachement avec des chiffres de référence. L’attachement est nécessaire au développement à tous les niveaux : psychologique, physique, social et émotionnel.
Par conséquent, certaines des émotions ou situations suivantes peuvent survenir, qui font partie de ce que les spécialistes ont appelé le “syndrome de l’enfant adopté”.
- Peur ou insécurité d’être abandonné.
- Faible estime de soi, sentiment de ne pas être à la hauteur et de ne rien valoir.
- Anxiété, angoisse et nervosité.
- Rejet envers la famille ou comportement contraire à la complaisance, puisqu’il faut l’accepter tel qu’il est.
- Il peut y avoir des retards dans le développement moteur ou l’acquisition du langage.
- Comportements de régression. Certains acquis peuvent revenir à des étapes antérieures, comme l’apprentissage de la propreté.
- Sensation de lenteur dans le développement.
- À l’adolescence, des comportements d’opposition, de défi ou de rejet envers la famille peuvent se manifester. Parfois, ce sont des moyens de tester le soutien et l’affection.
- Épisodes d’agression et de violence.
- Scènes de détresse ou de flashback. Beaucoup d’entre elles sont le produit d’un stress post-traumatique.
Connaître les antécédents est essentiel pour connaître les besoins de l’enfant
Le syndrome des enfants adoptés doit être pris avec précaution. La présence ou l’absence de certains indicateurs tels que ceux évoqués ou la complexité de la situation dépend beaucoup de son histoire antérieure. Certains ont subi des abus, tandis que d’autres ont été exposés à des situations violentes. En d’autres termes, leur développement et leurs besoins dépendront de chaque cas particulier. Mais s’il y a un dénominateur commun, c’est qu’ils ont tous besoin de soutien, d’affection et de reconnaissance de leurs droits.
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Comment gérer le syndrome de l’enfant adopté?
Voici quelques conseils pour faciliter l’adaptation des enfants adoptés et leur bien-être:
- Chaque expérience liée à l’adoption est unique. Autrement dit, il n’y a pas de règle universelle à accomplir ni de destin irrévocable. Il est très important de garder cela à l’esprit car chaque enfant a besoin de quelque chose de différent.
- Ce n’est pas correct et il n’est pas judicieux de leur cacher votre propre histoire. Que les enfants adoptés connaissent leurs origines est un droit. Néanmoins, il est important de pouvoir se préparer, de savoir que des questions peuvent se poser et certaines émotions peuvent surgir. Soyez disponible et proposez votre aide.
- Parler de la diversité des familles qui existent. Par exemple, il y a des foyers où il n’y a qu’un seul parent et le couple se compose d’homosexuels. Il est essentiel de valider les multiples façons d’être une famille et de souligner l’importance de l’amour, du respect et de l’entraide.
- Tout processus d’adaptation demande du temps et de la patience. Tant pour l’enfant que pour la famille et ses autres membres. Un accompagnement est nécessaire. Dans certains cas, les parents peuvent même avoir des doutes et avoir besoin de conseils professionnels.
- Il faut accompagner dans la gestion des émotions. Car elles peuvent fluctuer sans explication apparente. Par exemple, ils peuvent passer de pleurs à rire d’un moment à l’autre.
- Il faut aussi considérer que l’âge de l’adoption est une variable à garder à l’esprit. Un autre point à considérer est qu’il existe des cas d’enfants qui viennent d’autres pays. Cela implique qu’ils ont peut-être été socialisés dans une autre langue et sous d’autres coutumes. Dans ce cas, il ne faut pas supposer qu’ils comprennent tout ce que nous faisons ou ce qui se passe.
Ne pas stéréotyper l’adoption
Afin d’apporter soutien et amour, il est nécessaire de prendre en compte qui nous avons en face de nous. Nous devons éviter de stéréotyper les enfants qui ont été adoptés pour éviter les préjugés ou la stigmatisation. Parfois, ces préjugés s’installent de l’extérieur et sont hautement contre-productifs.
Enfin, mettre une étiquette peut fonctionner comme un destin inévitable. Cela ne fera que rendre plus difficile la confiance et l’établissement d’un lien sûr. Il peut même sembler que l’adoption est quelque chose de mauvais et que la possibilité d’aller de l’avant est bloquée. Nous devons abandonner l’idée de l’adoption du déficit et du négatif et parier sur la facilitation de toutes les conditions nécessaires à un développement sain. Il y a des familles qui sont prêtes à le faire, avec un grand intérêt à donner aux enfants une nouvelle opportunité et un nouveau départ.
Bibliographie
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