De plus en plus de ménages limitent leur descendance à un seul enfant. Que ce soit pour des raisons médicales ou par choix personnel, ce modèle de famille est de plus en plus répandu. Dans cet article, nous allons tenter de démystifier et essayer d’apporter des éclaircissements sur ce que signifie vraiment grandir en tant qu’enfant unique.
Grandir comme enfant unique
Actuellement, nous sommes confrontés à un paysage social très différent d’avant concernant la famille. Le taux de natalité diminue de plus en plus et l’indice de fécondité (autrement dit, le nombre moyen d’enfants par femme) se situe à 1,96 en France.
Cela nous montre la tendance croissante de la société française vers un phénomène qui semblait autrefois une circonstance particulière : les familles avec un enfant unique. Il existe de nombreuses croyances associées aux enfants (et aux adultes) qui grandissent sans frères et soeurs. Mais qu’en est-il de ces stéréotypes ?
Les avantages de grandir comme enfant unique
Les enfants uniques reçoivent plus d’attention de la part de leurs parents. En effet, ces derniers effectuent leur devoir avec un dévouement exclusif sans avoir à partager leur temps et leur amour. En conséquence, ces enfants ont tendance à se sentir soutenus et écoutés et développent une bonne estime de soi.
Par ailleurs, les parents avec un enfant unique ont généralement plus de ressources financières à offrir. Cela permet de vivre une variété d’expériences plus grande dans différents domaines de la vie.
Ces enfants grandissent dans un monde d’adultes et se trouvent constamment en contact avec eux. Ils représentent leurs référents et leur principale source d’interaction.
Cette situation entraîne un développement plus important de la créativité, de l’imagination et de la souplesse mentale. Pour la même raison, les enfants uniques présentent généralement un développement intellectuel (linguistique et cognitif) plus rapide.
Comme ils n’ont pas de frères et soeurs, ils doivent passer de longues heures en solitaire. Car les adultes restent des adultes et ne peuvent pas passer tout leur temps à jouer avec eux.
Ils savent donc s’adapter à la solitude en développant des passe-temps et s’en servent comme un moyen de se connaître davantage et d’être plus indépendants. De plus, il s’agit d’enfants plus calmes, introvertis et matures.
Les enfants uniques n’ont personne à “blâmer” ou avec qui partager. Ils apprennent donc dès le plus jeune âge à accepter leur responsabilité. Cela les rend plus efficaces dans la vie et au travail.
Les inconvénients de grandir comme enfant unique
L’inconvénient d’un plus grand dévouement des parents est l’attention excessive. Si cela se produit, l’enfant peut devenir un tyran. Par ailleurs, si cette attention excessive entraîne une surprotection, l’enfant peut également devenir une personne timide, craintive et trop prudente.
Le fait de ne pas disposer d’un environnement dans lequel on peut rivaliser, jouer et partager avec ses pairs, entrave le développement de certaines habiletés. En effet, les enfants uniques ont souvent plus de difficultés à négocier leurs besoins avec les autres car ils ne savent pas comment y faire face.
En outre, ils peuvent avoir des problèmes pour être généreux, tant sur le plan matériel qu’émotionnel, et tendent à penser que chacun doit s’occuper de lui-même. Par conséquent, à cause de cette individualité, peut apparaître l’égocentrisme.
Souvent, les enfants uniques sont traités comme des adultes en raison de leur plus grande maturité. Cela peut donc limiter leur spontanéité et en faire des personnes trop rigides.
Parfois, ils peuvent aussi se sentir seuls car ils n’ont pas la complicité de leurs pairs à la maison. La personnalité de ces enfants peut alors devenir plus réservée et repliée sur elle-même.
Que faire pour éviter ces inconvénients ?
- Il est essentiel de fixer des limites affectueuses, que l’enfant apprenne à respecter le temps des autres et à tolérer un “non” à une réponse.
- Au lieu de le surprotéger, nous devons offrir à l’enfant la possibilité d’apprendre à se débrouiller par lui-même dans ce monde.
- Pour éviter l’égocentrisme, nous devons apprendre à partager, à respecter le tour de chacun ou à comprendre que, contrairement à ce qui se passe à la maison, l’attention et les éloges des adultes ne seront pas toujours dirigées vers lui. Il faut lui apporter des situations suffisantes de socialisation avec d’autres enfants, surtout avec la figure inestimable des cousins.
- Bien qu’il paraisse mature, n’oubliez pas qu’il reste un enfant et qu’il est très important de donner de l’espace à sa spontanéité.
- Pour pallier à la sensation subjective de solitude, il est primordial de toujours offrir à l’enfant un soutien et une compréhension depuis son entourage proche.
Bibliographie
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