La douleur de l’accouchement, aussi réelle qu’intense, suscite de la peur chez celles qui ne l’ont pas encore vécu.
Toutefois, notre corps est capable de la supporter et il existe des techniques qui aident à soulager la douleur de l’accouchement et à favoriser la dilatation du col de l’utérus.
Une mère nous a dit que pendant l’accouchement “on ne ressent qu’une seule douleur”. À travers cette expression, elle explique ainsi, sur la base de son expérience, qu’elle n’a ressenti qu’une douleur intense qui est vite passée.
Bien que cette expérience soit valable, les experts assurent que l’accouchement se divise en deux étapes pour lesquelles les origines de la douleur sont différentes.
La première douleur, de type viscéral, est ressentie pendant la période de dilatation. Son intensité est directement liée à la pression exercée par les contractions.
La deuxième douleur de l’accouchement survient au moment de l’expulsion. C’est une douleur somatique sévère et mieux localisée. Celle-ci est due à l’effet de la compression de la tête du bébé sur les structures pelviennes, selon un document de protocole de l’accouchement élaboré par la Société Espagnole de Gynécologie et d’Obstétrique (SEGO).
Comment soulager la douleur de l’accouchement ?
Ce document explique qu’il existe des méthodes médicamenteuses et non-médicamenteuses pour atténuer la douleur de l’accouchement.
Les méthodes non-médicamenteuses dont l’efficacité est prouvée :
- Un soutien durant l’accouchement.
- Une injection cutanée de sérum stérile.
- L’immersion dans l’eau.
Les méthodes dont l’efficacité n’est pas prouvée :
- La psychoprophylaxie.
- L’hypnose.
- L’acupuncture.
Les méthodes médicamenteuses efficaces :
- L’anesthésie par inhalation.
- L’analgésie parentérale (intramusculaire ou intraveineuse).
- Le blocage rachidien (péridurale et sous-arachnoïdienne).
- L’anesthésie générale.
Avant de vous expliquer quelques techniques permettant de contrôler la douleur de l’accouchement, nous vous en proposons certaines favorisant la dilatation, tirées de documents académiques tels que le Guide de prise en charge de l’accouchement normal ainsi que les notes de protocole de la SEGO.
Techniques de dilatation du col de l’utérus
L’apparition de contractions qui vont en s’intensifiant et en s’accélérant signale habituellement un accouchement imminent. Grâce à elles, vous serez attentive à ce que votre corps vit et vous serez en mesure de prendre les décisions les plus appropriées.
Les contractions adopteront au fur et à mesure un rythme, tout en devenant plus douloureuses, dans un processus permettant au col de l’utérus de s’amincir, s’assouplir et se dilater petit à petit.
Au cours du processus de dilatation, les experts conseillent de ne pas rester forcément allongée, mais de bouger et d’adopter une position dans laquelle vous êtes confortable.
Il est également recommandé de boire de l’eau, du jus sans pulpe, du thé ou du café, ou encore des boissons isotoniques. Ces dernières sont les plus recommandées car, en plus d’hydrater, elles fournissent de petites quantités de glucose et préviennent la cétose.
Certaines positions sont confortables, et vous évitent de rester allongée sur le dos. Ce sont principalement des positions verticales (assise, debout, accroupie) ou latérales (couchée sur le côté), qui sont liées à un travail d’expulsion plus court.
Les femmes adoptant une position en appui sur les mains et les genoux trouvent que c’est la plus confortable pour accoucher. Cela permettrait également de ressentir moins de douleurs lombaires et périnéales post-partum, selon le Guide de prise en charge de l’accouchement normal.
Appliquer des compresses chaudes sur le périnée pendant l’expulsion et éviter le massage périnéal, de même que pousser de manière spontanée sont d’autres techniques permettant de soulager la douleur de l’accouchement.
Techniques pour soulager la douleur de l’accouchement
Les méthodes non-médicamenteuses d’efficacité prouvée comprennent le soutien à l’accouchement. À première vue, cela ressemble à une recommandation hippie, mais celle-ci s’avère scientifiquement prouvée.
Suite à la révision Cochrane publiée en 2006, le soutien continu de la femme pendant l’accouchement a été considéré comme efficace dans le soulagement de la douleur, dans le cadre de 15 études portant sur 12 791 femmes.
L’une des conclusions est que les femmes qui ont reçu un soutien continu pendant leur accouchement étaient moins susceptibles d’avoir une analgésie ou d’être insatisfaites de leur expérience d’accouchement. Elles ont également vécu moins d’accouchements instrumentaux.
L’accompagnement durant l’accouchement procure une sécurité, rend la douleur des contractions plus tolérable et facilite le déroulement du travail. La personne qui vous accompagne pendant ce moment doit être soigneusement choisie par vos soins.
Votre accompagnant devra savoir comment vous désirez vivre votre accouchement et être capable de prendre soin de vous, de vous soutenir et de vous encourager à tout moment, sans se laisser emporter par les nerfs ou l’implication émotionnelle.
L’acupuncture fait maintenant partie des méthodes non-médicamenteuses à l’efficacité peu prouvée, bien que de nombreuses études ont reconnu les avantages de cette technique dans le soulagement de la douleur de l’accouchement, dont une efficacité à 63% ou une réduction du besoin d’analgésie jusqu’à 94%.
L’analgésie spinale : la péridurale et l’infiltration intradurale
L’une des méthodes pharmacologiques à l’efficacité prouvée est l’analgésie spinale, car elle offre un soulagement de la douleur durant toutes les étapes de l’accouchement.
Son effet est supérieur à toute autre analgésie systémique et c’est une technique très sûre. C’est donc une des méthodes de choix pour soulager la douleur, disponible pour toutes les femmes sauf en cas de contre-indications.
Les spécialistes assurent qu’une simple demande de la femme, en l’absence de contre-indications, suffit pour l’utilisation de cette technique analgésique.
En outre, dans certaines situations, cette méthode présente des avantages qui ne sont pas apportés par d’autres types d’analgésies. Son administration devrait être privilégiée et il appartient à l’obstétricien d’informer de manière adéquate la femme enceinte.
La péridurale est la technique de soulagement de la douleur de l’accouchement la plus administrée et la plus répandue. Toutefois, lorsqu’elle est utilisée, on ne ressent pas les contractions; on doit donc vous avertir quand vous devez pousser.