Manifestations paroxystiques non épileptiques chez l'enfant

Les épisodes paroxystiques sont souvent confondus avec des crises, mais ils sont beaucoup plus fréquents que celles-ci.
Manifestations paroxystiques non épileptiques chez l'enfant
Sara Viruega Encinas

Rédigé et vérifié par la pharmacienne Sara Viruega Encinas.

Dernière mise à jour : 20 décembre, 2022

Les manifestations paroxystiques non épileptiques (MPNE) sont un groupe de troubles récurrents à apparition soudaine et de courte durée qui surviennent fréquemment chez les enfants. Elles sont beaucoup plus fréquentes que l’épilepsie, bien qu’elles ne soient pas aussi connues du grand public. Leur prévalence se situe entre 5 et 20 % chez les enfants. Environ 10 enfants et adolescents sur 100 souffrent d’une forme ou d’une autre de MPNE au cours de leur vie.

Il est important de savoir en quoi elles consistent afin de pouvoir les différencier d’autres troubles, comme les crises d’épilepsie ou les convulsions fébriles. Si elles sont diagnostiquées précocement, leur cause peut être recherchée et les traitements inutiles évités. Apprenez-en davantage à leur sujet dans cet article.

Comment sont classés les manifestations paroxystiques ?

Les manifestations paroxystiques peuvent être à la fois épileptiques et non épileptiques. Cependant, aujourd’hui, nous nous concentrerons uniquement sur ces dernières pour les étudier plus en détail.

Comme nous l’avons dit, les MPNE comprennent un ensemble de troubles divers produits par des dysfonctionnements du cerveau, avec la particularité qu’elles ne sont pas causées par une hyperactivité neuronale, comme c’est le cas pour les troubles épileptiques.

Elles peuvent être classées en plusieurs groupes en fonction de leurs manifestations cliniques :

  • Hypoxie cérébrale. Ce sont les MPNE les plus fréquents. Elles sont causées par une perte de conscience transitoire due à une réduction du débit sanguin cérébral.
    • Apnée néonatale
    • Spasmes de sanglots
    • Syncopes
enfant accroupi en colère

 

  • Troubles du sommeil paroxystique. Il s’agit généralement de ceux qui ont un caractère plus bénin.
    • Narcolepsie ou cataplexie
    • Somnambulisme
    • Syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS)
    • Terreurs nocturnes
    • Cauchemars
    • Mouvements rythmiques dans la transition du sommeil à l’éveil
  • MPNE motrices. Elles se caractérisent par des mouvements involontaires et soudains.
    • Myoclonies bénignes du nourrisson
    • Torticolis paroxystique bénin du nourrisson
    • Déviation oculaire paroxystique bénigne du nourrisson
    • Syndrome de Sandifer
    • Spasmes nutans
    • Tics
    • Tremblements
    • Hyperekplexie
    • Dyskinésies iatrogènes
    • Tremblements du nouveau-né
    • Stéréotypes et rythmes moteurs
  • MPNE secondaires aux maladies systémiques:
    • Respiratoires
    • Cardiaques
    • Digestives
    • Métaboliques
    • Déclenchées par la prise de drogues ou de médicaments
  • MPNE psychologiques ou psychiatriques. Elles surviennent surtout à l’adolescence et sont de plus en plus fréquentes.
    • Crises de colère
    • Crises de panique et d’anxiété
    • Hyperventilation
    • Pseudocrise
    • Autostimulation
    • Syndrome de Münchausen par procuration
  • Autres :
    • Migraine
    • Vertige paroxystique bénin
    • Myoclonies du voile du palais

Comme nous pouvons le constater, les MPNE sont nombreuses et très diverses. Nous avons souvent entendu parler de certaines d’entre elles séparément, mais nous devons savoir qu’elles font partie de ce groupe afin de mieux comprendre leurs causes. En général, elles ont toutes un caractère bénin.

Diagnostic

Le diagnostic est un point très important des MPNE parce que, comme nous l’avons dit, nous pouvons éviter de nombreux traitements antiépileptiques inutiles et de nombreuses angoisses familiales qui surviennent souvent à la suite du diagnostic d’épilepsie.

enfant allitée avec sa mère

Pour bien diagnostiquer ces troubles, il est nécessaire d’étudier en détail l’histoire clinique du patient et d’observer attentivement les manifestations paroxystiques. Parfois, certains symptômes compliquent le diagnostic différentiel. Il s’agit, par exemple, des troubles suivants :

  • Altération du niveau de conscience
  • Mouvements anormaux
  • Apparition soudaine et brusque, sans avertissement préalable

Souvent, les erreurs de diagnostic sont dues à un manque de connaissance de ces troubles ou à une surévaluation des antécédents familiaux d’épilepsie ou des antécédents de convulsions fébriles, par exemple.

Un examen physique et neurologique permettra également d’écarter d’autres pathologies. Des tests complémentaires tels qu’un électroencéphalogramme (EEG) sont parfois nécessaires. Parmi les autres tests qui peuvent être utiles, on retrouve, par exemple, les :

  • Études cardiologiques
  • Études psychiatriques
  • Tests de neuro-imagerie
  • Études du sommeil
  • Études hormonales

Traitement

Après un diagnostic correct, le traitement dépendra de la MPNE spécifique et de la cause de son apparition. Dans la plupart des cas, aucun traitement n’est nécessaire.

En général, il suffit de savoir à quoi nous avons affaire pour pouvoir écarter le diagnostic d’épilepsie, apaiser les peurs et normaliser les situations.


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