Le mérycisme : trouble de la régurgitation chez les enfants

Rumiare, un mot qui en latin signifie "mâcher le bol alimentaire", donne naissance au terme "rumination". Chez les personnes, il se traduit par la prise de nourriture qui, sans finir de digérer, remonte à la bouche pour être mâchée, avalée ou crachée.
Le mérycisme : trouble de la régurgitation chez les enfants
Ana Couñago

Rédigé et vérifié par la psychologue Ana Couñago.

Dernière mise à jour : 18 mars, 2018

Le trouble de la régurgitation chez les enfants est involontaire, de courte durée et peu fréquent. Mais qu’est-ce que la régurgitation ? La régurgitation ou le mérycisme est le fait de régurgiter de la nourriture pour la mâcher et l’avaler à nouveau. Cela se produit en conséquence d’une série de facteurs psychologiques.

L’âge d’apparition du trouble de la régurgitation

Entre 3 et 12 mois, les troubles de la régurgitation chez les enfants surviennent généralement pendant environ 1 mois. Ils affectent davantage les garçons que les filles et peuvent se développer chez les adultes ayant une difficulté fonctionnelle intellectuelle. Les bébés ayant un retard mental sont plus susceptibles de l’avoir.

Régurgitation ou manque d’affection ?

Le rejet des parents, le manque d’attention à l’enfant, le stress familial, les situations traumatiques de nature sexuelle ou le manque de stimulation. Tous sont des facteurs qui prédisposent l’apparition involontaire du trouble de la régurgitation chez les bébés.

Pour être considérée comme un trouble, la régurgitation doit être fréquente, avec des épisodes quotidiens ou, au moins, plusieurs fois par semaine. Chez les adultes, en particulier en cas de déficience mentale, la régurgitation se produit volontairement. Il n’y a pas de nausées ou de vomissements.

Il est associé à une contraction de l’estomac suivie d’une relaxation du sphincter inférieur de l’œsophage. Cela provoque une cavité entre l’estomac et l’oropharynx qui ramène le bolus dans la bouche. Certains spécialistes croient que cela a des effets auto-stimulants et apaisants.

Symptômes et diagnostic

Avant que le spécialiste ne donne un diagnostic définitif, d’éventuelles anomalies congénitales dans le système digestif du bébé doivent être exclues. Le risque de hernie hiatale ou de sténose pylorique doit également être évalué. Si nous remarquons quelque chose de dérangeant, cela peut être une information précieuse pour le médecin. En effet, certains signes peuvent donner des indications de la présence (ou non) du trouble de la régurgitation. Parmi ces signes, il existe :

  • L’halitose.
  • L’aspiration.
  • La déshydratation.
  • Une perte de poids.
  • Une croissance anormale.
  • Du stress respiratoire.
  • De l’étouffement ou des problèmes dentaires peuvent alerter le spécialiste.
Le médecin doit être conscient des signes de trouble de la rumination chez les enfants.

Une alimentation insuffisante

La malnutrition, potentiellement mortelle, est l’une des conséquences de ce problème alimentaire. Simultanément, elle affecte le système immunitaire de l’enfant et diminue ainsi la résistance aux maladies. Elle est également associée à un gain de poids plus faible que prévu pour les bébés de moins d’un an. Si elle n’est pas suivie à temps, la malnutrition sera présente avec le retard qui en résulte dans le développement de la croissance.

Quand un bébé acquiert le trouble de larégurgitation, ou mérycisme, la position du corps peut être une indication. Il maintient le dos tendu, arqué, la tête en arrière et fait des mouvements de succion avec la langue. À première vue, le bébé donne une impression de satisfaction en régurgitant, mais il devient alors irritable et a faim.

L’affection : le meilleur antidote

Parce qu’il s’agit d’un problème habituellement d’origine psychologique, des stratégies basées sur des techniques comportementales sont habituellement appliquées dans le traitement de la régurgitation ou du mérycisme.

Nous devons alors identifier les symptômes de la régurgitation et rechercher les comportements appropriés. C’est une pratique comportementale basée sur le conditionnement opérant et appliquée de différentes manières.

Du point de vue coercitif, pour éliminer le désir de mâcher l’enfant est obligé de manger plus de quantités de nourriture. Mettre des saveurs amères ou désagréables dans la nourriture, ou directement sur la langue, chaque fois qu’il commence à ruminer est une autre façon de faire pression.

Les difficultés, telles que le trouble de la rumination chez les enfants, peuvent être surmontées avec de l'affection et de la patience.

Le renforcement positif pour le trouble de la régurgitation chez les enfants

En revanche, le renforcement social par des mots aimables, des bisous ou des câlins, est une excellente tactique. Une gourmandise en récompense lorsqu’il ne pratique pas la régurgitation peut aussi avoir de bons résultats.

Une technique efficace consiste à améliorer l’environnement hostile qui peut entourer l’enfantLa patience, l’affection, la compréhension, par opposition à l’abus ou au rejet, sont essentielles. Les parents doivent aussi recevoir une psychothérapie. Avec de l’affection et de l’attention, il est également possible de capter l’attention de l’enfant lorsque les mouvements typiques du trouble de la rumination commencent.

Chez le bébé, le trouble de la régurgitation n’est pas lié à la boulimie, à l’hyperphagie boulimique ou à des restrictions volontaires de l’alimentation. Cela est directement lié au manque d’affection et d’attention des parents.

Il n’y a pas de méthode connue de prévention. Le trouble de la régurgitation est combattu avec amour, en corrigeant les situations familiales qui affectent le développement émotionnel des enfants. C’est le premier pas vers une vie saine et heureuse.

 

 


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