6 choses qu’il ne faut pas dire à une femme qui a fait une fausse couche

Quand la nature interrompt une grossesse, la douleur que ressent la mère n'est pas toujours facile à comprendre. Il est assez fréquent de faire une fausse couche. Souvent, même sans penser à mal, on minimise l'événement.
6 choses qu’il ne faut pas dire à une femme qui a fait une fausse couche
María Alejandra Castro Arbeláez

Relu et approuvé par la psychologue María Alejandra Castro Arbeláez.

Dernière mise à jour : 20 décembre, 2022

Cette banalisation de la fausse couche provoque des incompréhensions et un manque d’empathie. L’entourage de la femme qui vient de vivre un tel traumatisme peut avoir des propos malheureux. Loin de l’aider, ces mots mal choisis ne font que la faire souffrir davantage.

Quelles sont ces phrases que l’on entend souvent et qui rendent plus difficile le douloureux deuil périnatal de la mère ? Dans cet article, découvrez ces mots que vous ne devez jamais dire à une femme qui vient de vivre un tel traumatisme.

Pourquoi faut-il éviter de prononcer ces phrases malheureuses ?

Une femme enceinte est plus que jamais en phase avec son corps. C’est l’objet de toutes ses espérances, de ses joies, mais aussi de ses peurs. Tout ce qu’elle ressent lui vient de ce bébé qui est en train de grandir dans son ventre.

Son entourage ne voit que les changements de son corps et de son comportement, mais ils ne peuvent pas ressentir toutes ses émotions. C’est probablement pour cela qu’ils mettent les pieds dans le plat quand la grossesse connait une fin tragique.

Cela ne fait pas l’ombre d’un doute : une des expériences les plus douloureuses que l’être humain puisse connaitre, c’est la perte d’un enfant. “On ne peut pas comparer une fausse couche à la perte d’un enfant qui est né.” entend-on souvent, comme pour nier l’importance d’un petit décédé avant sa venue au monde.

Cependant, il n’y a rien de pire que de minimiser une douleur qu’on ne vit pas dans sa propre chair et qui signifie la fin d’un rêve. Une femme qui vient de faire une fausse couche est malheureuse et, ce qui rend les choses plus difficiles, incomprise.

Comment faut-il se comporter avec une femme qui a fait une fausse couche ?

Il n’est pas toujours facile de savoir comment se comporter avec une femme qui vient de perdre son bébé au milieu de sa grossesse. Mais il faut garder en tête quelques petites choses pour éviter de dire des phrases malheureuses qui ne feront qu’attiser sa douleur.

Environ 20% des grossesses se terminent avant terme. C’est une expérience difficile à vivre pour les deux parents. C’est en respectant leur douleur que vous pourrez les réconforter. Comment faire pour montrer votre respect ? Mettez-vous simplement à leur place et dites-vous qu’ils ont perdu un enfant.

Après une fausse couche, une femme a besoin de soutien.

Une femme qui vient de faire une fausse couche n’a pas besoin qu’on lui dise des banalités par manque de tact. Elle a besoin de compréhension, d’empathie et de beaucoup de soutien de la part de son entourage.

Il faut extérioriser le deuil. C’est une étape nécessaire après une perte. Le chagrin permet de surmonter la douleur la plus vite possible. Bien sûr, cela ne signifie pas oublier : la perte d’un enfant ne s’oublie jamais.

Ne dites pas ces choses-là à une femme qui a fait une fausse couche

  • “Si ça n’a pas marché, c’est parce qu’il ne devait pas naitre.” C’est une des phrases qu’on entend le plus souvent dans ces situations. Mais c’est une vérité que la femme qui vient de faire une fausse couche sait mieux que quiconque. Par cette affirmation, on essaye de faire croire à la mère que le cauchemar qu’elle a vécu était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Même quand on a les meilleures intentions du monde, il ne faut pas tourner la page aussi vite.
  • “Tu es jeune et tu auras d’autres occasions.” Les êtres humains ont souvent tendance à cacher et à ignorer les émotions négatives, que ce soient les nôtres ou celles des autres. Par cette affirmation, on essaye d’effacer le souvenir de la perte en faisant naitre de nouveaux espoirs. Mais la mère n’aura qu’une pensée : si elle tombe à nouveau enceinte, ce sera d’un autre bébé. Elle ne retrouvera jamais celui qu’elle a perdu.
Une femme qui a fait une fausse couche sait déjà que ça pourrait être pire.
  • “Il vaut mieux que ça arrive maintenant que dans quelques mois.” On minimise souvent la douleur en rappelant que cela pourrait être pire. “Imagine si tu l’avais perdu à sept ou huit mois.” La mère sait déjà que ça aurait pu être pire, mais elle sait surtout que ça aurait pu mieux se passer. Cette phrase lui donne seulement l’impression que sa fausse couche est moins grave que d’autres. Pourtant, c’est la perte qu’elle a vécu qui est la plus importante à ses yeux, parce qu’il s’agissait de son futur bébé.
  • “C’est mieux comme ça. Il n’y avait encore rien.” Il n’existe pas de croyance plus erronée ou plus cruelle que celle-ci. La mère avait un lien particulier avec son petit. Elle ressentait chacun de ses mouvements dans son corps. Quand on lui dit que ce fœtus n’était rien, c’est très douloureux à entendre. Son enfant n’était pas “rien”.
  • “Tu as déjà un autre enfant. Profite de lui au lieu de te plaindre.” Toute grossesse, que ce soit la première ou la troisième, apporte de nouvelles espérances, de nouvelles joies et une nouvelle occasion de ressentir le miracle de la vie en son for intérieur. De plus, quand on a des enfants, on sait mieux que quiconque qu’ils sont toujours différents, même si on les aime aussi fort les uns que les autres.
  • “Cela fait déjà longtemps. Il faut tourner la plage.” Qui a le droit de décider qu’il est temps de tourner la page ? Et au nom de quoi ? Chacun vit son chagrin comme il le peut. Personne n’a le droit d’en juger : on ne peut pas mesurer la douleur d’autrui. Il est important de rappeler que chacun gère ses émotions et surmonte sa tristesse à son rythme.

Si vous ne savez pas quoi dire, ne dites rien. Rien ne soulagera la douleur de cette femme. Il vaut mieux lui offrir une épaule ou une oreille attentive. Vous pouvez vous contenter d’un câlin et de quelques mots, comme “je suis désolé”, sans vous attarder sur le sujet, en rappelant à la famille que vous êtes là s’ils ont besoin de vous.

 

 


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